Mélanie Lemée, mort d’une championne.

Mélanie Lemée, mort d'une championne.

Mélanie Lemée, deux fois championne de France militaire de Judo et Gendarme Officier de Police Judiciaire de son état, vient de trouver la mort, dans l’exercice de ses fonctions, lors d’un contrôle routier, à cause d’un individu qui a délibérément foncé sur elle en lui arrachant la jambe.

Bizarrement, les médias en parlent peu et semblent ne pas vouloir citer l’auteur des faits qui conduisait, malgré un permis de conduire annulé, sous l’emprise de stupéfiants tout en détenant de la drogue à l’intérieur de son véhicule. Yassine a refusé, à deux reprises, d’obtempérer lors de barrages routiers, avant de s’immobiliser, après son homicide volontaire, sur la herse.

Morte pour la France, dans l’exercice de ses fonctions, cette jeune gendarme, âgée d’à peine 26 ans, avait tout pour réussir tant professionnellement que sportivement.

Une interception de véhicule en fuite n’est pas une mince affaire. Je me souviens, ayant été Gendarme dans une autre vie, avoir été victime d’un évadé de prison qui a délibérément foncé sur moi, après avoir dérobé un véhicule et étant poursuivi par ma patrouille. J’ai juste eu le temps de me jeter dans le fossé de gauche, avant qu’il ne soit arrêté un peu plus tard.

Lorsqu’un collègue est blessé ou tué, dans de telles circonstances, il faut vraiment avoir beaucoup de métier pour l’arrêter et l’interroger humainement, même si le désir de vengeance nous traverse le képi. Quoiqu’en pensent certaines et certains, les Gendarmes se comportent d’une admirable manière, face aux crimes et délits dont ils ont la charge. Tout se mélange, il est vrai, sous le coup d’une émotion, et il faut vite que le Gendarme reprenne le dessus sur le civil qu’il est à l’origine... Nos écoles de Sous-Officiers de Gendarmerie y veillent !

Le pire, en rentrant de patrouille, est d’annoncer la mort en service d’une ou d’un collègue aux familles qui sont également hébergées en caserne. Je ne connais pas de mission plus délicate, que celle d’affronter le regard d’une épouse, d’un compagnon, d’une fille, d’un fils ou de parents de gendarme auxquels on vient annoncer le drame qui frappe déjà de plein fouet le collègue et frère d’arme que nous sommes. C’est à cet instant précis que notre professionnalisme se charge d’étouffer momentanément notre chagrin.

Puisses-tu reposer en paix, petite sœur Mélanie, en étant assurée qu’en nos cœurs tu seras toujours notre championne, ainsi qu’un modèle de courage et d’abnégation.