Méfiez vous d’une jeune femme en kimono, surtout elle porte le sabre d’un samouraï. Ce n’est pas un accessoire comme un sac à main. Elle sait s’en servir et ce depuis son enfance ! Attention aux brigands qui tentent de croiser la lame avec la rouquine. Isabellae sait donner dans la découpe de tête en échange de quelques primes.
La belle samouraï chevauche à travers ce Japon en désolation depuis la dernière guerre. A ses côtés, un guide, c’est un esprit : le fantôme de son père. Il lui a tout appris du maniement du sabre depuis l’enfance. Sa quête : elle veut retrouver sa jeune sœur disparue. Les deux femmes partagent un pouvoir commun, transmis par leur mère, tuée pour pratique de la sorcellerie ! Le destin va devoir les réunir au plus vite !
Isabellae va trancher sa lame sur plus d’un ennemie sur sa route. Même si elle ne veut de l’aide de personne, si ce n’est le fantôme de son père, un brigand et un jeune moine tibétain vont se joindre à son destin.

C’est un duo espagnol qui nous invite dans cette aventure et quête japonaise, dans sa période où plus d’une légende circule retraçant les exploits des divers empereurs, soldats, bandits, et samouraïs.

Le scénario de Raule nous mène dans une aventure mêlant une réalité historique d’où se détache la quête de Isabellae, à la recherche de sa jeune sœur. La samouraï solitaire va être confronté à un personnage ailé, prisonnier dans une grange, bien inquiétant ! Son surnom : l’homme-nuit ! Il va lui révélé les images de son passé, pour donner une importance à ce destin de réunir les deux sœurs issue d’une mère sorcière. C’est un tournant dans ce premier tome pour amorcer l’importance de ce destin qui unit les deux sœurs.
Gabor dessine le tout avec maestria, avec cet esprit de documentation sur l’architecture japonaise médiévale, sans oublier les costumes. Un bon découpage sur les séquences d’action au sabre ! Attention à ne pas vous faire trancher au passage ! Isabellae sait donner dans cet art guerrier ! Des scènes incroyables, dynamiques et époustouflantes, aussi proche d’une référence cinématographique comme l »les sept samouraïs ». Gabor est aussi de ces rares dessinateurs comme son compatriote Juanjo Guarnido (Blacksad / Dargaud / publié aux USA chez Dark Horse, récent nommé aux Will Eisner Awars 2013) , à passer du dessin pour l’animation : il a travaillé sur des séries animées comme « Cédric », « Papyrus », du long métrage : « Bécassine », et « Astérix et les Vikings ».
Coté couleurs, vous allez plonger dans un univers plongé entre des tons proche du sang.

Raule et Gabor est un duo ibérique à ne pas manquer de suivre au fil de leurs publications futures, et à travers déjà cette série de ISABELLAE, prometteuse pour un genre rare, si ce n’est à travers de nombreux mangas, sur le japon médiéval, abordé dans les années 90, avec Mitchez et Bosse avec le samouraï « Kogarastu » !

ISABELLAE est une lame très affûtée, au destin mystique, et la route sera tracée dans le sang !

ISABELLAE / To1:l’Homme-Nuit / Raule (scénario) et Gabor (dessin et couleurs ) /Hors Collection le Lombard / Le Lombard.