Rencontre avec Bill Deraime à l’occasion de la sortie de son dernier Album "Après Demain"
C’est, chez lui, à proximité des "Folies Bergères", dans le neuvième arrondissement de Paris, que j’ai rendez-vous avec Bill Deraime, un nom, un style, un parcours musical hors norme, atypique, de passionné inspiré et inspirant, un homme qui a tout donné pour son Art et pour les Autres. Une vie de rencontres artistiques, de concerts, d’actions engagées et sociales. Un spirituel, croyant qui a dans son petit studio installé à l’intérieur de son appartement des photos de ses idoles, musiciens noirs américains pour la plupart et aussi un beau portait de l’Abbé Pierre.
Il a belle allure Bill Deraime malgré sa soixantaine passée et quelques abus dans les années soixante à une époque où il expérimente la libération sexuelle et quelques drogues. Une grosse dépression aussi après un Olympia en demi-teintes. Des médicaments qui lui ont fait mal à la mémoire, mais il reste vif, sage et passionnant à la fois Bill Deraime. Adieu son vrai prénom Alain, Bill est depuis longtemps son prénom officiel, celui sur les courriers administratifs et ceux de la Sacem.
Nous parlerons plus de deux heures. Solidarité et engagements ne sont pas des vains mots pour ce bel homme charismatique aux cheveux gris et à la barbe blanche. A un moment donné, il arrêtera même sa carrière deux ans pour se retirer à la campagne et être Educateur avec « sa copine » Florentine pour soutenir les jeunes drogués en situations précaires.
Il est comme cela Bill Deraime, entier, tourné vers son prochain, œcuménique aussi, se battant pour réunir les religions plutôt que de les mettre les unes contre les autres.
Il me raconte sa brève entrevue avec Ray Charles qui le prend dans ses bras car il apprécie sa musique, une consécration pour le français. Son énorme succès en 1981 "Babylone tu déconnes"... On parle show business, people. Il évoque son admiration pour Nougaro, Higelin... Une de ses chansons a été repris dans les « Enfoirés » grâce à l’admiration qu’à pour lui la jeune chanteuse à succès Shym. Du coup il s’est intéressé à la belle et lui trouve un beau potentiel vocal et artistique même si elle fait des choses très commerciales en ce moment.
Bill Deraime est fier de son dernier Album fait dans l’amour de son métier, avec de belles collaborations. C’est son « meilleur » dit-il enthousiaste. Fait avec le génie Jean Roussel (Arrangeur sur No Woman No Cry de Bob Marley, clavier sur la majeure partie des disques de Cat Stevens ou chez Serge Gainsbourg, Police, Ron Wood ou Julien Clerc), son fidèle guitariste et aussi avec Sanseverino dont il aime la personnalité et le travail.
Sa chanson préférée de l’album, celle qui évoque une association chère à son cœur qui lutte pour que les SDF ou autres marginaux aient des sépultures décentes après leurs morts. Il en parle les yeux qui brillent. Pour lui l’Art, sa musique sont des combats politiques au sens large du terme, des combats qui ont du sens.
Sa notoriété, son métier fédérateur de musicien, il l’a fait pour cela, pour partager avec son prochain, un moment ou une chanson. C’est d’ailleurs pour cela qu’il chante plus en français qu’en anglais, car l’anglais est la langue des élites en france et il ne peut pas être compris par la majorité des gens.
On a hâte de voir Bill Deraime sur scène, car c’est un animal de scène qui dynamise et galvanise ses salles avec son folk pop unique. On ira le voir le 12 Juin à L’Alhambra. En attendant on gar,de précieusement et on écoute son album avec beaucoup de plaisirs. Une vraie et belle rencontre. Beaucoup d’humanité et de talents chez cet homme digne et profondément respectable. Vous aussi découvrez ou redécouvrez le grand, très grand Bill Deraime !!