Léa a la pêche quand elle revient au pays de son enfance peuplé d’histoires intemporelles et si présentes. A croire même que rien ou presque ne bouge dans le Médoc, sauf quand les vents de la tempête soufflent des allégories funestes. L’érosion des âmes aussi tourbillonne sans toujours savoir sur quel pied danser. La mémoire résonne. Léa ne fait pas dans la dentelle et ne raconte pas des histoires d’un terroir neutre et sans saveur. Elle s’attache de façon toujours attentive et complice à ses personnages qui façonnent son imaginaire fécond.

Son fameux « Cadavre exquis » a chamboulé plus d’un esprit. Clermont-Ferrand cette année l’a acclamée lauréate de la première œuvre de fiction ! J’ai eu l’extrême chance et le plaisir de le visionner à la Bouquinerie en présence de Léa Mysius et de ses fidèles amis, tous trois étudiants à la Femis. Cette fabuleuse école de cinéma à Paname  ! Ils forment un trio qui se complète à merveille. J’aime cet état d’esprit créatif dans le milieu du cinéma et ce travail en équipe. Léa sait s’entourer de personnes de valeur, dignes de son talent. Melissa Malinbaum et Augustin Barbaroux sont ses bras droits. Ils exercent leurs regards bienveillants et participent à sa création. Ils complètent le tableau qui s’inscrit sur l’écran blanc de nos nuits blanches comme une sueur froide : « Cadavre exquis  » !

Ena Letourneux, gamine de la ville du Pian Médoc qui interprétait Maëlys l’héroïne, m’a littéralement bluffée. Léa expliquait même lors de la discussion après la projection, que la petite savait improviser des attitudes incroyables, dignes d’une véritable campagnarde. Eric Holder a relevé aussi que sa façon de jeter la fourche en l’air à ses risque et périls, prise dans l’action, lui avait retourné les sangs. Car du sang froid, il en faut ! Quand Maëlys joue à la poupée avec le cadavre d’une femme pêché dans l’étang et qu’elle communique avec elle tant bien que mal, alors que le non-verbal règne en silence à la maison avec ses parents….. Quelles émotions dans les regards et dans le grain de l’image, jusque dans le jeu des actrices et acteurs, toujours très justes !

Cette fougue, cette jeunesse, ce talent partagé, Léa Mysius à peine 24 ans, cavalière caracole presque mousquetaire de Gascogne en s’affranchissant sans vergogne des préjugés. L’enfance sans visage, l’enfance terne et sereine, non merci, sans elle. Famille et enfants sont ses thèmes de prédilection. Elle cultive le champ de ses visions pas du tout monotones. Elle va une nouvelle fois s’affranchir des codes en vigueur pour nous conter dans son nouveau film « Les Alouettes  », l’histoire de Léonor et de son frère jumeau Antonin. Casting prévu en septembre et tournage ensuite. Ce couple d’ados inséparables et si comparables pourtant va devoir composer une certaine dislocation. Suite à un accident de chasse à l’alouette je te plumerai, Antonin va prendre son envol.

Montalivet, Monta pour les intimes, ouvrira encore son optique atypique au tournage en décors réels à ciel ouvert. Les repérages sont issus des lieux de la mémoire vivre de Léa gravés en images. Et comme pour « Cadavre exquis », les deux héros seront natifs du Médoc.

Avis à la population médocaine, Léa Mysius recherche un garçon et une fille entre 14 et 18 ans. Ils peuvent envoyer par courriel une photo à l’adresse : lesalouetteslefilm@gamail.com ou téléphoner au 06 62 41 10 87.

Bon vent par avance à ce nouveau film et à toute l’équipe de tournage autour de Léa Mysius dans le Médoc. Merci encore à elle de nous révéler les personnalités cachées de ce pays si riches en paysages et personnages. Par le prisme de son point de vue, on découvre toujours grâce à elle de nouvelles richesses.

Silence, Léa tournera, dès le mois d’octobre « Les Alouettes  » dans les parages de Monta ! Encore du grand art en prévision et ses visions bien à elle du Médoc de son cinéma si singulier qui nous émeut déjà tant et tant.

Léa Mysius une cinéaste en herbe qu’on soutient et qu’on suit au Mague. A suivre donc, pour sûr !

Retrouvez la première interview de Léa Mysius à propos de « Cadavre exquis » à la Bouquinerie, en présence de mes chers amis Delphine Montalant et Eric Hodler : http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article8043

Couverture avec les trois mousquetaires du jeune cinéma autour de Léa Mysius : copyright photo DR