Pourriez-vous frotter mon dos ? La lumière d’un lampadaire m’a coulé dessus et je ne parviens pas à l’enlever. C’est avec ces mots que Jean Zaganiaris, enseignant-chercheur français (HDR sociologie) à l’E.G.E. de Rabat, né aux États-Unis, m’adressa la parole dans ce hammam d’un quartier populaire de Casablanca. Il est la voix douce du sociologue dans l’émission Avec ou sans Parure sur Luxe Radio et il travaille aussi beaucoup sur la place des genres, des sexualités et des transidentités, à partir d’une approche comparée des littératures marocaines et françaises. Il est l’auteur de quelques livres dont Le périple des hommes amoureux et Queer Maroc.
Comme je n’ai pas réagi immédiatement il me reposa la question à laquelle j’ai répondu finalement : Excusez-moi, j’étais dans les nuages. Je pensais. Puis, désolé pour la chronique, je n’ai rien écrit la semaine passée, j’étais au carnaval de Réthymnon pour tenter de replonger dans les fêtes dionysiaques, mais je dois avouer que cela n’a pas eu les effets escomptés. Je pensais aussi aux hammams romains.
Je vous imaginais Monsieur Zaganiaris, dans une tenue de parfaite bonhomie plaisante, dans un sudatorium, vous regardant au loin, les pieds dans un bassin, sifflotant quelques chansonnettes populaires. Il s’est mis à rire puis me dit : Vous venez au hammam avec un manuscrit ? En effet, j’avais dans les mains une centaine de feuilles. Ne me dites pas que vous venez ici avec l’œuvre originale de Marceau Ivréa !... Et du tac au tac, je lui ai répondu : Non, je vous apporte votre nouveau livre. Et il se remit à rire : Mais vous n’êtes pas un nègre, monsieur Lowie. Je vous propose de faire le tour des bars de Casablanca après ce hammam mais frottez-moi le dos, la lumière de ce lampadaire commence à brûler. Dans l’immense miroir je me regardais frotter le dos de Jean Zaganiaris en me disant que dans la vie il y avait des cireurs de pompes et des frotteurs de dos. Je vous ai écrit un court livre poétique sur les sexualités au Maroc. Je vous l’offre, si vous l’aimez, vous le signez et on en parle plus, il est à vous. Le voici. Si vous ne l’aimez pas, il y a une poubelle à papier à la sortie.
Il se lève lentement et me dit avec un air d’Empereur qui allait bientôt envahir la Belgique : Votre proposition n’est pas très drôle et elle est plutôt interpellante, Monsieur Lowie. Allez-vous bien ? Il n’avait pas tort, je fais toujours semblant d’aller bien mais je vais plutôt mal. Écoute Zaga, prends ces papiers et fais ce que tu veux. Et on en vient à cette chronique sur Next (F9), j’ai bien reçu la photo mais tu sais que j’ai besoin que tu me racontes ton rêve le plus extraordinaire. Il prit alors un air grave : Mon rêve le plus extraordinaire a été de rêver d’être ici, à cet endroit précis avec ma femme. Je le regarde estomaqué : C’est tout ?
Dictionnaire des rêves de Mapuetos
Tel un horoscope, Next (F9) vous propose après chaque portrait un extrait d’un mot de son dictionnaire. Le principe est simple : lorsque vous rêvez, des éléments apparaissent comme essentiels : un verre, une ville, un visage, un événement, ... il s’agit de comprendre ce qu’ils pourraient signifier et vous apporter des réponses. Considérer ses rêves comme des enseignements qui pourraient vous apprendre des choses sur votre vie. Ces interprétations sont ludiques, drôles et doivent vous permettre de ne plus jamais appréhender vos rêves et vos cauchemars.
Aari
Dans votre rêve, vous parlez avec votre famille dans une langue inconnue. Tout le monde vous regarde bizarrement ne comprenant pas ce qui vous arrive. Vous allez voir un médecin qui vous dit que vous parlez le aari. Ce rêve indique que vous n’avez pas encore découvert toutes les richesses de votre être intérieur. Vous vous préoccupez trop de futilités. Écoutez-vous.
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