Portrait de Raphaëlle Bruneau

Portrait de Raphaëlle Bruneau

Next (F9) vous propose des portraits de personnalités connues ou inconnues, des poètes ou des vendeurs de boutons, des gauchos ou des gauchers. L’important est de rêver. Chacune des personnalités est contactée personnellement, décide de sa photo à publier et raconte à Patrick Lowie un rêve marquant. Précision d’usage : ce portrait est un portrait onirique, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie.

Se taire et brûler de l’intérieur est la pire des punitions qu’on puisse s’infliger, écrivait Federico Garcia Lorca. Je pense que même dans un rêve il vaut mieux ne pas se taire. Dire ce qu’on a à dire en dormant fait partie des armes pour se sauver, guérir, exister. C’est ainsi que dans le rêve, ce rêve que je vous écris à l’instant, la talentueuse comédienne Raphaëlle Bruneau, femme de théâtre, de cinéma et de télévision, célèbre entre autres pour son rôle de Chloé Matthieu dans la série française PJ m’appelle chez moi sur mon téléphone fixe vintage : Allô, Patrick Lowie ? Vous vous souvenez de moi ? J’ai lu votre roman : génial. J’ai mis du temps mais là je viens de me réveiller dans ma chambre d’hôtel à Cannes avec un rêve plutôt étrange que j’avais envie de partager avec vous. C’est un moment fort le partage de rêves. Voilà, me dit-elle, dans mon rêve, je suis dans un lit, dans mon lit, dans ma chambre et je dors. Je l’écoute un peu perplexe et je lui dis : pas de dragon ? pas de labyrinthe ? pas d’envol ? pas de feu ? … Au même moment, j’entends quelqu’un entrer dans mon loft post-industriel de Montréal. Je suis pourtant seul, l’amour de ma vie est en voyage à Los Angeles. Un cambrioleur ? C’est moi, me dit une voix au loin. La même voix que Raphaëlle Bruneau. Que fait-elle chez moi ? Au téléphone je dis : Raphaëlle, c’est une plaisanterie ? Vous êtes à Cannes ou à Montréal ? Elle me dit qu’elle est à Cannes. Une angoisse traverse mon esprit. Ne vous inquiétez pas, me dit la voix dans le hall d’entrée, j’ai tout mon temps. Je reprends le contrôle de mes sens, la nuit tombe sur la ville, par la fenêtre j’observe les gens sortir de la station Atwater... : Raphaëlle, dites-moi, d’autres éléments dans votre songe ? Elle m’explique que dans le rêve, dans son lit donc, elle entendait son fils de quatre ans déjà réveillé, que cela l’étonnait mais qu’elle n’avait pas envie de se lever. Puis son fils de quatorze ans et des amis emballés dans des couvertures synthétiques, puis son fils de douze ans au loin…. Je la coupe : mais vous avez combien d’enfants Raphaëlle ? Elle se met à rire en continuant le récit : vous voyez Patrick, malgré le brouhaha j’avais envie de dormir, pas du tout envie de me lever. Quelqu’un a sonné à la porte, quelqu’un a ouvert et d’autres enfants que je ne connaissais pas ont débarqué dans ma chambre plein de reproches dans les yeux.Puis j’ai reconnu une ancienne amie qui m’a dit que j’avais oublié son anniversaire. Et là, je me réveille. Je reste silencieux, toujours au téléphone, une oreille pour Raphaëlle et un œil inquiet vers le couloir. Je lui dis pas de dragon ? pas de labyrinthe ? pas d’envol ? pas de feu ? … je dépose le cornet de téléphone sur une chaise en velours rouge et je me dirige enfin vers la porte pour en avoir le cœur net. Je me retrouve face à un personnage sorti tout droit d’un dessin animé, un enfant de treize ans habillé entièrement en violet. Qui êtes-vous ? Un petit prince post-moderne ? Il s’avance me tend la main et me dit : Je suis Odd Della Robbia …. sauf que sa voix était celle de Raphaëlle. J’aimerais retrouver ma voix pour parler, renaître de l’intérieur pour ne plus rien m’infliger.

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