Agnès Bihl, de la vie d’une femme chanteuse révoltée et joyeuse !

Agnès Bihl, de la vie d'une femme chanteuse révoltée et joyeuse !

J’adore cet album d’Agnès Bihl qui joue sur tous les tableaux des couleurs de l’humour, la tendresse, la révolte et l’amour. Avec une telle énergie chevillée au corps, elle transcende tous les tabous de la moralité qui assignent les femmes à la norme triste de la soumission aux hommes. Elle flagelle dans le lard du racisme ordinaire, de la connerie et des injustices. Elle aime les hommes et sait parfaitement les tourner en dérision, que c’en est un pur régal. Je jubile Emile ! Elle a dans les tripes une verve superbe qui lui colle aux chansons. Je suis conquise et j’explose ma joie à l’entendre et vous invite à m’imiter.

Avec un arrière-grand-père cofondateur du cabaret du Chat noir et une famille d’essence artistique, Agnès Bihl tombe un jour en pamoison lors d’un récital d’Allain Leprest. C’est le déclic. Elle prend ses cliques et ses claques… C’est décidé, craché juré, elle aura désormais le panard à toucher du bois les scènes musicales.
Elle est l’élue de la première partie d’un spectacle de Charles Aznavour en 2007, excusez du peu. D’autant que cézigue si difficile n’accroche jamais aucune bobine même féminine à ses premières parties. Agnès Bihl pourtant l’a fait, elle !

En 2009, c’est la rencontre déterminante avec Dorothée Daniel qui accole son piano et ses mélodies aux textes d’Agnès Bihl, jusqu’au présent album où elle a composé la majeure partie des musiques de ses chansons.
L’ombre réjouissante d’Agnès Bihl honore les scènes basées sur le pont de la réalité de Vive la Sociale à la Fête de l’Humanité, au concert Rock sans Papier, à divers actions de soutien dont ses engagements pour Amnesty International et j’en passe….
En 2011 elle signe le « nouveau manifeste des féministes  » si actuel sur les conditions toujours bancales des femmes en société. Car, comme dit le poète si « La femme est l’avenir de l’homme », et selon la formule d’Agnès Bihl  : Dans la vie par définition / Il y a beaucoup de porcs….et très peu de gens bons (in Gueule de bois II le retour)). Visez les sonorités de sa langue et, si comme moi vous possédez une once d’humour, vous en tomberez baba de cette fameuse fabuliste.

En 2012, avec Anne Sylvestre dans son registre adulte, elles ont partagé la scène ensemble. Comme autrefois Anne avec Pauline Julien et leur spectacle intitulé : Gémeaux Croisés ! (1987). Il n’y a pas de hasard dans ces rencontres. D’autant que je ressens dans les vibrations d’Agnès femme libre, les mêmes que pour la très chère Pauline du Québec. Celle-là même dont raffolait dans son adolescence le Bartos en émoi à cette évocation, qui dégage son odeur putride de mâle en pis. Deux femmes au caractère bien trempé qui savent s’affirmer femmes révoltées et si riches de leur personnalité. Deux frangines si proches.

Agnès s’intéresse même aux loupiots et a sorti son premier CD livre : L’inspecteur cats chez Actes Sud Junior récompensé par l’Académie Charles-Cros. Et j’en passe d’autres distinctions si méritées et toutes ses autres présences artistiques diverses et toutes aussi riches…
Vous l’aurez compris, ne cherchez pas à la cerner, ni lui accoler une étiquette. Ce serait faire injure à son talent et à sa liberté de créer en dehors des normes ampoulées, qui nous défenestrent notre imaginaire cousu de conneries publicitaires.

Cinq albums plus tard... avec des titres qui nous sifflent dans les oreilles le goût de vite les écouter, avec en particulier le fameux Rêve général(e) (2010), je me cavale, youpi !
J’avoue ma honte, (mille excuses Agnès  !) c’est tout récemment que j’ai écouté pour la première fois, l’album paru en 2013 : 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24, c’est pas assez) dont il est questions dans ma présente chronique. J’avais déjà lu quelques articles à son sujet dans la presse engagée qui m’incitaient à le découvrir. C’est grâce à Muriel et Jean-François de la médiathèque de Blanquefort dans le Médoc où je m’approvisionne régulièrement en CD, DVD, livres et revues, que je me suis jetée à l’eau. Bien mis en évidence, ce CD m’a sauté aux yeux, pardi ! Encore merci à eux deux pour leur super bon boulot de passeurs de talents.

