Quand t’as que les poings pour cogner Marie !

Cher camarade aux désirs si noirs et violents,

Je ne sais pas si vous me remettez, j’ai été quelqu’un de très important en France, il y a quelques années, un grand patron plein d’audace qui passait même chez Michel Drucker le Dimanche en tenue décontractée, qui y donnait des conseils culinaires et racontait de bonnes blagues. Tout allait bien pour moi, je contrôlais le monde du disque, les médias et j’avais un magnifique appartement à New York payé par ma société.

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Et puis un soir aux Victoires de la Musique 2002, il m’est arrivé une tuile, j’ai été jeté en pâture en direct par vous et vos amis saltimbanques, ces sombres héros de l’amertume.

Souvenez-vous comme vous étiez beaux et fiers de faire tomber l’icône, de vous moquer en réunion d’un petit gros pas très charismatique. Vous avez été très de Gôche caviar, vous qui vendez des disques par millions, qui voyagez dans le monde entier grâce à votre maison de disque, qui êtes beau et célèbre, qui baisez beaucoup après les concerts.

Rappelez-vous de mon regard de gros flan apeuré, humilié de toute ma graisse devant la France entière pour deux ou trois mauvaises affaires, de piteux placements en bourse… alors que je n’avais tué, ni frappé personne, moi !

Je vous écris car j’ai lu les journaux de ces derniers jours et je vois que la roue a tourné, que votre humanité a fait le reste et sous couvert de cocktails détonants a plongé dans le coma, Marie Trintignant une de nos plus belles actrices, reine de cette exception culturelle à laquelle je ne croyais pas.

Je vous félicite monsieur Cantat, vous semblez être passé maître dans la destruction des vies des autres, sans doute est-ce une manière de dévoiler votre côté noir, celui qui contrebalance tout le bonheur que vous avez donné à vos fans lors de vos concerts et de vos disques.

Si vous allez en prison, je serais un des premiers à vous apporter les oranges de la paix, celles qu’on offre en bouquet aux donneurs de leçons patentés, aux révolutionnaires à la petite semaine qui ont une vie si cruelle (succès, beauté, argent, gloire) qu’ils se croient obligés de se noyer dans les paradis artificiels et les mauvais mélanges (...)

Ton camarade, Jean-Marie Messier.

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AAAllez, Bonne nuit camarade, continue à te prendre pour un sous Rimbaud de foire triste, ne culpabilise pas trop tout de même, faut pas croire, l’univers n’est pas si sale que cela !

On te pardonnera sans doute, tu es si talentueux et fédérateur, toi !

AAAllez, Bonne nuit camarade, continue à te prendre pour un sous Rimbaud de foire triste, ne culpabilise pas trop tout de même, faut pas croire, l’univers n’est pas si sale que cela !

On te pardonnera sans doute, tu es si talentueux et fédérateur, toi !