BOUNCER : And Back …en enfer !

BOUNCER : And Back …en enfer !

L’Enfer ! C’est de là qu’il va falloir s’échapper pour rejoindre la ville ! Le chemin sera long , une température infernale va s’abattre sur Bouncer en pleine évasion. Du désert à la neige,le climat autour de ce western épique ne risque pas de chuter … sauf vers une mort certaine ! Le retour depuis l’enfer, n’est pas autant pavé de bonnes intentions.

Barrio City. La mauvaise graine trépasse sous les coups de la justice, un homme manchot : Bouncer ! L’assassinat d’une jeune femme dans son saloon l’ « Inferno », va mener le cow-boy vengeur à la poursuite de Pretty John. Ce bossu est un violeur doublé d’un voyeur : il mate depuis longtemps les ébats sexuels de sa mère à travers le petit trou dans le mur. L’histoire de Deep-End est des plus étrange, voir légendaire, surtout concernant le propriétaire Ugly John, père "supposé" de Pretty John Il se dissimulerait derrière un masque, comme le fait une partie de sa garde rapprochée. Mais est il vraiment vivant ? Et qui se cache sous le masque ?
Le pénitencier va dévoiler les secrets de son enfer, au milieu de la pire racaille, des assassins, et pire encore font de cette prison un lieu où survivre est de l’ordre de l’impossible ! Mais rien n’arrête le Marshall Bouncer ! Le cow-boy manchot va faire parler sa force, sa vivacité d’esprit, et s’entoure des meilleurs guides indiens pour traverser un autre enfer : celui des canyons, un désert rocheux qui s’étend sur des kilomètres. La poursuite se déroule sous une température inhumaine ! L’évasion dans l’enfer n’est pas pavé de bonnes intentions. Bouncer est déterminé à ramener Ugly John vivant... ! La vengeance est un plat brûlant depuis Deep-End !

Notre avis :

C’est le 9ième tome de BOUNCER , un Marshall avec une tare physique , comme Jodorowsky, le scénariste de cette série, sait en trouver à ses nombreux personnages : de Alef-Thau l’homme tronc à Juan Solo et sa queue de chien. Notre cow-boy est manchot, mais de son autre bras , il est très bien armé : tireur rapide, cogneur, il n’hésite pas à se frotter aux pires bandits. Jodorowsky mène dans cette seconde partie « And Back », l’homme de loi dans une évasion sous haute tension, et surtout sous une forte canicule ! C’est une véritable torture physique et mentale, de quoi abandonner au premier kilomètre. À moins d’avoir les connaissances des moindres recoins, pour une petite place à l’ombre, personne ne peut survivre dans ce désert rocheux. Jodorowsky va mener les évadés dans une course folle, très peu de temps d’arrêt sous ce soleil de plomb.

Au dessin, François Boucq excelle de plus en plus, toujours plus loin, avec ses effets de perspectives, un point de fuite au plus lointain, qui fait aussi sa fameuse touche, en plus de son efficacité à prendre les détails d’un visage : la déformation d’une bouche, ou lorsque le corps est maltraité dans une position inconfortable. Les séquences s’enchaînent aussi vite que les décors, entre le pénitencier et le désert du canyon. Boucq donne du punch à chaque page, passant du clan des « gentils » aux « méchants » : c’est comme dans un bon film de Sergio Léone, avec les bandes larges puis resserrées dans « Il était une fois dans l’Ouest », ou « Le Bon, la brute et le truand ».

Pour les couleurs, François Boucq a eu pour adjoint du Marshall à la colorisation, son fils Alexandre Boucq ! Le talent du numérique, pour faciliter au plus vite les remplissages des blancs sur un encrage très précis et fouillé, avec des traits croisés, prolongeant une marque plus remplie, une ombre. Du soleil au feu , à la neige, l’ambiance est là , un vieux film remastérisé , comme une mise à jour des couleurs, tout en gardant le soin du détail pour des reliefs, des ombres colorées. La petite touche de pinceau numérique donne un effet comme si il était peint à mène la planche, sans passer par le logiciel.

Un épisode inédit , GHOST STORY : il relie les deux tomes :To Hell / And Back :

Bouncer Ghost Story Glenat

La bande dessinée reste liée au cinéma. Elle peut s’adapter à l’écran, ou même passer de l’écran à la bande dessinée, ce qui est un peu le cas de « Django Unchained » : les comics étaient parus avant le film aux USA chez DCComics ( disponible en France depuis peu chez Urban Comics ) , ou de « Kick Ass » 1, 2 et Hit Girl ( Marvel / Panini Comics en France ) où les comics étaient publiés en même temps que l’écriture du scénario du film.

Boucq et Jodorowsky avaient déjà collaboré ensemble dans une série fantaisiste et fantastique : Face de Lune.

Jodorowsky s’est lancé dans un western pur , avec des détails comme dans ce diptyque « To Hell » - « And Back ». Outre un Bouncer attisé par la vengeance, un bras en moins n’empêche pas la détermination du Marshall à faire régner et respecter la loi, les autres personnages impliqués du côté de l’enfer n’en sont pas plus torturés : Pretty John n’a vraiment rien pour plaire , en dehors de sa bosse, cet homme a une relation des plus incestueuses, voir plus loin, avec sa mère. Deep-End apporte l’esprit malsain de l’enfer !
Boucq est irréprochable dans ce genre de bande dessinée, le Western. Il est largement sortie de son monde absurde et loufoque de Moucherot et autres nouvelles issue d’une 4ième dimension (réédités il y a peu au Lombard ). Même si les maîtres incontournables du western sont Jijé avec Jerry Spring (intégrales chez Dupuis), Jean Giraud et son légendaire Blueberry ( éditions Dargaud /scénario de Charlier ) , en déjà 9 tomes, Boucq est tout à fait légitime pour rejoindre ces maîtres des cow-boys et des indiens, avec les plaines sauvages à perte de vue !


BOUNCER T8 / Bande-annonce : Leçon de dessin de... par GLENATBD

Le chemin pour sortir de l’enfer passe par ces deux tomes de BOUNCER : TO HELL …et son final : AND BACK !

AND BACK ( Bouncer to9 ) / Alejandro Jodorowsky (scénario) , François Boucq (dessin) , Alexandre et François Boucq (couleurs ) / Glénat