Parmi ses multiples qualités artistiques, Agnès Bihl est riche dans l’amour du partage de ses textes des chansons qu’elle nous offre dans le livret de l’album. La couverture est sobre, juste son nom avec en dessous le titre de l’album à rallonge. Parce que, mais oui c’est bien sûr, 24 c’est pas assez, sous-entendu, dans les 36 heures quotidiennes de la vie d’une femme !
Agnès s’engage justement à remettre nos pendules à l’heure. Elle ponctue dans le livret, chaque moment qui correspond à une chanson. La journée de cette femme sur le cadran de la pendule aux chiffres romains commence à 00 heure 23 pour s’achever à 36 heures 00 d’une journée bien remplie.

Une Journée particulière pour reprendre le fameux film d’Ettore Scola, en clin d’œil à Agnès qui apprécie aussi comme moi le cinoche, puisqu’il en est également question dans son album. Parmi les 14 chansons bigarrées, elle nous livre son Ciné-club . A 2 heures 36. elle évoque avec une certaine nostalgie un cinéma vivant de quartier, avec ses actrices et ses acteurs qui avaient des gueules d’atmosphère et des cinéastes qui nous dédiaient des cadeaux à tisser des comètes sur les planètes du 7ème art. Un arrêt sur images, un retour en arrière / Et je pars en voyage avec Patrick Dewaere/ Et j’ai le premier rôle contre son épaule / Il est l’heure du bonheur.

14 titres de choix, dans un climat à chaque fois différent impulsant des tonalités et des propos musicaux qui se mélangent comme des archanges, pour nous secouer le bastringue des pensées et des images. Pour tenter de cerner un album, j’écoute souvent le premier et le dernier morceau, afin d’en saisir l’identité. On passe de La sieste crapuleuse à La manif.
Quelques accords de piano, des sifflements sur une musique légère entrainante, on est invités à l’anniversaire d’un an d’amour. Invitation au voyage loin de Paname : Changement de décor… emmène-moi loin d’ici / Loin des bobos du Tout-Paris / qui pètent plus haut que leur QI…

Je parviens sans difficulté à La manif écrite conjointement avec son collègue Manu Galure. Au réveil, je l’ai passée en boucle pendant des jours, au grand dam du Bartos et vlan dans sa tronche d’emmerdeur pas tenté. Sur des accents d’accordéon archi tonique et des violons ruskofs, on s’envole, on tape du pied et des mains. On est entrainés dans cette histoire d’amour, cette rencontre probable entre une nana qui dansait chez les anarcos et un type qui marchait chez les écolos.
A la manif / On était tous un peu naïfs / On défilait sous la pluie / Pour changer la gueule de la vie / Ce jour-là tout l’monde y croyait / C’est comme ça que tout est arrivé. Merci chère Agnès, histoire de se remuer les fesses pour des rencontres joyeuses, militantes et pas tristes. La rue est à nous….

Qui est-ce qui a dit que le sommeil portait conseil ? En tout cas chez Agnès Bilhl dans Insomnie, elle réveille sa verve et ça fait du bien. D’autant que la rythmique guitare sèche batterie nous fait sortir du lit. Cet appel au réveil et à ne plus jamais se taire, à se tenir debout solidaire… Aussi que la Terre est ronde / On va l’changer, ce putain de monde ! nous remue les tripes.

Les darons sont évoqués. Un hommage à maman Bihl dans La plus belle c’est ma mère et comme un adieu dans un regard avec papa, dans Bon dieu mon vieux. Deux chansons poignantes. C’est tout le talent de la jolie môme Agnès Bihl. A un éclat de révolte suit des sentiments intimes à cœur ouvert. La déprime chantée en se disant Que c’était juste un mauvais film. On s’était gourés de bobine et la vie continue avec ses hauts et ses bas comme pour tout le monde.

Boris Vian chantait l’écume des jours et le spleen dans Je bois. J’ai reconnu un clin d’œil à peine déguisé pour ce cher Boris chez Agnès Bihl. Dans sa Gueule de bois II le retour elle a le vin hic gai. Un piano enjoué sur une voix allumée par les vapeurs d’alcool, Agnès n’interprète plus ses chansons, elle les joue. Balaize ! L’humour et la dérision lavent plus rouge. J’adore. Bourrée de complexes aurait dit le Boris. Agnès Bihl assume et nous allume des salves de sourires aux rires. C’est unique à notre époque, que j’en redemande ma dose. Si je cite Boris Vian à plusieurs reprises, c’est qu’à certains moments, j’ai cru reconnaitre le timbre de voix si particulier de cette chère Magalie Noël dans les intonations exquises d’Agnès.

Agnès Bihl aime les hommes et elle leur rend bien ! Elle scande Faites l’amour pas la vaisselle, comme Boris chantait Ne vous mariez pas les filles. Jusqu’à preuve du contraire Agnès est une femme. Sur un air du tonnerre, elle conclue sa chanson et nous remonte le moral à s’envoyer en l’air et s’éclater tous les sens aux abois. Aïe aïe aïe / Aïe aïe aïe / Moi j’me fous de la morale / Et ça c’est bon pour le moral / Alors comme la Vie n’attend pas / Faites l’amour... et n’faites plus que ça !

