Longtemps adepte des performances les plus audacieuses avec son corps nu dans des monuments publics ou religieux, il questionne sans cesse son époque par le prisme de l’image iconographique, du narcissisme, de la beauté où qu’elle soit. Chez lui ou chez les autres. Chez les hommes ou chez les femmes et même pas temps de confinement sanitaire mondial chez les végétaux ou les animaux.
Il y a un une ultra, une très grande sensibilité chez Luizo Vega. Une sensibilité entre le masculin et le féminin. D’un côté il y a ce beau corps musclé, viril et fort et de l’autre, cet exhibitionnisme récurrent et de l’autre cette pudeur, cette générosité, ce grand altruisme, ce romantisme généralement plus féminin. Luizo est complexe, torturé et gai à la fois. C’est un poète noir et lumineux à la fois.
Ces images sont toujours esthétiques, androgynes, percutantes, sacralisées, à la recherches de muses historiques, celles qui oscillent entre l’intime et la mémoire artistique collective.
Chaque image issue de l’imagination ou de la perception unique de Luizo est à la fois très actuelle et aussitôt nostalgique. Elle raconte un moment, une époque déjà révolus. Luizo est un historien, un hagiographe de sa propre vie. Comme tous les grands artistes il part de son nombril pour attendrir la vérité du nombril du monde.
Chacune de ses images a une force spéciale, à la fois dérangeante et fascinante. Entre douleur, jubilation et plaisir coupable ou assumé. Mais son oeuvre n’est pas inégale ou mal maîtrisée, on reconnaît immédiatement son style, son art, sa patte et ses obsessions. Il porte un regard gourmand sur le monde, avide de tout, à l’aise dans la nuit parisienne ou dans la campagne française à côtoyer une fleur ou un animal dans son enclos.
Luizo aime regarde les belles femmes Madone et les beaux messieurs mauvais garçons dans la même énergie, avide de les rendre intemporels comme des personnages sur des vitraux ou des sculptures.
Toute sa culture latine se retrouve dans ses visions ou mises en scène. Luizo Vega est à la fois le sujet et l’oeil de son travail, tout tourne autour de lui mais c’est à partir de ce moi, de cet ego assumé, qu’il accueille de nombreux autres sujets qui deviennent sa tribu.
Luizo Vega est un chercheur perpétuel, obsessionnel, en exil de lui-même, un apatride, un singulier, un pluriel. Un iconoclaste à la recherche d’une icône perdue, d’un paradis chimérique.
Luizo Vega est un grand artiste avec lequel il va falloir compter. A moins de 50 ans ans, il fait des images séculaires qui risquent bien d’hanter les mémoire et de lui survivre. Un David ou Michel-Ange moderne, un bâtisseur de la photographie. A découvrir absolument.