QUI ES-TU MELANIE ?

QUI ES-TU MELANIE ?

Il n’y a pas si longtemps mon cher et tendre Frédéric Vignale me proposait non seulement d’interviewer des gens connus, mais également de prendre du plaisir à faire découvrir des gens de tous horizons qui auraient mérité d’être dans le who’s who de mon panthéon. En accord avec mon boucher généraliste qui attend quelques victimes avant de suivre mon interrogatoire en règle, j’ai décidé de passer un moment agréable avec Mélanie.

La plus grande pirate des eaux lagunaires, jeune femme mirifique, sensationnelle, attaché de presse parisienne mais intelligente aussi. Une chtite gonzesse qui n’a pas froid aux oreilles car elle y connaît un rayon et pourrait facilement prendre la place de directrice administrative chez « Universal Music » même si ce n’est pas son but comme elle l’explique si bien ci-dessous.

1. Qui es-tu Mélanie ?

Attachée de presse chez Coup Franc pour les artistes et groupes issus de labels indés. Je m’occupe des tournées plus précisemment. Et partiellement grosse fumeuse de Lucky strike adepte de thé vert et de concerts de rock’n roll en tous genres.

2. Le parcours officiel pour arriver à s’occuper de choses passionnantes en matière de relation publique c’est quoi ?

Fumer ces lucky strike dans les soirées parisiennes..(rire) Non plus sérieusement, y a pas vraiment de parcours officiel, si ce n’est rencontrer les bonnes personnes au bon moment dans le milieu qui te plaît. Pour moi, les écoles d’attachés de presse me paraissent inutiles. Concrètement, elles t’apportent les contacts nécessaires pour débuter. Mais c’est tout. Le boulot, tu l’apprends sans problème sur le tas. Et surtout, il faut être un passionné.

3. Quelles sont les qualités essentielles d’une bonne attachée de presse ?

Le choix des groupes qu’elle va défendre. J’entends par là qu’il est plus facile de bosser pour des gens dont tu apprécies le travail. Tu te sens du coup moins travesti, tu as vraiment envie que ça décolle pour eux parce que tu y crois. Coup franc travaille sur un catalogue de qualité que j’ai plaisir à défendre, c’est une vraie chance je trouve.

4. Pourquoi vouloir faire « musique » comme option ?

Parce que Dieu m’est apparu un soir en songe et m’a dit « La Musique tu défendras et les points pour ton diplôme tu gagneras ». J’ai pas bronché et voilà.

5. Tu travailles chez « Coup-Franc » qui est une petite structure fort sympathique et compétente, mais avez vous réellement une chance de faire percer des artistes sans une grosse artillerie derrière vous ?

Heureusement qu’il y a encore des artistes qui existent grâce à leur talent et non pas grâce à l’argent qu’on mise sur leur promo. La seule différence, c’est qu’on entendra moins parler de ceux qui ne sont pas dans des majors et que par logique commerciale, ils vendront moins d’albums. Mais je crois que les succès discrets sont souvent les plus mérités.

6. Comment faites vous justement pour y arriver ?

On se bat, on fait des paris, des concours de cul-sec, ça dépend des journalistes.

7. Parle-nous d’un vrai coup de cœur pour un artiste que tu as défendu bec et ongle long ?

J’ai totalement accroché à l’album de Moneybrother. C’est un groupe Suédois qui a reçu un franc succès dans son pays et que la critique française a très bien accueilli. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de les voir au Nouveau Casino qui est une toute petite salle parisienne .J’avais l’impression de voir un groupe jouer dans un stade tellement l’énergie qui se dégageait du concert était monstre ! Et ca, c’est le moteur de ton travail, sans conteste. Sans compter mes coups des cœur pour AS Dragon, Under Byen et Denise James que je conseille à tous.

8. Serais-tu prête à promouvoir un ancien de la starac’ ?

un ancien de la quoi ?

9. Le star système c’est quoi ?

Un panthéon de stars glorifiées qui nous imposent leur musique à longueur de journée et dont il va être difficile de se débarrasser. Avec ces conneries, 90% de la musique est complètement opaque sur les grandes fréquences. Ca me dépasse.

10. Pour paraphraser Desproges, dans ton boulot, tu as pu remarquer que la culture c’est comme la confiture : moins on en a plus on l’étale, plus elle colle aux doigts et plus c’est désagréable ?

Je vois pas de quoi tu veux parler.. par contre dans le journalisme, ca c’est sur oui (rire)

11. Tu es pour les 70 heures travaillées payées 20 comme c’est courant dans ton métier ?

Ca ne me concerne pas mais les abus, ca existe partout non ?

12. Libertines ou Franz Ferdinand ?

Franz Ferdinand parce qu’en concert, tu te prends quand même une bonne leçon de rock’ n roll. Après je pense que les Libertines ont également un potentiel monstre.

13. Serais-tu pour le « Non » à la constitution européenne ?

Je suis en tout cas pour que l’Europe avance et aille au-delà du traité de Nice. Dire non à l’union serait selon moi reculer d’un grand pas. Après, je suis contre une Europe libérale qui oublierait les enjeux de l’Europe sociale.

14. Tu es né l’année de l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, tu as vécu ton enfance sous la gauche caviar et ton adolescence sous la cohabitation pour maintenant devenir femme avec la droite, que penses tu de la politique ?

Dans l’absolu, j’en pense vraiment beaucoup de bien. Mais en pratique, j’en pense beaucoup de mal. La politique n’intéresse personne et c’est bien dommage, il faudrait se demander pourquoi. Les enjeux qu’elle implique sont si importants qu’il est complètement dingue que nous ne soyons pas plus investis.

15. Serais-tu plus attirée par Claude François ou Bernard Frédéric ?

Franchement, les blonds, c’est pas mon truc. Surtout quand ils dansent avec des pantalons à paillettes, ça me refroidit instantanément !

16. Si je te dis de prendre sur une île paradisiaque cinq trucs afin de me faire fuir tu récoltes quoi ?

Une guitare et quatre potes qui te chanteront les tubes de Pow wow du matin au soir. Je t’assure que tu finiras par te construire un radeau, j’ai déjà testé !(rire)

17. Si Gérard Louvin te propose un poste d’attaché de presse dans sa maison de production mais que tu dois accepter d’écouter le générique de ’sous le soleil’ toute la journée, tu acceptes ?

Je n’accepterais pas parce que ce boulot n’est qu’une étape dans ma vie professionnelle, j’ai d’autres ambitions. Et encore une fois, je n’ai pas envie de me travestir dans ce métier. Il faut tout de même savoir trouver son plaisir dans les groupes que tu défends. Et travailler avec des gens connus parce qu’ils sont connus, c’est pas mon truc.

18. Préfères-tu que ce soit Karpatt qui parle de la femme ou Benabar ?

Assurément Karpatt car ils ont une manière beaucoup plus spontanée de s’exprimer. Ce sont des musiciens plein de talent et encore très frais dans le milieu de la dite « chanson française » qui a tendance à trop s’intellectualiser. Je leur souhaite d’ailleurs une belle envolée, ils le méritent.

19. A quoi rêve Mélanie quand elle s’endort le soir, seule, dans son lit ?

Hawaii.

20. As-tu peur d’avoir mal ?

Si je tombe dans les escaliers du bureau, alors là oui j’ai peur d’avoir mal. Sinon, je suis plutôt assez optimiste.

21. Qu’est ce qui t’a poussé à répondre à ces questions ?

La corruption ! Quand est-ce que tu me fais ma chronique sur Gonzalès !