Pendant que ses opposants continuent d’occuper la place de la République à Paris ainsi que d’autres places publiques dans plusieurs villes françaises, on sent l’expression de leur mécontentement agacer les riverains : plusieurs se sont plaints déjà du bruit et des détritus qu’engendre cette manifestation de la jeunesse turbulente, et non des moindres. Alain Finkelkraut et Véronique Genest, dont les œuvres ont pourtant bercé les soirées télévisées des jeunes des années quatre-vingt (ceux-là même qui manifestent aujourd’hui… parce qu’ils galèrent dans leurs recherches d’emploi ou pour conserver le CDD ou la mission d’intérim qu’ils ont eu tellement eu de mal à décrocher). Mais les jeunes qui manifestent la Nuit Debout se demandent surtout si on peut être satisfaits d’aller droit dans le mur avec un chômage au sommet et s’il n’était pas plus utile de réfléchir à un salaire à vie ou à un revenu de base…

Hollande et la jeunesse, tout un programme de miettes :

 

Cette fois, c’en est assez ! Véronique Genest, qui s’est faite agresser, cracher dessus en bas de chez elle par une bande de gauchistes chevelus a décidé de ne pas se laisser marcher sur les pieds. On connaît la détermination de cette fonctionnaire de police en fiction, la sémillante Julie Lescaut qui a durant les années de jeunesse de ces perturbateurs, tenté vainement de leur inculquer les valeurs de la loi et de l’ordre, va bientôt créer une association de défense des riverains de la place de la République où se tiennent aujourd’hui encore les Nuit Debout, afin de faire entendre la voix de ceux pour qui le silence est d’or. Mais le sait-on ? La moyenne d’âge du corps électoral est constituée de citoyens cinquantenaires, les vœux pieux du président nouvellement élu en 2012 en direction de la jeunesse devaient rester lettre morte !

Que faire d’un électorat minoritaire, mais plus mineur ?

Ce que les trublions de la Nuit Debout flétrissent en crachant au visage de la commissaire Julie Lescaut, c’est l’esprit d’une société française qui se replie dans la terreur du troisième âge, qui ne se souvient déjà plus que les gosses naturellement braillent, et qui panique dès qu’un apache lorgne sur son sac à main. Après tout, descendre dans la rue pour voir la jeunesse faire la fête, dès le début du printemps sans attendre la date officielle du 21 juin, c’est un signe encourageant, plutôt. Les manifestants qui contestent les dispositions de la loi de la jeune ministre Myriam El Khomri n’occupent pas la place de la République illégalement, ils en ont obtenu l’autorisation de la Préfecture de Police de Paris, qui la leur renouvelle tous les jours… Il faudrait le lui dire, à notre commissaire Julie Lescaut ! Que notre Véronique Genest nationale ne se souvienne plus qu’elle aussi a galéré pour obtenir des petits rôles, puis la vedette dans ce monument du film publicitaire qu’est le clip pour le jambon Madrange, c’est qu’elle aussi subit les outrages des ans.

Le travail ils s’en fichent, pourvu qu’ils aient de quoi vivre :

Les jeunes de la Nuit Debout n’en sont pas encore là, mais vont bientôt être mis devant le fait accompli et à devoir s’occuper de leurs aînés déjà atteints de sénilité précoce, mais sans un sou vaillant. Pendant que le gouvernement s’acharne à mettre en œuvre un régime d’exception qui ressemble de moins en moins à celui que nos grands-parents ont mis sur pied après la deuxième guerre mondiale avec son programme de gouvernement intitulé : "Les Jours heureux", ces jeunes debout place de la République se refusent aujourd’hui à sacrifier tout sur l’autel de l’employabilité. Leur souhait, c’est que l’on soit à même de rééditer les innovations qui ont permis d’assurer à tous la santé, la retraite et le droit au travail, et qui ont assuré une croissance économique pérenne durant toute la période des Trente Glorieuses. Enfin… de quoi nous donner même envie de faire l’amour debout !