BLAISE (opus 3) : SOS famille en détresse.

BLAISE (opus 3) : SOS famille en détresse.

L’univers d’une famille modeste, à l’esprit plus que léger, entre un show télévisé , une star de l’entreprise, un acteur raté du cinéma et de la chanson, le troisième opus de Blaise s’ouvre dans un monde encore plus fou, qui se jette d’une rambarde, rate un second mariage, essaye de frayer un chemin intellectuel et culturel avec un prisonnier pour paraître plus sympathique. Un père désorienté, une mère pas vraiment libérée, et Blaise... toujours aussi niais.

Dabi Doubane, personnalité préférée des français est mort. En plus de sa fortune, il laisse derrière lui une carrière immense grâce à une boite de céréales, un parfum, des films et des chansons à succès. Il devait remonter le moral des soldats en Chine. Il est remplacé par son éternel rival Sami Boudboule, un artiste raté, qui a pris des coups comme ces soldats, les balles pour lui sont celles des mauvaises critiques de la presse. Ces deux événements vont chambouler la vie de Blaise et ses parents, de la France.Trois chapitres se présentent à cet opus autour de dialogues téléphonique de France vers la Chine, de pensées sur le canapé, de télévision, avec un couple d’amis commun.

Le premier chapitre est consacré à Jacques, le père : il est dépressif depuis son divorce, il se morfond dans son lit, extrapole tout ce qu’on peut lui raconter. Il tente de regarder un film pornographique à la télévision, coupé au moment le plus crucial par un avertissement publicitaire. Avec tout ses malheurs, Jacques ne tient à culpabiliser personne, même si il venait à chuter depuis une rambarde d’escalier.

Le second angle : Carole, la mère : divorcée de Jacques, elle est remariée avec Philippe, et déjà un enfant de cette union : une fille, Émilie : elle a déjà un défaut physique dans le regard. Carole déteste aller au restaurant, surtout avec l’idée de la Saint Valentin. Sa nouvelle vie n’est pas parfaite.

Troisième point de vue : c’est Blaise ! Ce grand benêt s’est engagé dans l’armée française. Le voilà en Chine où il frôle la mort à chaque balle qui siffle pas loin. Le fils de Carole et Jacques, tient pourtant à ne pas laisser auprès d’un prisonnier chinois, une mauvaise image de sa petite personne, la poésie et la littérature pourront aider le jeune soldat.

Dimitri Planchon nous régale dans cette séquence de vie photoshopée, dessin-peinture numérique, un découpage très simple, parfois détaillé surtout pour répéter une case comme Jacques allongé dans son lit, ou Carole sur le diva du psychiatre. Le texte colle à la dimension absurde et décalée des personnages. Nous sommes proche d’une inspiration des romans-photos issues des nombreux magazines féminins. Le chapitre de l’armée, peut aussi mener à la comparaison des films de bidasses franco-italien. Blaise n’a guère évolué, du moins il tente ici de se cultiver pour ne pas paraître trop raciste avec les prisonniers chinois. Les parents sont toujours aussi désorientés ,et égocentriques. Il peut arriver les pires malheurs, eux ils ont les leurs, pourtant la mort de Dabi Doubane chamboule la France.
Tout ce monde devient fou, et il impossible de s’en soigner, même suite à une chute de plusieurs étages, ce qui pourrait porter préjudice à ceux tombés des twin towers.
BLAISE est un décalage complet d’un échantillon d’une famille sur le point du rupture de l’humour, pouvant amener à la crise de rire. Pour l’instant, le président de la république française veut envahir les USA, et la veuve de Dadi Doubane nous recommande de nous plonger dans la lecture des deux opus précédents !

BLAISE Opus 3 / Dimitri PLANCHON (scénario, dessin) / Glénat