Doté d’un pouvoir des mots redoutant, Pierre Derensy nous démange et nage en eaux troubles comme un poisson dans l’eau. Critique agité, mélomane éclairé, son talent ne vous échappera plus pour très longtemps, soyez en sûr. Egalement romancier, ce chroniqueur musical ne cesse de nous scotcher avec sa vergogne littéraire et très franchement, on en redemande.
Rencontre avec un journaliste du troisième type qui ne cesse de m’étonner.

Qui es-tu Pierre Derensy ?

Un inadapté social qui rêve constamment d’être un autre.

Quand tu étais petit, tu expliquais déjà à ta maîtresse que tu serais journaliste ?

Quand j’étais petit je ne parlais pas. Maintenant par contre à mes maîtresses je me gargarise d’être journaliste pour coucher avec elles. En réalité je ne suis pas journaliste, journaliste est un métier de traître. Je souhaite que l’on m’habille du titre de relayeur en matière artistique.

Ecrire, c’est une maladie chez toi ou plutôt un moyen de se l’ouvrir comme bon te semble ?

C’est une maladie textuellement transmissible. N’est-ce pas Mélanie ?

Qui a commencé à te publier à tes débuts ?

Madame Fabienne Germain et les éditions Zinédi que je ne remercierais jamais assez ainsi que les nombreux fanzines (paix à leurs âmes) qui ont eu la riche idée de me publier pour se faire interdire de diffusion suite à mes attaques répétées d’intouchables.

Serais-tu prêt toi à aider de jeunes novices dans le milieu ?

Oui : Si 90-60-90.

Est-ce que l’envie de mettre des claques à tes participants se présente régulièrement lors de tes interviews ?

Constamment. J’ai le syndrome Gille de la Choumette.

L’écriture sous psychotrope, ca te connaît ?

L’écriture est le seul moment ou je suis pleinement conscient de moi-même.

Qui sont tes héros Pierre ? Les schtroumpfs, les femmes ou Artaud ?

La Schtroumpfette qui reprendrait « Pour en finir avec le Jugement de Dieu ».

Quelle est la qualité que tu préfères chez la femme ?

Le Rappel pour les moins de 30 ans, Le Silence pour celles comprises entre 30 et 40 et L’absence pour les autres.

Pourquoi vouloir être pape ? Une légère envie d’arrondir ses fins de mois en pratiquant des exorcismes ? (sachant qu’à Rome, depuis que le Pape a fait savoir qu’il avait rencontré Satan en personne, le taux de l’action en exorcisme ne cesse d’augmenter et c’est assez lucratif il faut avouer)

J’aimerais être pape parce que c’est un CDI bien payé où les risques sont minimes et les visions étranges. C’est surtout l’un des seuls moyens de me faire canoniser.

Quel message le pape Derensy hurlerait-il au monde entier ?

La vie est courte !

Est-ce que tu trouves normal que Laurence Ferrari qui présente l’émission de télé réalité « vis ma vie » présente également le journal de 20h sur TF1 ?

Est-ce que tu trouves normal que Patrick Poivre d’Arvor présente une émission littéraire ? Que Daniela Lumbroso parle de cinéma ? Que Renaud serre la main de Delon ? La télé est le maillon faible de la condition humaine. Par contre, je suis assez friand de « Nous ne Sommes Pas des Anges » ainsi que de Maïtena Biraben.

Si elle t’invitait, tu voudrais vivre la vie de qui ? De ton postier pour que vous vous compreniez mieux ?

J’aimerais vivre la vie de Bernadette Chirac pour voir comment l’on procède dans une monarchie absolue. En plus j’aurais peut être l’occasion de défier David Douillet dans un combat singulier sur le Tarmac du Charles De Gaulle avec Michel Drucker au commentaire. Si la reine mère est absente, je voudrais aller vivre la vie d’un SDF car je n’ai jamais entendu un sans domicile fixe ayant le droit de s’exprimer convenablement sur cette antenne de TF1 (cad sans rentrer dans des généralités très « Droit de Savoir » : manipulation et trucage couvert par le code déontologique qui se trouve dans les chiottes de Le Lay), de plus il aurait certainement plus de choses à dire qu’un gogo-danseur accouplé à Loana.

Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy ?

J’aime bien Nicolas, j’ai un faible pour son épouse.

Je sais que tu adores être méchant. Mais es-tu vraiment prêt à tout ?

Je le prouve tous les jours.

Quelle est la vacherie dont tu es le plus fier ?

D’avoir fait croire au gens que j’étais quelqu’un de bien.

Le « charmant petit monstre » qu’était Françoise Sagan vient de nous quitter. Chez Pivot, elle avait dit : « Il y a parfois, dans l’absence de frivolité, en tout cas de légèreté, comme une sorte d’impolitesse, ne trouvez vous pas ? » Tu lui aurais répondu quoi de ton fauteuil ?

Est-ce que la frivolité et la légèreté consistent à ne pas payer ses impôts et à se balancer dans les narines des rails de coke ? idem pour le rebelle de Patagonie et sa liberté de penser.

Est-ce que c’est vrai les rumeurs qui courent qui te disent fan de la star’ac ?

Entièrement fan. Surtout si le fait de reprendre une chanson de Daniel Darc lui permet de vivre 1 an sans travailler. Si le petit Gregory, malade de la mucoviscidose chante « Mourir Demain », « Encore un Matin », « Je suis Malade », « Si toi Aussi tu m’Abandonnes ». Comme je pense que la pitié des téléspectateurs va s’essouffler assez vite, je propose qu’on rebondisse sur son histoire en proposant de divulguer les attouchements que Montand lui aurait prodigué lors de sa visite du pavillon ou il se faisait soigner tout petit.

Si on te laissait carte blanche pour faire la couverture d’un magazine de ton choix, tu nous parlerais de quoi ?

Je ferais une thématique avec René Fallet - Georges Brassens - Cezare - Lino Ventura.

Qu’est ce qui pourrait te rendre triste ?

La vie sans ‘Elle’

Lire ou écrire...Si tu n’avais pas le choix ?

Ecrire car je suis plus fort que tous.

Je sais que tu n’as pas toujours de bonnes relations avec ton postier. Mais qu’en est-il des attachées de presse, tu t’engueules pas trop avec ?

Un attaché de presse c’est un maquereau, moi je suis le client qui peut consommer gratuitement, ensuite il me faut propager la bonne parole, en gros que sa pute est un bon coup afin que les autres payent. Donc : quand le maquereau est correct avec moi, je suis charmant, quand le mac souhaite me voir consommer en me donnant une facture : c’est la guerre.

Quel est ton péché mignon, à part écrire sur le Mague ?

Le disque.

Quel est le plus beau compliment qu’on puisse te faire ?

« Je te croyais plus con. »

Qu’est-ce qui pourrait te faire quitter ton charmant petit village où le sosie
de Patrick Sebastien se produit régulièrement ? Un poste au Nouvel Obs’ ?

Le vrai en chair et en os.

Qu’est-ce qui te distingue finalement des autres journalistes ?

Je suis sincère.

Comment tu te vois dans une heure ?

Debout et vivant, c’est ça le plus dur, se projeter dans un avenir proche acceptable.

Qu’est-ce que Pierre Derensy voudrait dire à Pierre Derensy ?

Tout ça n’est pas sérieux.