Violences faites aux hommes. Itw de Maxime Gaget, auteur de "Ma compagne, mon bourreau"

Violences faites aux hommes. Itw de Maxime Gaget, auteur de "Ma compagne, mon bourreau"

Maxime Gaget mérite tout notre respect et notre admiration, et ce à plus d’un titre. Tout d’abord car c’est un homme debout, un homme qui se bat pour ses convictions et ses idées sans aigreur, ni colère ni esprit revanchard après avoir vécu un drame personnel. Respectable et admirable, également, car c’est un survivant, un Miraculé d’une forme de violence dont on parle trop peu médiatiquement, pis dont certains sous-estiment l’existence ou se moquent ouvertement. Et pourtant il aurait pu jouer les victimes jusqu’à la fin de sa vie Maxime et nourrir un grand ressentiment car c’est une véritable victime dans son esprit et dans sa chair. Maxime Gaget est la victime de violences conjugales terribles, d’une violence folle de la part de son ex compagne ! Maxime Gaget a décidé d’écrire sur son drame pour atteindre la résilience bien sûr, dans un acte cathartique, évidemment mais aussi et surtout pour témoigner publiquement et aider les hommes qui comme lui ont été victimes de ce grand tabou sociétal qu’est la violence exercée par des femmes.

Rencontre avec un homme qui a beaucoup à nous apprendre sur la nature humaine et qui lève enfin le voile sur ce qu’on appelle "Les hommes battus" qui contrairement à une idée toute faite sont bien plus nombreux qu’on ne croit et ne sont pas des hommes faibles ou idiots incapables de se défendre, mais souvent les victimes impuissantes de chantages, de vengeances et de machinations que la Justice a le plus grand mal à reconnaitre.

Bonjour Maxime Gaget, le « Fait divers » d’une violence extrême, dont vous avez été la victime a défrayé la chronique et vous avez publié suite à cela le livre : « Ma compagne, mon bourreau » chez Michalon. Depuis cette mise en lumière bien involontaire vous êtes devenu « l’Homme Battu » le plus célèbre de France ce qui fait de vous un militant pour que les choses changent. D’après vous y’a t’il un tabou dans notre pays et ailleurs sur les violences faites aux hommes ?

Bonjour Frédéric. En tout premier lieu, oui, il est assez évident qu’il existe bel et bien un véritable tabou concernant les hommes battus. Mais ils ne sont pas les seuls à être touchés de plein fouet : sur un plan plus étendu, les violences conjugales, quelles que puissent être les victimes ou les auteurs, sont entourées d’un tabou particulièrement important. Derrière cela, il y a en définitive beaucoup de choses à évoquer. Pour commencer, et c’est peut-être là une spécificité légèrement plutôt masculine à l’heure actuelle, évoquer une situation de violences conjugales au sein du couple est encore au jour d’aujourd’hui d’une très grande difficulté. Maintenant, pourquoi est-ce aussi difficile ? Avant cela, je vais devoir aborder un ensemble d’idées et de concepts philosophiques, que je vais essayer de simplifier au maximum pour que tout un chacun puisse comprendre de quoi il en retourne aussi précisément que possible. Dans un premier temps, il y a l’image de l’Homme et de la Femme, sur un plan que je qualifierai de presque « traditionnel », qui veut que l’Homme soit perçu comme un être fort, « viril » (bien que ce terme soit assez vague en définitive), protecteur, potentiellement destructeur, et ce même être doit – en théorie – assurer la survie de son foyer. Jusque là, il n’y a rien de bien sorcier. Pour ce qui est de la Femme, celle-ci est avant tout définie comme un être fragile, sensible et… doux. Du moins, là aussi en théorie, cela va de soi.

De manière plus précise, l’Homme – et j’aborde ici la définition sous un angle plus… disons, un peu plus éthique et fonctionnel- est avant toute chose l’être qui protège la vie (ce qui inclut naturellement son propre foyer, descendance comprise) et qui, au besoin, peut être amené à détruire tout être mettant en danger –directement ou non – ce même foyer. Maintenant, la femme, quant à elle, est l’être qui créée et porte la vie, d’une part, mais elle assure en sus ce que j’appellerai volontiers l’intendance du foyer (en tout cas, dans un schéma fonctionnel classique, puisqu’il y a là une profonde évolution en la matière depuis ces vingt dernières années environ). Maintenant, là où cette idée coince en provoquant au passage un malaise général, c’est quand l’être qui créée et porte la vie se met à vouloir la détruire à son tour, en s’attaquant - et c’est là un profond paradoxe – à l’être qui normalement, assure la protection du foyer.

