Alexandrine Deshayes expose à la galerie LARCADE à Paris, rue quincampoix.
La jeune artiste normande Alexandrine Deshayes expose son travail pictural à la Galerie Céline-Héloïse Larcade rue Quincampoix à Paris. Une réflexion sur la mémoire des médias, l’actualité, la petite histoire des hommes confrontée à la grande Histoire immémoriale. Un travail passionnant autant sur la forme que sur le fond. Une peinture qui s’assume qui a une vraie identité, une vraie recherche esthétique et qui donne du sens. La guerre, la politique, les manifestations, Jean-Pierre Pernaud et Nicolas Sarkozy, entre autres sont les objets de ces "collages" audacieux qui rappellent les pochoirs, l’imagerie des affiches des années 70 et beaucoup d’autres référents. On a beaucoup aimé rencontrer cette artiste prometteuse et enthousiaste au sein d’une Galerie qui fait montre d’une belle énergie et d’un belle acuité dans la découverte.
Démarche artistique d’Alexandrine Deshayes par elle-même
Depuis la fin de mon cursus à l’école régionale des Beaux-arts de Caen je pratique une peinture
figurative et réaliste inspirée de l’actualité. Je m’interroge sur l’impact que peuvent avoir les images
médiatiques sur notre vision du monde et par conséquent sur la dimension politique de l’art.
Les images médiatiques sont la base documentaire de mes expérimentations plastiques. Car c’est à
l’aide de ces images que chacun d’entre nous peut former une représentation du monde et de
l’histoire contemporaine. A travers la presse écrite, la télévision et Internet je saisis, sélectionne et
archive des images représentatives du contexte social et politique dans lequel elles s’inscrivent.
Après avoir trouvé l’image qui aiguise ma sensibilité à la fois esthétique et politique, je la transpose
en peinture.
Cette pratique me permet de transformer une image le plus souvent considérée comme anodine en
une création artistique imposante et durable. Imposante par le choix du grand format et durable car
la peinture a une dimension temporelle dont est dénuée l’image médiatique. A travers ma démarche
je tente donc de revisiter un genre pictural qui a connu son apogée au XVII° siècle, la peinture
d’histoire. Je m’inscris dans la continuité des peintres d’histoire qui ont su créer, animés par une
volonté de transmettre un message, une peinture politique portée par une esthétique classique.
Par ailleurs le fait de récupérer des images de presse porteuses d’informations essentielles sur
l’actualité afin de les pérenniser est une réponse au bombardement médiatique auquel nous devons
faire face. Mon travail est une proposition alternative aux médias de masse et offre un autre regard
sur l’actualité.
A travers mon travail je filtre des images que je juge révélatrices du climat socio-politique puis je
les fige dans la forme picturale afin de leur conférer un nouveau statut. Je les sors de la sphère
journalistique pour les intégrer à ma démarche artistique, elles deviennent alors le témoignage
pictural du regard critique que je porte sur la société.
Mes réflexions sur la relation entre l’art et la société m’ont amené à réaliser des interventions dans
l’espace publique. Ce type d’intervention crée une intéraction entre la création artistique et les
personnes évoluant dans l’espace investi par l’artiste. Le public est invité à découvrir des oeuvres
réalisées in situ offrant une autre lecture de l’actualité.
Ainsi l’enjeu de mes expérimentations plastiques est de proposer une transposition picturale
d’évènements d’actualité qui sont, à mes yeux, constitutifs de l’histoire.