Queer : Cinq Pd éduquent les beaufs de TF1

« Queer » est un bon concept télé qui n’est pas intéressant dans sa vision caricaturale des homo ou métro sexuels, mais dans sa propension moralisatrice à donner des leçons de goûts à la France profonde. Un modèle du genre d’un nouveau « Transgenre » cathodique. « C’est mon choix » a ouvert la voie. « Queer » va entrer dans les annales de la télé réalité.
L’intérêt, bien sûr, ce n’est pas les mousquetaires follasses qui en font des tonnes pour bien montrer qu’ils en sont, qu’ils font partie d’une élite gay et friendly élégante, cultivée et donneuse de conseils intempestifs et judicieux à un mec sans cerveau ni éducation. Récit d’un numéro zéro.

Eric est un beauf gentil de trente trois ans qui en fait quarante cinq. Dans le temps il était beau et pompier, maintenant c’est une énorme larve pataude qui s’habille comme un sac. Il a un gosse à lunettes introverti et brimé et une femme espagnole vénale qui reproduit le schéma familiale : à la maison c’est la femme qui a la grande gueule et qui commande.

L’homme suit, ce n’est qu’un gamin immature. Utilisation récurrente du poncif dans les interviews de la femme « j’ai deux enfants à la maison, mon fils et mon mari ». Alors la femme cruelle appelle TF1 pour que les « Queer » éduquent son nounours, qu’ils payent un nouveau frigo High Tech à 3500 euros, rafassent les peintures, virent les Juke box et remettent le lit à baldaquin en version plus raffinée et plus chère.

Elle pourra mieux imaginer qu’elle baise avec Brad Pitt comme cela. Merci la Une.

En gros, une femme sans scrupule humilie son homme empâté devant cinq millions de curieux beaufs et homo et homophobes réunis. Tout un panel de spectacteurs. Tout le monde y trouve son compte. Y’a de beaux hommes rigolos, des gens du peuple qu’il faut évangéliser par le style et une bonne morale française à la fin : « Ils se retrouvèrent dans le lit et firent de nouveaux mômes avec l’assentiment de la belle-mère insupportable.

C’est cynique, violent, inhabituel en télé. Cela va donc faire un gros succès d’audience. Vincent Mac Doom avait balisé le chemin avec ses talons aiguilles cet été avec "La Ferme". Les meilleurs Pd du groupe de spécialistes vont finir animateurs sur les chaînes homo et hétéro. On parie ?

« Queer » est la nouvelle arme de la ménagère de moins de cinquante qui veut changer son intérieur à moindre frais, montrer qu’elle est supérieure à son mec. C’est une bonne revanche. L’identification se fait-là et pas ailleurs. Les jeunes ne deviendront pas gays pour ressembler aux spécialistes mais la femme moyenne complexée par sa situation de mère au foyer abandonnée par son mec qui nique avec sa moto se sentira ainsi vengée, à jamais.

Triomphe de la femme castratrice, ce premier volet rose à Bouygues Land est plein d’enseignements. Cette version rosâtre de « Pretty Woman » du pauvre va faire des émules et rendre le rêves capitalistes encore plus merveilleux et accessibles.
Voilà rien d’autre qu’une énième version du « Juste Prix » un peu plus subtile. « Queer » pousse aussi et surtout à la consommation des produits mis en valeur. La télévision est un cadeau divin.
Une magnifique vitrine sociétale. Une vitrine tout court. Un télé-achat hype.

La femme d’Eric finit par accepter un nouvel enfant de son mari relooké, mais toujours obèse, par ses nouvelles copines tantes très très tactiles et câlines.

Mais elle espère accoucher d’une fille cette fois, pas un nouveau rejeton d’un ours poilu et grassouillet qui ne met pas de parfum, un clone d’elle serait plus souhaitable...

Frou frou frou frou....