Outre ceci, il y a le regard que notre propre société porte sur les violences conjugales. Dès que ce sujet est abordé, et c’est là un mécanisme inconscient, tout un chacun va immédiatement faire le lien « violences conjugales = Femmes battues », ce qui – bien que ce soit partiellement juste – n’en reste pas moins assez éloigné de la réalité des faits. Non seulement les Femmes ne sont pas les seules victimes d’actes malveillants au sein du couple, mais il existe en plus toute une gamme de violences possibles : violences psychologiques (mise sous pressions, harcèlements, chantages), violences administratives (minimisation volontaire des faits, dénigrement, moqueries), violences financières (prise de contrôle des comptes bancaires, ou purge totale de ces derniers entre autres exemples), etc…
En sus de cela, il y a aussi l’accueil de travailleurs sociaux, agents de la sécurité publique (Police/Gendarmerie), de personnels médicaux ou encore de la justice qui peuvent poser de sérieux problèmes. Tout Homme qui va, pour commencer, essayer de porter plainte s’expose au sévère risque de se présenter dans un étant de faiblesse psychologique et/ou physique, ce qui risque fortement d’attirer des remarques et autres moqueries. J’ai eu l’occasion, comme vous pouvez l’imaginer, de m’entretenir avec nombre d’Hommes plongés dans cette situation de forte détresse (à commencer par la détresse émotionnelle). Une bonne part d’entre eux m’ont fait part de réaction diverses de la part des agents de Police et/ou gendarmes les ayant accueillis. Il leur est souvent répondu quelque chose du style « Mais, mon bon monsieur, qu’est-ce que vous attendez pour partir ?! » (Sic !), ou encore « Mais, monsieur, vous êtes un Homme ! Vous n’avez qu’à lui mettre une bonne droite, et c’est réglé », ce qui, dans ce cas de figure précis, est d’une absurdité sans bornes ! Je m’explique : Si effectivement, le principal intéressé se rabaisse à un tel acte, sa « conjointe » a juste à décrocher le téléphone pour faire intervenir la Police, et l’infortuné se retrouve en cellule dans l’heure qui suit. Il est encore des agents qui refusent tout bonnement de prendre les plaintes d’Hommes comme de Femmes (il m’a été relaté quelques cas de figure de ce type), ou il est encore des agents qui vont – certes – prendre la plainte, toutefois en la minimisant très fortement, avec l’intention officieuse de la « mettre de côté » si je puis m’exprimer ainsi.

Maintenant, à contrario, il est aussi vrai que le rôle des forces de l’ordre n’est pas du tout évident. Je me mets ne serait-ce que quelques instants à leur place. Quand un Homme ou une Femme vient déposer plainte sans pouvoir présenter la moindre preuve matérielle (principalement des blessures physiques ; d’où l’importance capitale de faire constater au préalable toute blessure auprès d’un médecin généraliste, un médecin urgentiste ou encore auprès des UMJ [Urgences Médico-Judiciaires] pour étayer au maximum la plainte), c’est effectivement très délicat à prendre en ligne de compte. Grosso modo, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre, ce qui – bien souvent (pour ne pas dire presque tout le temps) – finit soit sur un Status-Quo, soit se termine au bénéfice de la gente féminine, à tort ou à raison, puisque certaines personnalités manipulatrices perverses narcissiques peuvent aller jusqu’à s’infliger des blessures, afin de faire incarcérer leur conjoint, et donc les détruire un peu plus. Je tiens à indiquer que les forces de l’ordre comme les tribunaux se retrouvent assez souvent confrontés à de fausses plaintes, produites par les auteur(e)s, qui cherchent à inverser les rôles en se posant en victimes, dans le but de « neutraliser », par le biais de l’appareil judiciaire, les véritables victimes. Là aussi, c’est loin d’être aussi simple qu’il n’y paraît ! La position des juges est elle aussi particulièrement difficile, et n’est nullement exempte d’erreurs.

Sur un plan plus individuel, énormément d’Hommes comme de Femmes ressentent une gêne terrible face aux violences conjugales, mais aussi de la honte et, bien souvent, une peur considérable. Porter plainte n’est nullement un acte anodin, et met potentiellement les victimes en bien plus grand danger qu’elles ne l’étaient initialement. Les auteurs sont tout à fait en mesure de se venger de tels « actes de trahison et de félonie », et il n’est malheureusement pas rare que des victimes (principalement féminines) soient retrouvées un beau jour mortes, justement parce que l’auteur les a retrouvé et a dans la foulée « traité » le problème à sa manière. Le risque est identique pour les Hommes, quoique ce soit ici effectivement plus rare.

Pour ma part, mon bourreau, quelques jours après que j’eusse été récupéré (dans un état catastrophique) par mes proches, a été jusqu’à faire appeler ses enfants au domicile de mes parents, lieu de convalescence et de refuge, afin de me menacer de dépôt de plainte pour « actes pédophiles », menace que je prends extrêmement au sérieux. Pour toute réponse, sachant qu’il s’agissait d’une manœuvre d’intimidation typique, cela a donné lieu à une seconde plainte de ma part, et ce dans l’heure qui a suivi. Plus exactement, c’est un complément de plainte, qui a été produit et immédiatement versé – à charge intégrale pour mon bourreau - au dossier d’instruction. C’est vous dire jusqu’où ces personnes, indifféremment Hommes ou femmes, sont prêtes à aller dans le vice, le mal et la sournoiserie.


2. Quel est le pourcentage d’hommes victimes de la violence de certaines femmes ?

Ah… Question très délicate que voilà. Si je me base sur les chiffres de l’ONDRP (Observatoire National de la Délinquance et Réponses Pénales), seul organisme en France produisant des statistiques à ce sujet, environ 12% de femmes portent plainte pour des faits de violences conjugales, tandis que les Hommes ne se manifestent qu’à tout au plus 3%. Je tiens à souligner qu’il ne s’agit là que d’une estimation, ce qui induit – du propre aveu tacite de cet organisme – en fin de compte que personne ne sait avec exactitude quelle est la véritable étendue des dégâts en la matière. Je pense qu’il est ici intéressant d’ajouter un petit éclairage quant à la manière dont sont produites ces mêmes statistiques. Vous allez vite comprendre : tous les ans, que ce soit au niveau de la Police comme de la Gendarmerie (ces deux services, bien qu’issus initialement de deux ministères spécifiques et séparés, à savoir le ministère de l’intérieur pour la Police, et le ministère de la Défense pour la gendarmerie, puisque la gendarmerie fait partie intégrante du corps militaire, agissent de concert et sont maintenant coordonnés par le seul ministère de l’intérieur ; cette modification est semble-t-il assez récente dans le temps), il est produit des statistiques internes. Ces mêmes statistiques sont rassemblées par l’ONDRP, qui les étudie et les fusionne pour donner enfin des statistiques générales nationales. Ca, c’est un premier point.

