Portrait de Kathy Nathan

Portrait de Kathy Nathan

Next (F9) vous propose des portraits de personnalités connues ou inconnues, des poètes ou des vendeurs de boutons, des gauchos ou des gauchers. L’important est de rêver. Chacune des personnalités est contactée personnellement, décide de sa photo à publier et raconte à Patrick Lowie un rêve marquant. Précision d’usage : ce portrait est un portrait onirique, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie.

And when she passes I smile, but she just doesn’t see me. [1] Kathy Nathan est Parisienne. Dans le rêve, je suis en face d’elle dans le métro. Elle ne me voit pas. Je l’observe encore et encore. Elle lit. J’aimerais être son livre, une de ses pages. Elle s’arrête de lire à chaque arrêt, scrute l’ouverture des portes, puis, replonge dans son bouquin. Comme si, à chaque halte, une coïncidence l’attendait. Comme si elle voulait forcer son destin. Ne plus attendre. Il est tôt le matin. Elle replonge dans son livre qui la fait sourire. Bonjour Kathy, lui dis-je. Elle ne m’entend pas, ne me voit pas. Je parle à son subconscient qui me laisse entrer. Vous savez Patrick Lowie, je ne vous réponds pas mais je sens votre présence. Je réfléchis toute la journée à mes rêves mais je n’arrive jamais à m’en souvenir, dès que j’en attrape un, il s’enfuit, m’échappe. Il disparaît comme pour me protéger de moi-même. En me parlant, son corps était resté immobile sauf au métro Voltaire où méthodiquement, son regard scruta à nouveau les portes. Vous attendez quelqu’un ? lui dis-je. Et son subconscient de me répondre : Je ne sais pas encore. Qui sait ? Kathy est à l’École du Jeu de Delphine Eliet où elle apprend à devenir une comédienne invincible, performante, organique, intelligente, généreuse. Je suis là, toujours en face d’elle, invisible à ses yeux diamants, elle lève les yeux comme si elle sentait une présence. Dans son livre, பிரிவோம் சந்திப்போம் (Pirivom Santhipom) de l’écrivain tamoul Sujatha Rangarajan elle lit L’amour est la manière de la nature d’assurer la grossesse. Des larmes s’échappent doucement de ses yeux profonds et amoureux de la vie. D’un coup, elle se souvient d’un rêve lorsqu’elle avait treize ans. Elle était assise sur ses genoux sur le sol avec sa mère dans ses bras, elle tentait de la réveiller. Le sang était partout. Dans un autre cauchemar, sa mère venait de faire une fausse couche. Cela fait plusieurs heures (plusieurs jours ?) que nous sommes dans ce wagon. On tourne, tourne, autour d’une ville sans trop comprendre qu’en faire. Paris amie, Paris ennemie ? A la station de métro Colombo, je lui propose de tirer les tarots, l’autre école du jeu. Sans ouvrir la bouche elle me dit : Il paraît que vous connaissez Mapuetos ! L’interprétation des trois cartes tirées est simple : Kathy, vous allez recevoir rapidement des nouvelles concernant un amour, soyez patiente, car c’est le seul vrai amour. Elle range le livre dans son sac, se lève et sort à la station Ipanema/Gal. Osório. Je l’accompagne dans sa solitude. C’est ici, lui dis-je, que vous allez développer toute votre créativité. Vous avez dégagé autant de temps que vous vouliez pour lire, maintenant faites ce qui compte le plus dans votre vie. Elle se dirige vers la plus belle plage : Barra da Tijuca. J’ai fait semblant de ne pas vous voir Patrick. Ce petit jeu entre je, m’a permis de descendre là où j’espérais : ma vie est ici. Pris de panique, vais-je poursuivre vers Mapuetos ?

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