Où manger un beau et bon plateau de fruits de mer frais du côté de Carnac, dans le Morbihan, me direz-vous.

Il existe un bel endroit, un peu reculé et au calme, avec vue sur les parcs à huîtres et le petit port du Pô.

Dirigez-vous vers le village de Saint-Colomban, en sortant de Carnac et en empruntant la route côtière qui mène aux plages. Allez vers la pointe du Gourec et vous êtes obligés de tomber sur le chantier ostréicole de Serge Cochennec.

Ici, le travail se fait en famille. Serge, Valérie, Maxime et Yann Cochennec ne manipulent pas moins de trente tonnes d’huîtres par an. Pendant que Valérie officie au dépôt-vente, les hommes partent à la marée à bord d’un tracteur pour aller retourner les poches d’huîtres d’une vingtaine de kilos sur les tables, les pieds dans l’eau fraîche voire froide et les avant-bras tailladés malgré les gants, le dos arque bouté et cela durant plus ou moins deux heures avant que la mer ne reprenne ses droits et recouvre la totalité de l’anse. Dès le retour au chantier, un autre travail commence avec le lavage et le calibrage, avant la vente directe au chantier ou sur les marchés locaux, sans oublier le conditionnement et l’expédition.

Avec Jean-Louis Mathot, photographe au Journal Le Beaubaton Gourmand, nous avons voulu déguster non seulement nos traditionnelles huîtres bretonnes mais aussi un plateau de fruits de mer, sur proposition de Serge Cochennec. Il faut compter 30 euros par personne mais, vu la qualité et la quantité des produits, ce prix est raisonnable.

Commandé 24 heures à l’avance, c’est Valérie Cochennec qui s’attèlera à la cuisson des coquillages et crustacés, nous préparant même une petite surprise avec une superbe assiette de palourdes farcies à sa façon, sans oublier sa bonne mayonnaise maison. Le plateau est à emporter, cependant nous avons eu le privilège de le déguster sur place pour le reportage.

Dans une large et profonde barque en porcelaine, à côtés de notre plateau d’huîtres, se trouvent des langoustines de belles tailles, des crevettes roses, deux tourteaux et des bulots. Valérie nous amène également une belle assiette chaude de palourdes farcies dont l’odeur embaume agréablement l’endroit de notre dégustation. Il y a aussi du citron et du vinaigre avec des échalotes coupées finement. Rien ne manque, ni la bonne humeur, ni le sourire et autres boutades de Maxime et de Yann, pas même le Muscadet qui révèle toutes les subtilités des produits de la mer.

Un reportage autant goûteux qu’instructif, en baie de Quiberon, avec cette famille formidable.

Crédit photo Jean-Louis Mathot