Si l’on part du principe que ces statistiques ne prennent en compte QUE les plaintes qui ont été enregistrées et traitées, et sachant qu’il y a énormément de victimes qui – principalement par peur ou par honte – refusent de se faire connaître auprès des forces de l’ordre, l’on ne peut donc établir de chiffres généraux sur une si faible quantité de personne. Ne pensez-vous pas ? Attention : je ne formule aucune critique à la charge de ce service gouvernemental, qui a le mérite d’exister, fort heureusement pourrai-je même ajouter. Le sens de mon propos est d’inviter toute personne prenant connaissance de ces chiffres à prendre plus de recul quant à ce qu’ils indiquent. Ils ne sont à voir que comme un bilan vis-à-vis des plaintes déposées, et rien de plus. Concrètement, personne ne sait avec exactitude quelles sont les proportions, ni combien de personnes cela représente sur le territoire national. L’étendue des dégâts humains est donc impossible à quantifier en l’état actuel des choses.

Si je me base sur une étude très sérieuse qu’a mené le gouvernement canadien il y a de cela un peu moins de trois ans, et je suis pleinement convaincu que le résultat est identique en France, il a été mis en évidence que le ratio de victimes Hommes/Femmes frôlait une parfaite égalité, à 6% près (de mémoire, 47% pour les Hommes, contre 53% pour les Femmes). Cela par conséquent balaie totalement les préjugés, et idées reçues que l’on pourrait se faire. En conclusion de ce résultat outre atlantique, non, les Femmes sont très loin d’avoir l’exclusivité absolue au titre de victimes, quoi que l’on puisse en penser. Pour confirmer – ou infirmer – le résultat Canadien en France, il faudrait mettre en place une étude identique, tout aussi sérieusement, mais il m’apparait assez évident que cela va être assez compliqué à mettre en place…

3. Pourquoi les hommes portent-ils peu de plaintes contre des femmes alors que les chiffres que vous énoncez sont si édifiants ?

Eh bien, comme je l’évoquais tout à l’heure, il y a ce tabou entourant le sujet qui bloque bon nombre de personnes, aussi bien Hommes que femmes, et les dissuade avec une efficacité certaine de faire le premier pas ; en conséquence, aucune des victimes concernées n’obtient justice. La peur, la gêne et la honte sont autant d’éléments supplémentaires intervenant dans ce processus de silence presque forcé. Beaucoup de victimes, notamment en voyant comment fonctionne actuellement l’appareil judiciaire (délais de jugement considérables, peines minimalistes, jugement parfois totalement arbitraires, etc…), se démoralisent complètement, estimant que porter plainte serait au mieux une perte de temps, et que ce combat personnel est déjà perdu avant même d’être commencé.

Le regard de notre société, sa perception, mais aussi la brutalité – notamment systémique – de notre époque vis-à-vis des violences conjugales en général n’arrange pas vraiment les choses non plus. En ce qui concerne plus spécifiquement les Hommes, c’est surtout leur propre silence qui joue contre eux, aussi paradoxal que cela puisse sembler. S’ils ne parlent pas, ils ne peuvent donc se faire connaitre, ne peuvent non plus évoquer leur histoire, ne peuvent porter plainte, ne peuvent non plus obtenir justice dans la foulée, et ils n’entreprennent par conséquent rien pour que l’auteur de leurs malheurs soit neutralisé et condamné, comme cela devrait normalement être dans la logique des choses pour tout crime perpétré. Si ce silence peut être universellement brisé, et si les victimes peuvent être protégées comme il faut, je peux vous assurer que cela va à terme complètement changer la donne. Ce n’est d’ailleurs plus aux victimes d’avoir honte de leurs actes ou peur d’éventuelles représailles. Les rôles doivent être inversés !? Il est maintenant grand temps de rétablir l’ordre des choses, que ce soit à présent au tour des auteurs d’avoir peur !! A chacun son tour…

4. Peut-on dire qu’à l’heure des « Me too » et de l’hégémonie des associations féministes, on fait tout aujourd’hui pour faire des hommes les victimes de la violence des femmes ?

