Jeudi 9 juillet 2015 : causerie à la Bouquinerie autour de l’histoire du naturisme !

Jeudi 9 juillet 2015 : causerie à la Bouquinerie autour de l'histoire du naturisme !

Delphine Montalant et Eric Holder accueilleront chez eux à la Bouquinerie, à 19 h, Franck dit Bart et Daniel Gapin, qui viendront causer de l’histoire du naturisme de ses prémices à la Belle Epoque aux années 30 en France. Les trois grands courants de l’hygiénisme, l’anarchisme et du spiritualisme seront évoqués, avec les figures marquantes de Kienné de Mongeot, Jacques de Marquette et les ancêtres des clubs naturistes. S’en suivra la circulation de la parole en échanges fraternels autour d’un verre et quelques agapes.

Ca y est, depuis quelques temps le Franckos se prend pour le professeur Bartos de l’université Georges Calandos ! Il ne me l’avait jamais fait ce coup-là ! Même qu’avec son aminche le Gapinou, ils vont se lancer dans une causerie, rencontre table ronde. L’affiche de la manifestation est assez explicite, autour du thème des débuts du naturisme en France à la Belle Epoque aux années 30. Même que, vous me connaissez, je serai présente à leurs côtés et je représenterai la face subversive de la causerie. Non mais sans dec, nom d’une cacahuète !
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J’ai lu les notes du Bartos en cachette, mine de rien et ça reste entre nous, c’est notre secret. Vite fait, bien fait, je vais vous dire moi, en avant-première de quoi il va retourner.
Comme je le connais il risque d’houspiller le naturisme consumériste et hédoniste actuel, dont les valeurs de l’avoir achètent ceux de l’être. Pour mettre les pieds à poil dans le plat, histoire de comparer avec le naturisme d’autrefois si riche, si vivant et militant à ses débuts.
Puisqu’il y a à peine un siècle et quelques poussières d’étoiles, les premiers naturistes étaient foncièrement militant(e)s. Ils avaient tous les murs à casser pour faire accepter la vision des corps nus en liberté et dans la nature, en effaçant les œillères. Ils avaient un projet de société qui s’articulait dans un mouvement de réforme de la vie, qui prenait enfin en compte le corps dans toutes ses dimensions.
Très conscient(e)s de la dégénérescence des corps, ils en appelaient à un retour à la nature, à une vie saine et régénérée. Pas de ces bluettes pour poètes en manque d’inspiration, qui chargent le char en images bucoliques, oubliant tout bonnement la dimension sociale de leur acte.
La réplique des premiers naturistes posait les bases du végétarisme, du bain d’air, une hygiène de vie, des soins au corps…. Pour libérer les corps corsetés de leur gangue culturelle. Les plus engagés d’entre eux, comme chez les anars, voulaient tout, tout de suite (sans être punks pour autant), vivre leurs idées au quotidien, sans attendre les brumes du grand soir. En planifiant les naissances, en proposant une éducation sexuelle, l’amour libre, l’abandon du travail salarial, la création de coopératives ouvrières, une vie simple, la réduction des besoins… Différentes expériences bien réelles seront concrétisées dans les milieux libres.

Le Bartos va proposer une définition du naturisme d’antan. Du temps des luttes sociales, culturelles pour la santé, au tout début. Elle n’a plus grand-chose à voir avec celle de 1974. Si neutre, en vigueur chez les naturistes actuels bons à consommer du nu sans se poser les moindres question sur les raisons pour lesquelles ils sont libres de vivre en naturiste en 2015, derrière leurs palissades policées. Et à qui ils le doivent !
Il enchainera par une citation d’Elisée Reclus, le géographe anarchiste et s’est inspiré particulièrement mais pas seulement de l’ouvrage d’Arnaud Baubérot historien, qui a consacré un ouvrage à l’histoire du naturisme.
Un petit mot à propos de ce jeune historien qui enseigne à l’université de Créteil. Il s’est prêté par deux fois à l’invitation du Bartos à des conférences, une fois dans le plus ancien club naturiste de France situé en région parisienne et la seconde fois au Ventous naturiste, que je recommande vivement. Avec tout le temps, la même simplicité du bonhomme et l’amour de son sujet qu’il donnait à partager. Encore merci à lui pour ces moments mémorables.

Le Franckos causera du temps des débuts de l’industrialisation et des logements vétustes dans les grandes villes sans hygiène, où l’alcool était déjà un fléau et où les maladies infectieuses et vénériennes se ramassaient à la pelle. Du temps aussi de l’autre côté du Rhin, où on se régénérait selon certains soins. Puis retour en France pour évoquer les trois courants de l’hygiénisme, de l’anarchisme et du spiritualisme qui prônèrent le naturisme parmi les solutions envisagées pour améliorer la société et les humains. Avec les figures de proue : Kienné de Mongeot et Jacques Demarquette. Puis, pour finir et contredire Léo Ferré, qui chantait « Y’en a pas un sur cent mais pourtant ils existent… les anarchistes ». A la Belle Epoque ils étaient nombreux et visibles. Avec trois courants distincts : les anarcho-syndicaliste, les individualistes et ceux qui se réclamaient de « la propagande par le fait ». Les plus connus et les seuls qui ont retenu l’attention des historiens, qui ne s’intéressent qu’aux grands boums, sans se soucier pour autant des autres nébuleuses beaucoup plus constructives et optimistes. Il donnera quelques exemples des expériences concrètes de milieux libres chez les anarchistes individualistes.
http://endehors.net/news/y-en-a-pas-un-sur-cent-et-pourtant-ils-existent-les-naturistes-anarchistes

Puis, il clamera la parole circule et les débats pourront commencer, j’espère joyeux et fraternels pour des échanges de qualité, comme toujours à la Bouquinerie.

Un agréable moment en perspective dans ce lieu aéré ouvert à tous les airs, avec la présence bienveillante de Delphine Montalant et Eric Holder, dont nous éblouit leur accueil à chaque fois si chaleureux.

Daniel Gapin accrochera quelques-unes de ses fameuses toiles aux arbres dans le jardin et le Bartos présentera ses trois livres publiés, dont justement ses Nouvelles naturiste.

Youp la boum, ça se passera à la Bouquinerie à 19 h : les Ourmes, 4 chemin des Geais, 33340 à Queyrac. / téléphone : 05 24 23 16 39

Pour se rendre à la Bouquinerie depuis Vendays-Montalivet, sur la place de l’église, prendre la route du bois du fil direction Coudessan. A environ à 3 km de Vendays et avant Coudessan, après deux dos d’âne, prendre la route sur la gauche, puis la première à gauche et bienvenue à la Bouquinerie.