Sœurs de sang versé

Sœurs de sang versé

Guy Georges, serial Killer, french product, est arrêté le 26 mars 1998 à la sortie de la station de métro Blanche par deux policiers à 12h40.
Guy Georges, tueur en série de l’Est Parisien, a fait trembler Paris. Il est plutôt beau gosse. Souriant même. On lui découvre même des groupies !
Pourtant, sept jeunes femmes ont succombé, non pas à son charme, mais à l’horreur dont il a fait preuve sept fois durant dans un même scénario atroce.

Toutes les sept sont jolies, fiancées, entretiennent des rapports sains avec les leurs, sont bien dans leurs baskets, s’assument financièrement, enfin des jeunes femmes normales quoi. Elles n’étaient en rien des victimes présumées attirer de tels actes de violence.
Elles ont juste eu la malchance de passer dans le champ de vision de Guy Georges.
Elles ont été suivies, menacées au couteau, bâillonnées, ligotées, leurs vêtements et sous-vêtements déchirés ou coupés à la lame, violées encore et encore, égorgées, corps lacérés. Plusieurs coups. Un opinel n°12.

24 janvier 1991 : Meurtre de Pascale, 19 ans
Paris, rue Delambre, chez elle.

10 janvier 1994 : Meurtre de Cathy, 28 ans,
Paris, boulevard de Reuilly, dans un parking.

8 novembre 1994 : Meurtre d’Elsa, 22 ans,
Paris, Boulevard Auguste Blanqui, dans un parking.

9 décembre 1994 : Meurtre d’Agnès, 33 ans,
Paris, Faubourg Saint-Antoine, chez elle.

8 juillet 1995 : Meurtre D’Hélène, 27 ans,
Paris, Faubourg Saint-Martin, chez elle.

23 septembre 1997 : Meurtre de Magali, 19 ans,
Paris, rue Hautpoul, chez elle.

14 novembre 1997 : Meurtre d’Estelle, 25 ans,
Paris, rue de la forge-royale, chez elle.

Leurs morts, humiliées et humiliantes au vu des postures dans lesquelles elles ont été découvertes, ne peuvent laisser personne indifférent, ni les lecteurs, ni leurs parents, ni les enquêteurs que l’on découvre au fil des pages.

Le plus remarquable dans cet ouvrage, digne de la plus sordide des Real TV, est la description de l’instant d’après pour tous leurs proches sans chercher à émouvoir plus que de raison. La dignité de tous les acteurs obligés de cette horrible histoire est palpable, elle se lit à travers le prétexte d’un banquet qui réunit tout le monde. Un banquet de deuil final.

Patrice Bertin écrit dans son style clinique propre, c’est à dire comme un journaliste qui raconte des faits, et toute la difficulté pour lui a du être, sans doute, de laisser sa part de subjectivité de côté. Alors il a préféré raconter dans une part égale les sentiments de tous les protagonistes sans rentrer dans le pathos. Avec la simplicité du style qui rend le mieux cette cruauté extraordinaire.

De journaliste, l’auteur devient au fil du livre scénariste hors pair !

SERIAL DOULEUR, Sept familles face à Guy Georges, Patrice Bertin, Le cherche midi - 2004

SERIAL DOULEUR, Sept familles face à Guy Georges, Patrice Bertin, Le cherche midi - 2004