Je vais vous faire une confidence : je m’attendais plus ou moins à cette question. A la vérité, c’est un petit peu plus complexe qu’il n’y paraît. Je m’explique : l’essence même de ces mouvements prend naissance à partir de problématiques parfaitement fondées et légitimes, comme par exemple le harcèlement dans les transports en commun ou encore des comportements résolument déplacés dans un cadre public. Sur ce point, je pense qu’il est effectivement dans la logique des choses d’alerter l’opinion publique quant à ces problèmes comportementaux. Personne ne dira le contraire à ce sujet je pense. Maintenant, et il faut prendre un peu de recul sur l’ensemble, observons quelques instants comment se déroulent les actions et initiatives, et surtout comment elles sont mises en place et relayées. C’est justement là où le bât blesse. Sous couvert de « défendre l’égalité », certaines féministes se sont mises à complètement pervertir l’idée d’origine, afin de récupérer ces mouvements à leur bénéfice exclusif, dans une optique résolument politique. C’est ainsi que l’on se retrouve avec ce qui pourrait ressembler à de véritables « chasses à l’Homme », avec des initiatives, mes[[ures et contraintes liberticides, qui – pour ne rien vous cacher – sont potentiellement assez dangereuses d’un point de vue collectif. Sous couvert de vouloir réparer un tort, ce qui au départ et sur le principe est tout à fait louable, il y a comme une sorte de généralisation qui se met assez rapidement en place. C’est un petit peu comme si vous aviez une migraine, et que je vous proposais de la soigner en vous décapitant ! C’est pour le moins assez radical !

Parce que certains hommes n’ont pu ou su se tenir, et comme ils ont commis des actes manifestement répréhensibles autant que condamnables, point sur lequel nous sommes totalement d’accord, c’est l’ensemble des Hommes qui est directement pris pour cible, et ce dangereux raccourci qui en découle est contre-productif pour tout le monde. C’est un petit peu comme si l’on disait que parce qu’un fou d’Allah s’est fait exploser sur une place publique, 1) tous les musulmans sont des terroristes en puissance, et 2) en conséquence de cela, il faut donc tous les supprimer sur la place publique, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul en vie. On ne peut faire d’un cas volumiquement minoritaire une généralité. Ca tombe sous le sens.

Pour revenir à ce que j’évoquais il y a un court instant, ces dérives et dérapages incontrôlés peuvent parallèlement amener à provoquer de graves failles, notamment sous la forme d’actes de délation artificiellement générés. Un petit exemple concret. Prenons la loi Schiappa vis-à-vis des harcèlements de rues. Il est notamment un point – quand j’en ai pris connaissance - qui m’a fait littéralement bondir : sanctionner un Homme à cause d’un regard un tant soit peu « appuyé » envers une femme. Ma question est la suivante : comment prouver de tels faits ? A moins qu’il y ait des images de caméras de vidéosurveillance, c’est absolument impossible à démontrer, et ce sera malheureusement la parole de l’un contre celle de l’autre devant un tribunal, avec toutes les conséquences que chacun(e) peut deviner. Par extension, n’importe quelle femme un tant soit peu manipulatrice - et équipée de son petit paquet de Kleenex – va pouvoir déposer une plainte contre X à l’encontre d’un homme Lambda qu’elle aura simplement croisé, et ce dernier va risquer au minimum une forte amende pour un acte qu’il n’aura – du reste - jamais commis ! Avec des lois aussi absurdes, on marche complètement sur la tête !

Il me vient en tête un autre exemple, relativement récent dans le temps : Durant les festivités de fin d’année de 2016-2017, en Allemagne, a eu lieu un fait divers pour le moins effrayant, à savoir la dénonciation de plusieurs viols collectifs. Dans les jours qui ont suivi, alors même que l’enquête de la Police berlinoise battait son plein, des groupements féministes sont montés au créneau et ont soumis une proposition fortement appuyée aux autorités, à savoir instaurer un couvre-feu pour les Hommes passé 21h, demande qui – Dieu merci – a été refusée en bloc. Un peu plus tard, l’enquête de Police en est venue à la conclusion que cette histoire avait été montée de toute pièce. Cela donne une petite idée de jusqu’où sont prêts à aller certains groupements (ultra-) féministes. Depuis quelques années maintenant, sinon plus, notre société a vu émerger une forme politique du féminisme, mais… à mon grand regret, ce type de féminisme s’est quelque peu perdu en chemin. Attention : je ne critique nullement les féministes dans leur ensemble, loin de là. Pour tous les combats qu’elles ont courageusement mené post mai 68 (et même avant cela), la position des Femmes était au mieux médiévale et véritablement invivable. Il fallait absolument rééquilibrer la situation à leur bénéfice, et cela est maintenant chose faite, ce sur quoi je les applaudis avec un profond respect ! Tous les combats qu’ont menés les féministes originelles ont par ailleurs été couronnés de succès, ce qui est une excellente chose pour la condition féminine, sincèrement. Maintenant, pour ce qui est de la « version 2.0 » de ce mouvement, sous couvert de se battre à nouveau pour une égalité qui est déjà acquise, ces personnes récupèrent tout ce qui passe à leur portée afin d’assoir un peu plus leur pouvoir politique. Les mouvements qui ont pris le pas lors de l’affaire jacqueline Sauvage en sont une assez bonne illustration puisque, d’un mouvement de soutien au départ hétéroclite et spontané, cela est presque devenu un véritable bras de fer entre les groupements féministes politisés - qui se sont imposé comme de véritables bulldozers - d’un côté, et la justice de l’autre (qui résistait tant qu’elle le pouvait à cette pression absolument inouïe autant qu’inédite dans les annales judiciaires. Le président de l’époque, en accordant une remise de peine à l’accusée, a non seulement cédé à ce chantage, mais a en outre humilié l’appareil judiciaire dans son ensemble, ce qui est extrêmement grave). Je qualifie d’ailleurs assez volontiers ces mêmes groupements politisés de « marchandes de malheur », étant donné qu’elles s’appuient sur la détresse et la douleur des victimes, se servent de leur faiblesse momentanée pour mieux les « recruter » dans leurs rangs, afin de constituer en quelques sortes une petite « armée », et ainsi renforcer leur pouvoir.

