Critique de "DRACULA IS NOT DEAD" de Luizo Vega

Critique de "DRACULA IS NOT DEAD" de Luizo Vega

C’est un grand film transgenre de Cinéma qui allie le fond et la forme de manière hypnotique, arrogante, géniale, brillante et ultra maîtrisée. Une forme éblouissante, séduisante, un montage rythmé, une écriture inventive, une bande son qui a toujours du sens qui est au niveau de son image d’une beauté saisissante.

Un fond riche nourri de grands films de cinéma, de littérature, d’histoire de l’art, de mythologie, de musique, de culture urbaine, de pratiques sexuelles, de performances, d’amour de la Différence, d’amour de la beauté et de l’unique. Une quête de pureté dans un monde qui se perd en apparence(s). Mais si la vérité était ailleurs ?

Transgenre car c’est sans doute le seul film au monde où des hétéros, des gays, des lesbiennes, des handicapés, des noirs, des beaux, des laids se côtoient, se regardent, se respectent se désirent ou s’aiment. Ecrit et joué en anglais et français, le film de 71 minutes cassent tous les codes, renversent les pouvoirs, explosent les clichés. Voix off, voix écrite, voix parlée, toutes les voix se mélangent dans un incroyable show ou Opéra baroque avec pratiques bondage, exhibitions et autres danses troublantes et scènes cultes qu’on prend en pleine figure comme une grosse claque salutaire.

« Dracula is no dead » c’est un film de cinéma donc mais aussi un show télévisé en forme de télé Réalité d’un nouveau genre, un genre qui se moque des apparences, un genre féministe, couillu, sensuel, référentiel où fourmillent mille idées bluffantes.
Dracula campé (Luizo Vega) et son fidèle Nosferatu (Jean Crozon) se balade dans un Paris en forme de Sodome et Gomorrhe. Sa vie est commentée en studio par une présentatrice femme transgenre (Mariana Genesio), elle aussi. Elle est détourée et apparait comme une superbe hologramme qui passe par tous les sentiments humains.
Dans un Paris de capitale Fashion, les femmes sont fortes, refusent de se mettre nues pour faire des Cover et insistent pour que les hommes soient nus.
Dracula est beau, musclé, fait de la moto, est à la fois prédateur et objet de désir, il suit les conseils de son ami Nosferatu pour arriver au bout de sa quête sous les regards des camera de télé. Mais ne vous faites pas avoir et ne jugez pas pas trop facilement les comportements, Dracula n’est pas gay, il est juste curieux, curieux de tout, curieux du monde.

« Dracula is no dead » est un clip cinéma de plus d’une heure sur un rythme effréné de scènes marquantes comme celle d’amour entre Lilith (la plantureuse et sublime Ylva Falk) qu’est et Dracula ou celle de la vierge au lac qui n’est pas sans rappeler Renoir, de fausses publicités, de performances en tout genre qui est totalement dans son époque et fait le lien entre plusieurs périodes du Cinéma, c’est un film totalement carrefour. Il y a une grande ambition dans ce long métrage, celle d’une hyper exigence esthétique, graphique qui n’est jamais gratuite ou esthétisante mais donne toujours du sens, raconte l’histoire d’un ou de plusieurs mondes parallèles qui s’inter-pénètrent à l’envi.

Dracula n’est pas mort, il bande encore, il va au bout de tous ses fantasmes, assouvit tous ses désirs.

« Dracula is no dead » est un mix artistique perpétuel savamment dosé qui est en équilibre sur un film qui ne le fait jamais tomber dans une quelconque vulgarité, facilité ou complaisance, on est est au contraire dans une oeuvre pleine d’absolu et qui n’a fait aucune compromission avec elle-même, ses exigences et ses valeurs.

FIlm à la fois international et très parisien, on y croise Bruce Labruce, Beatrice Dalle, Abel Ferrara et des figures incontournables de la nouvelles générations comme Lara Laquiz, Marine Barbier, Clara de Gobert, Lucie Clément et beaucoup d’autres qui ont tous et toutes leur place. Il ne manque que Jean-Luc Verna à ce tableau, mais ce tableau se débrouille aussi très bien sans lui. On assiste à un Paris excitant, troublant qui n’est pas sans nous rappeler un Berlin cuir et fantasmatique de Cinéma.

Luizo Vega et Jean Crozon en tant qu’acteurs et auteurs de ce film inclassable mais qui n’est surtout pas le film d’un seul genre triomphent dans leurs domaines respectifs, ils ont le talent, la photogénie et l’intelligence d’avoir inventé un monde merveilleux dérangeant et fascinant qui va faire parler de lui très longtemps. Je fais le pari ici, sans prendre trop de risques, que ce film deviendra avec les mois et les années une référence cinématographique.

La quête virginale est surtout un superbe prétexte narratif, car la réponse est dans ce film foisonnant, pluriel et singulier qui ne laissera personne indifférent. L’important n’est pas la finalité, mais le voyage. Il y aura un avant et un après « Dracula is no dead ».
Ce film est tellement innovant et important qu’il est une sorte de Bible d’un nouveau Cinéma. Luizo Vega est le fils spirituel d’andy warhol et de Madonna.t

« Dracula is no dead » de Luizo Vega, 71 minutes. Edition : Luizo Vega. Production : Luizo Vega & Jean Crozon.

Casting :

Luizo Vega is Dracula, Ylva Falk is Lilith, Jean Crozon is Nosferatu, Mariana Genesio is Vampira, Lara Laquiz is Akasha , Thomas Lagreve is Van Helsing, Jon John is Jonathan Harker, Regina Demina is Lucy, Clara de Gobert is Mina, Clement Grobotek is Deacon Frost, Luc Buyere is Renfield, Ekoda is Blade, Ju Demon is Vampirella, Victoria Dauberville is Lucie, Stacia Pfeiffer is Vanessa Ives, Davoriin Doorian is Adam
Vukmir Domjanjuk is Lestat, Thomas Ballevre is Armand, Masha Liviesk is Elvira
Thom Winterhalter is David, Geite Oune is Bathory, Robin Clive is Louis, Jack Eles is Rachel, David Sphaèros is The Dragon & Polly Fey is Inanna
​Special Guests : Diane Pernet, Bruce LaBruce, Francois Sagat, Lily Gatins, Lola Abel Ferrara & Beatrice Dalle​.

CRITICISM OF DIND in English : http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article9634

https://www.youtube.com/watch?v=j-mnwyTTLJI&fbclid=IwAR3r2uQz0Fn5al8DVxZt9V6bXpFkG03OZq235we9X-YFfb-5sILjUB7SA8I

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