Les Miss France contre le Téléthon
Ce soir c’est le big soir ! Face à l’indécrottable (mais chiante car populiste et pleine de bonnes intentions) soirée du Téléthon où Sophie Davant s’émerveillera de la générosité de la Lorraine pendant que Gérard Jugnot passe un savon à la Picardie resté très chiche sur ses dons, il y aura l’élection de Miss France.
Bien sûr tout ceci est avant tout une stratégie pour remonter l’audience de ce spectacle de nègrerie. Se cassant la gueule depuis quelques années face au téléfilm de France 3 et autres séries de la petite chaîne qui monte (elle aussi dans le pire), les gourous de l’audience se devaient de contre-attaquer et prouver aux plus sceptiques (dont moi) qu’une élection de nichons c’était bien aussi important qu’un appel au 36-37 ou un Non à l’Europe.
Z’allaient pas éternellement se faire viander la semaine de Noël les ploutocrates de la une ! alors prenant un malin plaisir à assassiner la générosité des français, ils ont misé sur le plus faible taux d’audimat de la 2 et avancé la cérémonie d’un iota.
Pile-poile devant le néant, ils devraient cartonner. J’en suis sur. A part les concernés et les participants qui ne regardent pas la télé, trop occupés à battre le record de lancé de Gérard Holtz sur le toit de la maison de la radio , je doute fort que le français moyen va s’absenter de cette panoplie de pontifiances sur la beauté féminine, pour faire rouler une petite charrette de myopathe.
Surtout que la production de Miss France 2004 déménage dans le gore et le salace. Mais de façon soft, dans le Endemol style ! En souplesse. Mieux que le Coca Light. Bien sur on gardera un œil attendri sur la calvitie de Madame de Fontenay, JP Faux cul continuera de rouler des œillades aux candidates surprises de sa taille réelle et on entend bien voir le fils de Madame, toujours présent avec son peigne, louer le galbe de la vice-présidente de la ville d’accueil qui aurait mérité la chienne d’être parmi « les heureuses » élues.
Mais attention ça va pogoter dans les chaumières du jury. Déjà la petite Carine, miss cote d’azur, venue de sa province ensoleillée, son diplôme assermenté d’esthéticienne en Bac + 7 sous le bras, va se voir, sous l’œil coquin des téléspectateur, affubler d’un deux pièces ras du maillot. Faudra couper ce qui dépasse mais en même temps : c’est son métier de s’épiler en quatre. Quand à Coralie (Miss Poitou-charentes et petite fille de Raffarin), donnons lui la clémence du parquet dans sa façon populaire de se tromper sur la chorégraphie made in Laura Trêves (disciple de l’autre abruti qui se prend pour Maurice Béjart le vendredi soir en prime’) « d’Alexandrie alexandra ». D’un coté on perd le lyrisme échevelé d’André mais de l’autre on se tape le manque d’imagination d’une programmation musicale axée sur le vintage de Claude François (Endemol vous dis-je !)
Enfin, merci Alexia Laroche JouJou (quelle femme, quelle maîtresse, quelle révolutionnaire cette Alexia) pour ton courage à bouleverser la France profonde du télé achat en soirée happy few people. D’ailleurs je lui laisse le mot de la fin : « Pullicino va filmer ça de façon spectaculaire avec des effets à la Matrix ». Hé oui, ce sera donc le grand faiseur d’images de Taratata qui va s’employer à moderniser l’image même de la réalisation. J’espère franchement que Carine se sera épiler correctement car l’effet bullet-time sur les poils récalcitrants sera dévastateur au moment du vote.
N’oubliez pas : 36-37 pour miss Limousin et Télé 7 jours pour sélectionner le génome le plus bath à défendre ce soir !