Concrètement, rien n’évolue de leur fait… ou tout du moins rien n’évolue dans la bonne direction, à savoir celle du véritable équilibre et d’une réelle égalité. Pendant ce temps là, les victimes se retrouvent engluées dans une forme de militantisme sectaire, et adhèrent bien malgré elles à des idéaux qui ne sont nullement les leurs, la douleur initiale en plus puisque celle-ci non seulement n’est pas traitée, mais elle se trouve être instrumentalisée, voire parfois en sus artificiellement amplifiée. Et c’est ainsi que ces groupement « produisent » des militantes très actives et « motivées », puisqu’ivres d’un sentiment de vengeance qui n’est absolument pas le leur. En plus de cela, il y a une volonté manifeste de systématiquement opposer les Femmes aux Hommes, alimentant un peu plus une volonté de « guerre des sexes » qui n’a nullement lieu d’être. A terme, c’est un petit jeu qui est à considérer comme relativement dangereux.

Il est encore un autre exemple tout aussi intéressant à évoquer. Cette fois , c’est une anecdote que m’a raconté il y a quelques temps M. Patrick GUILLOT, fondateur et responsable de l’association G.E.S. (Groupement d’Etude sur les Sexismes), implantée dans le bassin lyonnais. Lors d’une conférence remontant maintenant à un peu plus de 5 ans, sachant pourtant que la position de cette association est totalement mixte puisqu’elle prend aussi bien la défense des Hommes que des Femmes, M. GUILLOT a vu arriver dans sa salle de conférence un petit groupe de militants « purs et durs ». Ces derniers sont arrivés avec des instruments de musiques, des tracts et des banderoles, avec l’objectif avoué de perturber au maximum son intervention (et, idéalement, la faire annuler, ce qui a malheureusement été le cas). De ce fait, ces militants l’ont clairement empêché de prendre la parole et évoquer cette autre facettes des violences conjugales que sont celles subies par les Hommes ; LE sujet qui fâche par excellence. Parallèlement à cela, les associations féministes étaient entre elles, s’auto-congratulant mutuellement. Elles avaient un véritable boulevard devant elles, bénéficiaient de salles d’intervention dignes de ce nom, de matériel Hi-Tech et d’un large public pour prendre la parole durant les 3 jours de colloque contre les violences conjugales organisé par la ville de Lyons, sans qu’il y ait eu à déplorer de leur côté le moindre incident, très étrangement. Suite à cet incident, le G.E.S. s’est vu systématiquement refuser de participer à cette manifestation à partir de l’année suivante, au motif d’un « trop grand risque de troubles à l’ordre public » (véridique). Est-ce là un symbole d’égalité et d’ouverture tant de la part de ces féministes autant que de l’administration Lyonnaise ? Je vous laisse vous forger votre propre opinion.

Mais, en tout cas, je le confirme : oui, il semble effectivement y avoir une volonté manifeste de systématiquement étouffer la parole des Hommes vis-à-vis des violences conjugales, et en faire – sur un plan collectif – les coupables idéaux autant qu’historiques. De tous temps, nombre d’associations ont joué systématiquement sur la victimisation des Femmes, ce qui est à voir comme leur carte de visite d’une certaine manière. Mais il faut cependant savoir voir au-delà des apparences. Derrière cette douleur collective, bien réelle, se cache en vérité une forme de perversion voulue par certaines entités, une sorte de séduction par la souffrance, afin de mieux arriver à leurs fins (politiques). C’est un petit peu comme si la douleur humaine était brutalement devenue une exclusivité féminine, ce qui est bien loin d’être le cas étant donné que les Hommes peuvent tout autant souffrir – et/ou mourir - des mêmes causes. Mais voilà : cette idée déplaît au plus haut niveau, puisque contraire à l’image et à la position masculine « classique », et pour cause : cela réduit à néant et en un claquement de doigts l’argumentaire unique de ces groupements féministes. Derrière cette volonté systématique de se poser en parfaites victimes, je pense très sincèrement qu’il y a beaucoup de colère, voire de haine, à l’encontre des Hommes, ce que je trouve à ce propos profondément regrettable et dommageable. Pour certaines personnes, et c’est effectivement une réalité, l’Homme est l’ennemi numéro 1 quel que puisse être le cas de figure, parce que c’est un Homme, donc un « affreux dominateur, macho, hypocrite, menteur, esclavagiste et ultraviolent ». N’en déplaise à ces personnes « bien pensantes », nous sommes tous très loin de correspondre, même ne serait-ce que partiellement, à ce descriptif à charge. En ce cas, si la Femme est un « être doux, fragile et sensible », comment par conséquent expliquer qu’il y ait des cas de violences, pour partie assez brutales, au sein des couples lesbiens ? Je serai assez curieux de connaitre leur point de vue quant à cette question. Pas vous ?

Maintenant, pour en revenir au sujet du mouvement « #metoo », le fait divers récent concernant l’une des fondatrices , Asia Argento, met aussi en lumière un autre problème, à savoir que des loups peuvent se » trouver au sein même de la bergerie. Avouez qu’il est plutôt paradoxal – et proprement scandaleux- qu’une des fondatrices de ce mouvement se retrouve sous le coup d’une inculpation pour viol sur mineur. Pour quelqu’un qui est censé – en théorie- défendre les droits des victimes, ca fait plutôt tâche dans le décor, tout en mettant assez sérieusement à mal la raison d’être même de ce mouvement, au départ pourtant louable.

