CASTAKA : Plus loin dans les origines des Méta-Barons !

CASTAKA : Plus loin dans les origines des Méta-Barons !

La caste Méta-barons ont une histoire qui remonte à des années, des siècles en arrière. La lignée de ces guerriers ultimes, de plus en plus armés et vengeurs, remonte encore plus loin dans le temps, l’espace infini. C’est un univers complètement robotisé. Une nano-religion est au pouvoir. La planète Amour a été détruite sur ordre d’un nano-pape. Avec son nouveau statut auto-proclamé de Cosmo-Pirate, Dayal avec son épouse et ses deux filles jumelles cherchent la vengeance. L’entraînement est intensif , rien ne doit pouvoir distraire ces guerriers de l’ultime.

Détruite par l’ordre d’un Nano-Pape, la planète Amour n’est plus qu’une forme d’astéroïde. Posé dessus, le vaisseau spatial du désormais déclaré Cosmo-Pirate : Dayal de Castaka. Avec son épouse et ses jumelles, à bord c’est l’entraînement permanent à l’art du combat. Ce patriarche exige la perfection pour ses filles. Aucune distraction ne doit détourner la concentration d’un assaut. Après avoir piraté un nano-vaisseau et pris le contrôle des nano-robots, la famille guerrière se pose sur une première planète peuplées par les pires assassins de l’espace. Dayal n’a qu’une chose en tête, se venger des Nano-Papes, mais ceux-ci ne se laissent pas atteindre aussi facilement. En attendant ce jour propice à la vengeance, et pour le futur, les deux jumelles s’entraînent sans relâche, mais leurs caractères diverges, l’une devient plus proche de l’image d’une mère, l’autre est musclée, plus solide.

Si vous pensiez qu’il n’y avait plus d’aïeul chez les Méta-Barons ( une série avait débuté par la Trisaïeul ! ), et tout connaître l’origine la plus lointaine de celui qui incarne le guerrier ultime, le plus armé ? CASTAKA nous dévoile le premier point d’impact de cette saga familiale la plus étonnante de la Science Fiction.
La religion est présente à travers ces nano-papes, inaccessibles, prenant des décisions les plus terribles, enlevant plus d’une liberté. Un autre côté tout aussi mystique, nous avons cet oiseau, une mouette géante, qui peut déplacer et incarner son âme dans un autre corps à sa mort, le temps que sa carcasse soit enterrée.
L’action n’est pas oubliée au milieu des discours tranchés de Dayal. Des explosions de vaisseaux, des robots manipulés et sacrifiés, le sang coule très vite, les coups d’épée, d’armes lourdes laser, etc … la technologie des armes les plus destructrices est au rendez-vous de ces cosmo-pirates.
Jodorowsky mêle dans son scénario cet esprit dangereux de la religion et sa prise de pouvoir, et d’un côté une révolte, parfois désorganisée, même par le plus puissant chef de guerre. Raconter les Méta-Barons est une source inépuisable dans le temps et l’espace pour le scénariste de l’Incal et des Technopères. Les jumelles sont en jeu dans ce second volume. Elles se battent surtout entre elles, à défaut de pouvoir tuer quelques ennemies lors des assauts sur les vaisseaux du Nano-Pape, voir du cosmo-pirate dix fois plus costaud. L’une, Narda est plus sensible, plus réfléchie, au contraire de Mirtha plus forte, plus tranchante dans son geste lors du combat. Mais leur père a prévu un autre destin pour ses filles. C’est le retour à la Science-fiction, avec cette short-série en 2 tomes, pour Alexandro Jodorowsky, auteur du western Bouncer ( avec Boucq au dessin )

Pour la touche graphique, nous trouvons un espagnol de talent : Das Patorias de son vrai nom : Julio Martinez Perez. Le fantastique, la mythologie font déjà partie de son carton à dessins et albums, entre autre avec la série les Hérésiarques aux Humanoïdes Associés en 2002 sous le scénario de Carlos Portela.
Pastoras maîtrise le style réaliste, il s’est approprié l’esprit de la Science-fiction et du fantastique issue de l’esprit de Métal Hurlant, et plus particulièrement sur son prédécesseur de la Caste des Méta-barons : l’argentin Juan Giménez. Le trait est plus appuyé encore dans le contour des personnages, appuyant sur la forme des muscles les plus évidents. Et il peut aussi bien prendre cette anatomie pour la rendre « monstrueuse » comme sur la planète peuplée par des cosmo-pirates sanguinaires.
Les décors sont détaillés, y compris dans la texture d’une roche, d’un métal. Le paysage est aussi laissé plus flou, à peine appuyé sur cette espace rocheux où Dayal va croiser son destin avec cette étrange « mouette » géante. Cet endroit est même pas loin de ressembler à un paysage très « Moebiusien » dans Arzach par exemple. Ici les sommets de ces canyons ont une forme plus vallonnée. Les sommets sont arrondis.
Dans les couleurs, il y a une touche aquarelle, très poussée du clair à l’obscur, et celle-ci pourrait bien être numérique, voir mixée à des techniques d’un logiciel de dessin , avec la création de formes de pinceaux diverses pour apporter tout l’esprit réaliste du graphisme de cette série : les explosions ou la puissance de vol d’un vaisseau spatial.

CASTAKA marque la fin des origines au plus éloignées du Méta-Baron. Une forme plus symbolique à travers ce qu’il y a d’essentiel pour mettre en place une lignée ; les femmes. Des jumelles élevées dans la paix au départ, sur une planète nommée « Amour », pour ensuite être manipulées et entraînées sans cesse , tout le temps, ne jamais abandonner face au sacrifice. Un père obsédé par la vengeance, une mère tout aussi guerrière improvisée. Dans cette quête de haine envers les nano-papes, la perte guerrière se fait ressentir. Alors l’idée de prolonger la caste va intervenir, le duel des sœurs pour savoir qui est la plus forte va prendre fin : la 4ème de couverture vous donnera une réponse plus large.
Jodorowsky et Das Pastoras ont formé un bon duo sur ces deux albums. Une prolongation ultime d’une saga familiale, guerrière dans la vengeance, dans le sang, puis une idée de la fécondation pour le final ! La caste des Méta-Barons a son origine. Est ce la dernière fois que nous entendrons parler de ces guerriers à travers les siècles intemporels ?! Alexandro Jodorowsky peut il encore nous sortir de son esprit mystificateur, un autre aïeul ?! Et si il y avait eu un avant « Castaka » ?! Seul le scénariste de l’Incal et des Technopères a la réponse … sur un techno-arbre généalogique !

CASTAKA : tome 2 : Les jumelles rivales / JODOROWSKY (scénario) et DAS PASTORAS (dessin) / Les Humanoïdes Associés.