Clément Méric : Mourir pour ses idées

Clément Méric : Mourir pour ses idées

Ne voulait-il pas la paix sociale, notre actuel Président, lui qui critiquait tant les actions de son prédécesseur en l’accusant de monter les français les uns contre les autres. Qu’à-t-il fait d’autres, depuis un an, sinon de souffler sur les braises en les activant, jusqu’à nous foutre le feu un peu partout. Pour avoir la paix, il faut préparer la guerre et non la faire. La dissuasion n’est aucunement l’action.

Il faut malheureusement en arriver à la mort du jeune Clément Méric, pour se rendre compte que la société va mal, qu’elle devient de plus violente dans cette France de la liberté d’expression, sur cette terre fondatrice des Droits de l’Homme.

Clément Méric, parce qu’il avait des idées politiques qu’il estimait justes, est mort sous les coups d’une brute qui ne pensait pas comme lui, pour de simples provocations verbales. Il n’était pas un guerrier, juste un gamin avec des convictions. On ne peut quand même pas vivre dans une société où tout le monde pense pareil et nul n‘a le droit de nous imposer ses idées à coups de poing ou dans la terreur !

Certes on prétend que les deux extrêmes se rejoignent, droite et gauche, mais lorsqu’on a tout juste 19 ans on ne pense pas aux conséquences funestes de notre façon d’être. On se moque et on rit de tout, même lorsqu’on est un idéaliste libertaire de gauche et surtout lorsqu’on marche en groupe, pour se sentir plus fort.

J’ai vu, il y a quelques années, ces groupes extrémistes de gauche et de droite s’affronter violemment dans certains quartiers de Paris comme aux Halles. Les skinheads de l’ultra droite étaient poursuivis et combattus par les redskins de l’ultra gauche. Il y avait des provocations, des échanges de coups qui se terminaient en bagarre générale, avant l’arrivée en fanfare de la Maison Poulaga et cela ne semblait gêner personne et nul ne s’en offusquait… Il faut bien que jeunesse se passe, disaient-ils !

Depuis, la violence est montée de plusieurs crans et nous nous retrouvons dans une époque prérévolutionnaire. Il ne faut donc pas se leurrer car, dans un avenir tout proche, le sang coulera encore sur les trottoirs de Paris, jusque dans les caniveaux. Pour un regard, un sourire, une mimique, une moquerie, certains n’hésiteront pas à vous couper la gorge, surtout s’ils estiment que vous n’êtes pas du bon côté… Le leur !

Cette violence galopante, prend naissance dans les injustices qu’une certaine partie de la population ne supporte plus. Ils sont prêts à prendre les armes, pour en découdre. Le chômage en est le principal déclencheur car lorsque le foin n’est pas suffisant dans le râtelier, les chevaux se battent. Vient ensuite l’insécurité qui favorise la montée des idéologies de l’extrême.

L’Etat a donc un rôle urgent à jouer car il est le seul responsable de la non résolution des problèmes et de toute cette chienlit. L’abcès n’ayant pas été percé, le mal s’est installé en profondeur. A force de se foutre de la gueule du peuple, il y a de fortes chances pour que votre tête soit exhibée au bout d’un pic… Demandez à Louis XVI qui a payé pour tous les autres ! Ce n’est pas la rue qui gouverne, déclarait Monsieur Raffarin et pourtant, bientôt, il se rendrait compte de son erreur !

Aujourd’hui, on peut vous tuer parce que vous portez les couleurs d’un maillot de foot qui ne plaît pas, parce que vous n’avez pas la bonne étiquette politique, parce que vous aller chercher de l’argent à la banque, pour une queue de poisson sur l’autoroute, parce que vous portez un bijou en or, parce que vous êtes une grand-mère à laquelle on arrache son sac, parce que vous êtes flic ou militaire voire journaliste… Et la liste est longue ! Nous sommes donc tous , potentiellement et dans nos catégories respectives, des Clément Méric en puissance !

Qui joue trop avec le feu, finit par se brûler ! (proverbe Togolais)