5. Devrait-on parler plutôt de Violences conjugales faites aux femmes et aux hommes et de mener un combat commun pour lutter contre cette violence sociale grave ?

La réponse à cette question tombe sous le sens : bien sûr que oui. Mais il est possible de simplifier encore plus cette idée, en se focalisant sur l’être humain, sans la moindre distinction de genre. C’est à ce propos la position que je défends depuis le début. Dans le principe, un Homme a deux bras, deux jambes, une tête et un corps. Le sang qui coule dans ses veines est rouge. Il a des pensées, des émotions, ressent la douleur, physique comme psychologique. Pour une femme, c’est absolument identique. Prenez un Homme et une femme Lambda. Pincez-leur fortement l’avant-bras, et tous deux vont vous dire exactement la même chose : « Aïe ! ». Il n’y a donc absolument aucune distinction de genre à faire au niveau des victimes : les conséquences sont elles aussi en copie conforme, en sachant qu’un Homme aussi bien qu’une Femme peut tout à fait perdre la vie. Pourquoi vouloir systématiquement et à tout prix brandir les étiquettes de genres ? Par extension, que dire également de la violence et de l’instrumentalisation que les enfants subissent de plein fouet ? Bizarrement, on n’en entend très peu parler dans la bouche des (ultra-) féministes. Ou encore les violences sur les animaux ? Là, c’est bien simple : silence radio. Et pourtant, ce ne sont que quelques facettes supplémentaires, qui sont belles et bien liées - directement ou non - aux violences conjugales. Par rapport au discours féministe, je serai presque tenté de dire qu’il y a en fin de compte deux poids deux mesures ; d’un côté, vous avez leurs revendications, et de l’autre les actions entreprises, pour partie bien éloignées de ce que requiert la cause initiale commune. En mon sens, c’est une assez grave erreur qui est commise, puisque la violence est à voir comme une entité asexuée, immatérielle, disposant en quelques sortes de sa propre « logique ». Elle frappe en aveugle sans faire de distinction de genres. Femmes, Hommes, enfants…. Personne n’est épargné. Ces chères têtes blondes sont en outre presque invariablement les toutes premières victimes collatérales des débordements et de la violence des adultes. Les schémas opératoires et les modèles d’approche des auteurs sont là aussi parfaitement identiques (notamment par le biais de l’emprise psychologique, clé de voûte de leur processus d’attaque), qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes auteures. Par conséquent, pourquoi vouloir à tout prix faire une séparation des genres alors que, concrètement, cela n’a même pas lieu d’être ?

De mon point de vue, il est effectivement nécessaire – voire primordial – que toutes les structures existantes et associations s’unissent, et ce de manière mixte, pour combattre ce mal commun. Je ne vois guère d’autre alternative. Sachant que nous vivons tous sur cette même grosse boule azurée que l’on appelle avec une certaine affection notre Terre, il est tout à fait dans la logique des chose que l’on fasse cause commune (puisque tel est le cas), et que l’on fédère les énergies, idées et initiatives afin d’enrayer ce véritable fléau social. De deux choses l’une : soit l’on travaille tous main dans la main, en bonne intelligence (et avec respect) au bénéfice de l’être humain dans toute sa complexité, soit chacun continue à faire cavalier seul dans son petit coin, avec le risque majeur que cela puisse créer des tensions, par exemple parce que telle structure marche sur les plates-bandes d’une ou plusieurs autres. Cela génèrerait immanquablement une forme assez sournoise, néfaste et contre-productive de concurrence. Il n’est aucunement question de compétition entre structures, donc, ça n’a par voie de conséquence strictement rien à faire ici. De plus, cela limiterait assez sérieusement le champ d’actions, ce qui serait profondément regrettable.
En conclusion, de ces deux lignes de conduite, une seule a un avenir. L’autre n’a strictement aucune chance de donner le moindre résultat à une large échelle.
Dans l’absolu, il serait très intéressant d’entretenir des contacts et partenariats avec des associations européennes et internationales abordant cette thématique ô combien sensible. Si l’on s’y met tous ensemble, moyennant un peu de temps pour s’organiser et coordonner les efforts, cela a toutes les chances de donner rapidement des résultats efficaces et durables. Par ailleurs, ne serait-ce pas fantastique d’œuvrer main dans la main et lutter tous ensemble côte à côte ? Quelle formidable démonstration d’équilibre et d’égalité ce serait, ne trouvez-vous pas ? Cela mettrait par ailleurs un terme définitif à cette pseudo guerre des sexes que certaines personnes et/ou groupe extrémistes cherchent à provoquer et alimenter à tout prix. Une pierre, et au moins 3 coups (sinon plus) ! Voilà, dans les grandes lignes, quelle est ma philosophie, et j’espère de tout cœur mettre cela en place dès que ce sera possible. Cependant, je ne suis qu’un être humain, et ne pourrait donc pas le faire seul. Cela va de soi. Aussi, toute aide sera plus que la bienvenue, sans la moindre distinction de genre, d’âge, de classe sociale ou toute autre sujétion. Notre but – que je qualifierai volontiers presque de sacré - est de protéger la vie, et tout entreprendre pour empêcher quiconque de la détruire, à plus forte raison arbitrairement (et/ou par intérêt) ! De plus, l’union fait la force, n’oublions jamais cela…

6. La Police et la Justice sont-ils bien formées et ont-elles assez de moyen pour reconnaitre une presque parité dans les violences faites par des hommes et les femmes ?

