Interview de l’écrivain Monique Le Dantec

Interview de l'écrivain Monique Le Dantec

En ces périodes de Fêtes, j’ai eu envie de vous proposer une rencontre avec une auteur dynamique incontournable sur le net et les réseaux sociaux, une femme de convictions et de talents pour qui j’ai beaucoup d’affection. Je ne vous en dis pas plus, soyez curieux et découvrez la personnalité et le travail de Monique Le Dantec, achetez ses livres.

1. Bonjour Monique Le Dantec je suis heureux de t’accueillir sur LE MAGUE. Peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Je suis née à Paris en 1945 et ai vécu à Saint-Mandé jusqu’à mon mariage. Mon père, inspecteur principal de police à la DST, a été le chauffeur de Jean Moulin quand il était préfet de la Seine et Marne. Ma mère, en avance sur son temps, après avoir été chef de service chez Rhône-Poulenc, a monté son entreprise de gravure sur verre pour les laboratoires. Voilà le « d’où je viens ». « Où j’étais », après le lycée Hélène Boucher à Paris 12e, j’ai fait des études secondaires de gestion, ce qui m’a conduit, après un passage de quelques années dans la grande distribution, où j’ai appris le commerce, le courage, la prise de responsabilité et qui m’a révélé le fait que je préférais mon indépendance à tous les patrons du monde même si j’appréciais le mien, j’ai acheté une librairie/presse/papeterie.

Ce choix s’est fait un peu par hasard, ce magasin venait de se libérer dans la galerie marchande. Cela a été l’occasion de m’introduire dans un secteur que j’aimais plus que tout, les livres. Puis je l’ai vendu vers la cinquantaine pour me consacrer à l’écriture, car c’est une envie qui me tenait depuis toujours.

En fait, j’avais rédigé 2 romans en 1968 et 1969, périodes de « procréation » dans tous les sens du terme ! Faute de temps, j’ai abandonné après mes congés de maternité. Travaillant près de 70 H/semaine, il est évident que, si les idées de sujets étaient vivaces et s’accumulaient au fil du temps, la matérialisation ne pouvait guère s’effectuer.

Donc, je me suis remise à l’écriture une fois libérée de mes obligations professionnelles. Nous arrivons à la partie « où je vais » ! J’attaque mon 12e roman début janvier prochain. 8 à ce jour sont édités, dont 1 historique, et les autres le seront dans les mois à venir.

Je suis membre de la Société des Gens de Lettres de France, et surtout, de l’Académie Arts-Sciences-Lettres qui m’a fait l’honneur de m’accepter dans ses rangs l’automne dernier (je soupçonne Le Silence des Oliviers d’y être pour beaucoup !).

De plus, si j’ajoute que j’ai créé MORRIGANE ÉDITIONS fin 2008, donc à la retraite, tu as le principal de mon parcours professionnel.
Enfin, à titre personnel, je suis mariée depuis 1966, deux enfants et 6 petits-enfants, dont 1 qui a rejoint les anges, et la famille pour moi est une valeur absolue.

2. 2. Pour éviter toute confusion, précisons que tu n’as rien à voir avec un écrivain de polar métaphysique exilé au Canada... d’où vient ce nom de LE DANTEC ?

Non, effectivement, nous n’avons qu’une partie du patronyme en commun, Dantec, qui signifie en breton « dents longues ». Je te laisse en déduire ce que tu veux ! Par contre, j’apprécie cet auteur, et j’ai lu à peu près toute son œuvre, même si je me situe très loin de lui. J’ai tout simplement gardé mon nom d’épouse quand j’ai publié le premier roman.

3. 3. Comment es-tu entrée en Littérature ?

Je parlais tout à l’heure de deux livres écrits quand j’étais enceinte. J’ai perdu ma mère à l’âge de 20 ans, et cela a été une façon de la faire revivre. Ces deux textes, mi-imaginaires, mi-autobiographiques, seront réécrits (en supprimant quelques passages, car j’ai horreur de me livrer au public, mais seront introduits plus encore dans le contexte de l’époque) et édités en 2015 pour l’anniversaire des 50 ans de son décès. Par contre, toute la partie qui la concerne, elle, restera au plus près de mes souvenirs.

4. 4. Tu es très active, tu écris beaucoup, fait beaucoup de salons ; de dédicaces, tu es présente sur Internet et Facebook. Quelle énergie !

