Pourquoi je n’irais pas voir le film de Lelouch !

Non ! Non et non ! je n’irais pas le voir ce film. Même gratuit. Même si c’est Claude lui-même qui me le demande. Même tenu par la main d’une femme respectable de plus de soixante ans je n’irais pas !

Je m’en fous du film de Lelouch. Pour moi le cinéma c’est pas Lelouch. J’ai rien contre ses films, mais je ne suis pas "son" public. Il a un public vieux qui se raréfie d’années en années. D’Alzheimer en puissance.

C’est logique. A un certain moment, il faut se rendre compte que l’on est à bout de souffle, près à prendre l’ascenseur pour l’échafaud. Ne pas le voir, ne pas sentir ce moment ou il est temps de ranger le matériel, la caméra et la fille du père qui se pistonne dans le film de la mère, c’est tragique.

Je trouve que Claude Lelouch est vieux et démodé. Ses histoires sentent le rancis. La mite. Je n’irais pas à 19 heures m’emmerder deux heures dans un film rebaché de la bourgeoisie parisienne triomphante. Je ne prendrais pas parti dans ce débat et je me permets de juger avant de voir car le cinéma de Lelouch est archi-usé. Tout le monde le connaît. tout le monde en a marre. Alors basta. C’est l’heure de la retraite mon petit Claude. Il y a tellement de bonnes choses, neuves, créatives, instinctives que l’histoire d’amour entre un homme (un cadre) et une femme (une cadre) m’irrite. Même si je n’ai rien non plus contre les cadres.

T’es vraiment mégalo Claude : une trilogie tu penses ! Il en fallait pas moins pour le Petit Prince du cinéma français. Mais on n’en veut pas de tes 3 histoires boursouflées et sans sentiments. Tu es, et à toujours été, un roi sans couronne, une vaguelette de prétention qui n’a su accoucher que d’histoires banales banalement filmées. Ce fut ta force. Mais à la longue : tu lasses. Car c’est ça qui fait tourner les caméras : le sentiment de se sentir vivre à travers la toile. Et toi tu n’y arrives plus. C’est ton casting aussi qui me déplait : Les Guest qui ne savent pas jouer me font profondément dormir. Après Tapie, après Ophélie, après ’Je t’aime le Lundi’, après Willy Lemergie, quel sera le zonard qui se prendra l’affiche en dossard de marketing ?

Autant un gars comme Jean-Pierre Mocky attire la sympathie, renouvelant maladroitement son univers, autant toi, tu perds toute crédibilité et malheureusement tu n’a plus aucun charisme. A force de jouer de la même veine pendant 30 ans, on use les tuyaux, les artères... le pontage devient nécessaire. La fermeture de la dernière séance.

Alors ta dernière opération. Ton invitation. Ta relance sur le monde qui te boude, sur la critique qui t’en veut : c’est foutu d’avance. Le bouche à oreille ne fonctionnera pas Claude. Je ne m’inquiète pas pour ta santé financière mais arrête de t’endetter. Arrête de te comporter comme un persécuté Claude. On a rien contre toi. Mais à tout prendre, ton cinéma sent le cinoche américain sans le savoir faire des ricains. Tes films n’ont plus aucun intérêt. Tes scénarios passeraient en prim’ sur TF1 sans effrayer le candidat au suicide.

Même si on me payait je n’irais pas voir ton dernier poncif poussif. Pourtant j’ai besoin d’argent. Mais j’ai mieux à faire à 19 heures

"Les parisiens", Lelouch. En salle.

"Les parisiens", Lelouch. En salle.