Euh…. De toute évidence, non ! Cette thématique est globalement au mieux survolée, et encore ! Il y a quelques années, en Charente, une expérimentation pilote et totalement novatrice, à l’initiative d’un groupement de psychologues, psychiatres, personnels soignants et travailleuses sociales a justement été menée dans ce sens de 2006 à 2008. Un an plus tard, j’ai été accueilli au CHU d’Angoulême dans l’état et les circonstances que vous savez. Je puis vous assurer que la sensibilisation des personnels des forces de l’ordre, du corps médical et des services psychologiques a donné de très bons résultats, bien qu’il eut été sans doute possible de peut-être pousser plus en avant la sensibilisation sur un plan plus… je dirai plus technique. Quand le moment sera opportun, je projette entre autre de remettre cette initiative à l’honneur (avec sans doute quelques petites améliorations par ci par là), étant donné que ça a parfaitement marché. Dans le principe, l’on ne peut s’attaquer à ce que l’on ne voit pas, et à plus forte raison ce que l’on ne connait pas. Si les personnels sur le terrain n’ont aucune idée de ce qu’ils ont face à eux, comment espérer les voir résoudre le ou les problèmes en présence correctement ? Ca tombe sous le sens. Alors, maintenant, sachant qu’il y a eu jusqu’à présent un très gros travail (exclusif ?) de sensibilisation effectué au bénéfice des femmes victimes de violences conjugales, il y a je pense moyen de compléter ce travail afin de le rendre enfin optimal, précis et pertinent. La première étape est d’abord de faire collectivement admettre que les hommes peuvent tout aussi bien être victimes de faits similaires. Pour l’instant, c’est loin d’être gagné, et ce pour nombre de raison que je ne détaillerai pas ici, notamment pour une question de complexité. Ensuite, il faut mettre en place les moyens et dispositions adéquates pour palier à cela, ce qui risque de prendre du temps là aussi. La justice elle aussi a besoin d’un gros coup de pouce, étant donné que les textes de lois aptes à protéger les Hommes sont clairement insuffisant (et pour cause, puisque personne ne s’est véritablement penché sur la question ; nota : ce n’est nullement une critique de ma part, mais un simple constat). En outre, je serai éventuellement tenté d’évoquer des lois « pratiquement inexistants », même si ce n’est pas tout à fait exact sur le fond ; d’où l’absolue nécessité de créer toute une gamme de lois mixtes (c’est-à-dire NON-GENREES !), en tenant compte des paramètres de notre époque qui – nous sommes d’accord là-dessus - n’a plus grand-chose à voir avec l’ère Napoléonienne, date à laquelle le code pénal a été initialement créé et mis en application. Autre temps, autres mœurs… Notre société a considérablement évolué depuis lors, il est donc dans la logique des choses - et de notre devoir à tous, cela va de soi - de faire en sorte à ce que le système judiciaire ait enfin de solides et puissants outils à sa disposition pour mettre le hola – et idéalement un terme définitif - à ce véritable massacre collectif ! Petit exemple illustratif : pour enfoncer une pointe de Paris (Clou grand modèle, assez robuste), il ne vous viendrait pas à l’idée d’utiliser un petit marteau de cordonnier, n’est-ce pas ? Vis-à-vis du traitement des violences conjugales, c’est un peu la même chose. Pour reprendre l’image que je viens à l’instant d’employer, fournissons à la justice et aux forces de l’ordre un solide et robuste marteau pour enfoncer ce maudit clou…. Bien entendu, et si possible, sans prendre au passage un douloureux et malencontreux coup sur les doigts (Errare humanum est).

7. Vous avez décidé de faire bouger les choses en la matière. De quelles manières allez-vous vous y prendre pour faire changer les choses ?

C’est bien simple : de toutes les manières possibles et imaginables. Que ce soit par le biais de la presse, de la télévision, grâce à l’écriture, mais aussi d’autres supports et voies, comme le 7e art, tous les canaux sont bons pour permettre de sensibiliser un maximum de gens. Ce que je vais vous dire est extrêmement important : la connaissance est une arme, et l’absence de celle-ci un danger absolu ! S’il vous plait, gardez bien ceci en mémoire, c’est d’une importance vitale, soit formulé sans la moindre exagération.