Tout pour plaire n’aurait rien à envier à l’esprit et à l’humour rock de mon cher Ramon Pipin des Au bonheur des dames en passant par le groupe Odeurs. La guitarme sans supplément d’âme, elle écorche l’ex… J’imagine parfaitement la scène en boite de nuit. Les mecs aux jeans hyper moulants et les filles aux décolleté plongeants, venus là pour s’embraser tout le toutim sur des musiques de merde produites par des machines à se crever les tympans. Et là tout d’un coup, la DJ Singette en remplacement du tube vicié envoie Tout pour me plaire et chante en chœur avec la chouette Agnès, devant le public transi qui veut l’écorcher au bazooka : C’est une vérole / Une allumeuse / Un vrai pot de colle / Une emmerdeuse / Sympa comme une ponction lombaire / Elle a tout pour me plaire ! Un instant, le Bartos se penche sur mon épaule, lit à l’écran et me demande si c’est de moi dont il est question ? Le cave… Je me casse je vais m’ouvrir une p’tite mousse avec les dents et je reviens….

A roté ! Qui ça ? Ben, moi !

Je ne sais pas si le Bartos correspond au spécimen trop fréquent des mecs qui sentent le renfermé dans leur tête et leur enveloppe corporelle. J’en causerai au facteur qui est assez timbré. Mais tout de suite, je vais lui faire entendre Les imbéciles, il se reconnaitra le cave. Merci Agnès ! Entre filles, faut s’entraider pas vrai et solidarité !
Pour vous donner une idée où le bât blesse à vous chavirer la chair de poule. Et là, dans un rictus on voit qu’le chérubin / Croit que Cunnilingus est un empereur romain / Souvent l’homme idéal, il faut le reconnaitre / Hélas en général… il a déjà un mec ! Et plus dure sera la chute par ce superbe jeux de maux à lire entre les mots : Comme je l’ai toujours dit / Il n’y a qu’les z’imbéciles qui ne changent pas de vits !

Et si encore après tout ça, votre amant, votre ami, votre mari, n’a encore rien compris au film, alors balancez lui la sauce du Pleure pas Casanova ou plaquez le ! Merdre de merdre ! C’est pourtant pas sourcier, j’en ai l’eau à la bouche et vlan dans les joyeuses du cher ange. Tu ne vois pas plus loin que le bout de ta queue / Ca devient pitoyable, reprends tes discours / Les « je t’aime » jetables et tes miettes d’amour.
Bonjour le bourrin du bourg !

Pour redevenir grave de chez grave. Oui ça m’arrive parfois. Mais rassurez-vous je me soigne. Agnès Bilhl est la nouvelle doctoresse de mes esgourdes fragiles qui sait aussi m’émouvoir. C’est pas ce que vous pensez, bandes d’excité(e)s du bourdon. Elle aime les hommes, pas les femmes. Quant à moi, je connais un Gogo le gorille vraiment beau mec et en plus pas trop Kong…. Mais je m’égare.

Au revoir les enfants le film de Louis Malle et ou Le Journal d’Anne Frank, vous percutez ? Agnès Bihl, je le répète encore, sait nous toucher au cœur dans différents registres. Le plus tragique, celui historique j’y reviendrai bientôt à travers les Chroniques de résistance, l’album de Tony Hymas. Alors, quand dans une chanson très courte, à peine 3, 41 minutes, elle évoque le thème du film que j’ai cité et celui d’Anne Frank qui se planque afin de ne pas se faire rafler pour le simple fait qu’elle est de confession juive…. Alors que quelque part en France, en pays occupé par les nazis, la vie de trois enfants va basculer dans Le Baiser de la concierge et faire chialer et saigner un accordéon et un violon accordés au piano de Dorothée Daniel, décidément particulièrement bien inspirée une fois de plus. Elle était comme les autres… une ordure ordinaire / Au revoir les enfants / Vous s’rez sages maintenant / Mais quand on est Juif, on n’était plus des hommes / On n’était que des chiffres… on n’était plus personne… Une accolade fraternelle à toi très chère Agnès Bihl et encore merci pour tes vérités, histoire de ne pas se gazer la mémoire courte quand la peste brune de la haine renait par le bras vengeur de Poutine, sous la flamme bleue marine franchouille.

Pour finir sur une touche plus sereine et gaie, j’ai cru entendre des accents de La Parisienne de Marie-Paule Belle versus Toubib or not Toubib par Agnès Bihl, dans l’entrain des mots qui se bousculent. Sauf qu’une fois de plus. Agnès Bilhl ne ressemble à personne d’autre et est unique dans les représentations de ses chansons. Alors, en avant la zizique et vive son humour bien à elle et sans pareil. C’est aussi pourquoi, je n’ai pas nommé d’autres chanteuses pouvant lui arriver à la cheville, puisqu’à ma connaissance, il n’en existe aucune. Je vous rassure, elle a la santé et de nombreuses années à nous accompagner dans nos révoltes et dans les combats pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Même si : Vivre tue, c’est affreux dixit Agnès ! Merdre de merdre c’est trop con, tout ça pour en arriver là !