Oui, je pourrais prétendre difficilement le contraire ! En fait, je me lève tôt et me couche tard, et je suis très organisée. J’avance le roman en cours le matin, je m’occupe de MORRIGANE ÉDITIONS l’après-midi, je papote sur Facebook ou bien je vais sur internet entre chaque séquence. Si tu ajoutes à cela que je marche une heure par jour en forêt, que je joue au piano (trop peu) et que je lis autant que possible, la soirée se terminant immanquablement par un film, tu as le panorama d’une journée classique.


5. 5. Pourquoi avoir fait le choix de créer ta propre maison d’édition ?

Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, l’idée ne vient pas de moi. Disons qu’ayant tout misé dans un gros magasin, avec 7 employés et quelques sueurs froides quant à la gestion, je me considérais « ayant déjà donné » ! Mais un jour, un illustrateur que je rencontrais régulièrement sur les salons, qui s’était installé à son compte, m’a demandé ce que j’attendais pour en faire autant ! Ex.libraire, un fils infographiste et ayant sa propre agence de communication, plus de l’énergie à revendre, il pensait que j’avais tous les atouts en main pour faire comme lui. Donc, un grand merci à François Plisson et aux ÉDITIONS DE LA FIBULE ! 15 jours après ce conseil, je portais les statuts de MORRIGANE ÉDITIONS à la Préfecture.


6. 6. Tes livres sont très denses et très documentés, ils nécessitent érudition et travail. Tu es très exigeante avec toi-même et l’écriture.

Effectivement, je « creuse » beaucoup avant de poser la première ligne. Je souhaite que mes romans contiennent une partie quelque peu pédagogique. En plus d’entraîner les lecteurs dans mon univers, j’aime bien qu’ils apprennent aussi quelque chose, en fait, ce que j’ai retenu, moi, en me documentant. En veillant à ce que ce ne soit pas ennuyeux, l’intrigue étant primordiale bien sûr. Mais je pousse toujours très loin l’investigation et le détail.

7. 7. Si on veut découvrir ton travail littéraire par quel ouvrage faut-il commencer ?

Très difficile à répondre. Tous mes romans sont différents, même s’ils ont un point commun en général, la mort ! Je ne m’en suis d’ailleurs pas rendu compte au début, c’est en analysant l’ensemble de l’oeuvre que j’ai réalisé ce phénomène. Que ce soit dans Les Jardins d’Allah où l’héroïne empêche un attentat islamiste (bien avant que ce soit à l’ordre du jour), dans Paradis sur Terre où Jésus, Mahomet et Bouddha arrivent sur notre planète pour faire la paix (les pauvres !!!), dans le Sommeil de Zoé (je débute la suite prochainement) dont le sujet est la réincarnation d’une femme assassinée il y a 1000 ans, dans le Fils sans Nom (c’est peut-être celui-là que j’ai préféré rédiger), où le David biblique, sorte de Bill Gates puissance 10 transposé dans un futur proche a comme thème l’éternité, dans Le Silence des Oliviers, thème de la vengeance, dans Les Anges de Pierre où des extraterrestres pacifiques et immortels reviennent pour rechercher leurs ancêtres et une entité censée résoudre leurs problèmes... tous ces textes tournent autour d’elle, pour la combattre, je pense. Seul le roman Les Loups de Marvejols, une histoire de famille et de cavale de gamins, échappe à la règle. Mais c’est sans doute provisoire, car j’envisage une suite, une fois les enfants devenus adultes !

8. 8. Quel est le livre que tu rêves d’écrire ?

Celui que j’aurais aimé inventer : La Nuit des Temps de Barjavel. Mais celui dont je rêve, peut-être celui qui me conduirait au Goncourt ? Mais comme je ne présente aucun texte à aucun concours, cela n’est pas gagné.

9. 9. Si tu avais un Empire qu’en ferais-tu ?

Je serais bien ennuyée !!! Si on parle du point de vue matériel, je tenterais de faire émerger tous les pays du tiers-monde, non pas en leur apportant des fonds, mais en leur poussant à sortir de leur misère eux-mêmes. Donc, écoles et formation professionnelle, et incitation à créer leurs propres entreprises. Et partout dans le monde, abolition drastique de toutes les magouilles politiciennes. Je commencerai par la France bien évidemment.

10. Je te laisse le mot de la fin chère Monique.

Un grand merci de m’avoir proposé cette interview, en espérant que ces réponses spontanées ne sont pas trop longues. J’apprécie le Mague et encore plus son dirigeant Fred-Éric Vignale. Je lui souhaite de continuer à ne pas plonger dans la bien-pensance qui m’horripile, mais poursuivre son information avec l’impertinence et le talent qui le caractérisent.

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