Il m’apparait urgent de permettre à quiconque de se protéger de ce type de dangers, en sachant que cela peut toucher n’importe qui. J’ai également dans mes « cartons » un projet de structure modulaire mixte assez précis et détaillé qui, j’en suis clairement convaincu, va pouvoir enfin apporter de véritable solutions et réponses face aux violences conjugales, à commencer par la prise en charge personnalisée (à la carte) des victimes…. TOUTES les victimes ! Ce concept, dont j’ai pu à une moindre échelle tester l’efficacité (et ça marche du feu de Dieu !) porte déjà un nom, à savoir « Projet H.A.V.O.C. ». C’est un acronyme (« Halte Aux Violences Occasionnées dans le Couple »), et aussi un petit clin d’œil à la fois historique et aéronautique à un bombardier bimoteur d’attaque rapide de la seconde guerre mondiale, le Douglas A-20G « Havoc », appareil à la fois robuste, rapide, bien armé et redoutablement efficace dans sa partie. En quelques sortes, c’est tout un symbole parallèle. Dans les grandes lignes, ce projet aura de multiples options à disposition : accueil, information/prévention, statistiques, études/profilage des victimes comme des auteurs, groupes de réflexion (entre autre pour optimiser en interne le dispositif), hébergement d’urgence, aides au relogement, réinsertion professionnelle, groupes d’exfiltration et de protection des victimes (idée en partie basée sur le plan de protection des témoins des marshalls US), groupes d’études (psychologues, psychiatres, profilers), psycho-thérapies de groupe (mixtes ou dédiés) ou individuelles, assistance juridique, également un groupe d’étude qui sera à même de se faire force de proposition pour des textes de lois, et bien d’autres choses encore. Je ne fais volontairement qu’une énumération sommaire de quelques unes des options qui seront à terme disponibles. Tout ce que je puis dire, c’est que ce dispositif sera extrêmement complet et très puissant, tant en terme d’aide(s) aux victimes que de moyens de réponses vis-à-vis des auteur(e)s de violences conjugales. Cela permettra en outre, et à terme, d’uniformiser les réponses au niveau national, fédérer efficacement les efforts collectifs, et enfin apporter de véritables réponses face à ce fléau.

A terme, et bien que l’idée pourtant me déplaise assez profondément et s’il le faut absolument, je suis même prêt à entrer en politique, afin de permettre de faire une remise à plat complète, avec justesse et équité, pour rééquilibrer la situation de l’intérieur. Que les choses soient bien claires : tout ce que je souhaite entreprendre et tout ce qui sera strictement nécessaire à accomplir pour faire évoluer la situation – j’ose l’espérer – dans le bon sens est et sera exclusivement dans l’intérêt comme pour le bien-être collectif. Je suis prêt, pour cela, à aller aussi loin qu’il le faudra, dussè-je y consacrer jusqu’à mon dernier souffle de vie. Mais je puis en tout cas vous assurer que les choses vont bouger ! Je n’ai strictement aucun intérêt personnel à faire cela, sachant que cette cause dépasse de très loin ma condition individuelle autant que modeste d’être humain. Je ne fais non plus nullement cela pour une question bassement triviale ou matérielle (n’en déplaise à mes éventuels détracteurs), ou encore de gloriole personnelle (ce qui serait foncièrement hypocrite et narcissique, choses dont j’ai une sainte horreur !). Cela va bien au-delà de tout ceci. D’une certaine manière, je suis prêt à totalement me sacrifier afin que l’ensemble de la communauté puisse jouir d’un meilleur bien-être, sereinement, et surtout dans une sécurité optimale. Techniquement, je n’ai absolument rien à gagner, et… beaucoup à perdre. Mais je suis prêt à faire ce sacrifice, par devoir, avec respect, force et honneur, si cela peut apporter quelque chose de positif à ce monde qui, bien qu’il m’ait parfois fait vivre et/ou endurer de très durs moments, m’a malgré tout humainement beaucoup apporté.
Je peux difficilement être plus limpide autant qu’explicite quant à mes objectifs, intentions et motivations.

8. On m’a dit que vous aviez un projet de film adapté de votre histoire personnelle ?

L’information est juste, en effet. Avec ma coéquipière, consoeur et amie bordelaise, Crystal COSSEY (qui a, il y a quelques mois à peine, fait paraître un ouvrage intitulé « Ma femme, ce monstre », tiré de faits réels), nous avons réécrit et converti mon premier ouvrage en scénario pour le grand écran. Cela nous a demandé au total 5 mois pleins, à travailler d’arrache-pied, weekends et jours fériés inclus.
Compte tenu de l’épaisseur du document (plus de 670 pages), il est fort probable que l’on doive à terme raccourcir et/ou couper certains passages pour que tout puisse tout de même loger.

Des discussions avec plusieurs producteurs sont actuellement en cours, mais je ne peux malheureusement trop en parler pour le moment. En tout cas, il y a bien quelque chose en préparation dans ce sens, je vous le confirme.

9. Je vous laisse le mot de la fin cher Maxime Gaget !

Merci Frédéric. En guise de mot de la fin, ou plutôt de mots de la fin (au pluriel, donc), je souhaiterai m’adresser directement à toutes les personnes victimes de violences conjugales. La première chose serait « Sauvez votre peau ! », ce qui est assez logique, mais… pas nécessairement aussi évidente qu’il n’y paraît. A partir du moment où il y a la moindre forme de violence, à commencer par de la violence verbale, posez fermement un ultimatum à l’auteur(e) des faits. Soit cette personne se ressaisit, soit vous partez. A partir du moment où il y a le moindre signe de violence, et quoi que puisse vous dire votre « chère » moitié en la matière (attendez-vous d ‘ailleurs à ce que cela donne très certainement lieu à une tentative d’inversion des rôles de sa part, pour essayer de vous faire culpabiliser), soyez fermes. N’hésitez pas non plus à porter plainte : les forces de l’ordre, qu’il s’agisse de la Police comme de la gendarmerie, sont là pour vous aider.
En solution alternative, faites appel à des gens de confiance, tels que membres de votre famille, ami(e)s, collègues et/ou voisins.
Je vous remercie toutes et tous de m’avoir accordé votre attention, ainsi que l’opportunité d’avoir pu aborder ce sujet si délicat avec vous. Merci infiniment à vous aussi, Frédéric. A bientôt…

Maxime Gaget : "Ma compagne, mon bourreau", éditions Michalon.

http://www.michalon.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=500533