Agnès Bihl n’est pas une super femme nickel chrome qui ne rouille ni ne dérouille aux accents de la vie. C’est tout simplement une femme comme toutes les autres. Avec une légère différence cependant, elle n’est pas du tout passive et elle écrit, chante et s’adresse à un public. Je pense, pas à n’importe quel public. J’ai pas la télé, je ne sais pas si elle y passe dans l’écran glauque. A la radio, c’est silence à son sujet. Un ami musicien me disait encore récemment que Jean Guidoni remplissait les salles sans support médiatique. C’est dingue et c’est comme ça et tant mieux pour lui et encore bravo.
Agnès Bilhl est distribuée par L’autre distribution qui diffuse bien d’autres talents de son acabit, tant mieux. Elle a un site très fourni, bien construit, avec des textes des images et des liens de qualité : http://agnes-bihl.fr/ Elle est aussi très présente sur les réseaux sociaux.

Et comme si l’écriture en format court de la chanson ne lui suffisait pas, comble de gageure elle a publié aux éditions Don Quichotte un recueil de nouvelles qui porte le même nom que son album, où chaque chanson est mise en scène selon la lorgnette littéraire. Avec forcément chez elle comme toujours, cette verve contagieuse qui me transporte d’allégresse et sa sensiblerie propre.
Dès à présent, la sortie de son premier roman est annoncée aux éditions Don Quichotte en 2015. Je ne manquerai pas de vous en reparler.
Bon, c’est pas tout, j’ai déjà dépassé le quota de mes 36 heures dans la vie d’une Singette qui en jette. Pour paraphraser le fabuleux album que j’ai entre les mains et qui bat à mon cœur et à mes esgourdes, comme un tambour singulier, que je suis si fière d’avoir découvert et que je chéris de mes baguettes à taper sur le clavier pour vous en faire part.

Je ne vous l’ai pas encore dit, mais vous l’avez sans doute déjà deviné. Agnès Bihl en plus d’être une fameuse chanteuse qui écrit ses textes et aussi de la littérature est une femme très cultivée Mais ça vous aviez du vous en rendre compte à mon enthousiasme, qui j’espère vous sera contagieux. Je n’ai pu m’empêcher de penser à la nouvelle de Stefan Zweig 24 heures de la vie d’une femme, en écoutant son album. Je dois déclarer que je préfère et de loin la version d’Agnès dans ses fragments, ses tronches de vie, ses piques joyeux et jamais méchants à l’égard des hommes, qui ne peuvent que se reconnaitre et passer la main aux femmes, dans un climat de respect mutuel d’égalité si jouissif. Elle n’a pas le corps sec, donc elle est bien vivante et vive Agnès Bihl.

J’ai hâte de l’applaudir sur scène et de la lire entre les lignes de ses différents ouvrages, car, le passage du court au long sur le papier est un exercice de style particulièrement difficile. Mais je ne suis pas inquiète pour elle. Ses talents transparaissent déjà dans ses chansons et je suis certaine que les personnages qu’elle dresse en musique, elle sait parfaitement les mettre en scène en littérature.

Donc, je lui dis à très bientôt et encore merci pour ce moment délicieux de partage de son univers auquel je suis très sensible, déjà forcément en tant que Singette, mais aussi par le climat de ses chansons très ouvert et varié à tous les champs musicaux. J’aime sa verve, son humour, je me reconnais en elle. Pour toutes ces raisons, je l’apprécie et vous propose d’aller à la découverte de son monde et de vous joindre à ses ondes pour entrer en osmose et solidarité avec cette femme et la soutenir par votre présence et vos encouragements sincères. Elle en a bien besoin. La vie d’artiste c’est pas de la tarte. Raison de plus !

Et, comme au Mague on aime la singularité des artistes, reçois tout mon soutien fraternel et sincère, chère Agnès Bihl. Bonne continuation à toute la richesse de ton œuvre et encore merci pour tous les moments agréables que tu m’as offert à t’écouter et vibrer sur tes chansons. J’espère à très bientôt sur scène ou dans tes livres !

A votre tout d’aller à sa rencontre et la retrouver authentique et si naturelle….

Agnès Bihl, 36 heures de la vie d’une femme (parce que 24, c’est pas assez), distribué par l’Autre distribution, 2013

A suivre dans cette rubrique, Chroniques de la résistance de Tony Hymas, un sacré gros morceau et, en 2015, le nouvel album en notes bleues de Leila Olivesi que j’attends déjà avec impatience.