NOCTURNES : tout doit disparaître, c’est écrit !

NOCTURNES : tout doit disparaître, c'est écrit !

Des disparitions font sombrer un village dans la peur. Tout les villageois disparaissent, ou meurent dans un violent accident. Mais c’’est aussi tout les alentours disparaissent … ! Les quelques rescapés se regroupent chez un habitant, un écrivain. Léo. Qui sera le prochain, le dernier à y laisser sa peau ? Huis-clôt dangereux ! Un récit sous haute tension, où la fiction semble rattraper la survie de quelques habitants qui en font une question de survie !

Un village tranquille où les drames s’enchaînent de plus en plus nombreux … perte d’un proche, d’un fils, une maladie foudroyante, un accident de voiture. Dans cette campagne, éloignée de toute forme d’urbanité, vit Léo, un écrivain. Son roman en cours : un patelin où disparaissent des gens de manière étrange, des affaires jamais résolue. Une fiction autour de cette bourgade tourne vite à l’étrange. Non seulement les gens mais aussi tout le paysage s’efface petit à petit. Il en devient difficile de trouver une route sans faire un détour à travers un champs encore présent dans cette vaste scène.
La jeune sœur de l’écrivain devient le centre d’intérêt du reste du village. La belle Lucie va être accaparée, menacée, interpellé dans une folie où les voisins qu’elle a connu depuis toujours, sont empreint d’une folie de survie, et les mènent à des actes violents, à prendre la place du vivant pour ne pas avoir à mourir, et apporter une influence à l’écrivain, Léo... atteint d’un cancer. Au fur et à mesure que la maladie s’accroît vers son stade terminal, la mort, tout disparaît, tout se mélange, une réalité qui s’efface. Tout va se plonger dans le noir ! Qui va mourir, qui va rester , un assassin inattendu ?! La réponse est incontrôlable, ou déjà écrite ?! La mort est une fiction ?!

Clarke signe une histoire qui se ballade entre une fiction et une réalité, un huis clôt dans une campagne pourtant ouverte, une vaste étendue de champs, une belle forêt, où tout se resserre , tout disparaît, sur une fin de récit, une semaine, une journée, une soirée où tout bascule, des gens qui s’aperçoivent qu’ils n’existent pas vraiment, mais ont en pensé leurs proches disparus de manière tragique, ou naturelle .. mais aussi sans compréhension au moment où Léo a cette maladie, incontrôlable comme la fin de son livre, il tape, il écrit des lignes sur son ordinateur, mais rien à faire …les idées de l’homme de fiction littéraire fait entre la fiction des gens en une folie réelle.
Clarke, que nous connaissons sous un style plus dans l’humour, pour la jeunesse ( de Mélusine chez Dupuis à château Montrachet et P38 et bas Nylon chez Fluide Glacial, Mister President au Lombard) , s’était déjà essayé à du one-shot noir. Ici il revient à l’exercice, en solo, où le dessin change, un brin plus « réaliste », tout en gardant sa touche habituelle à l’encrage, avec toutefois un bel esprit appliqué dans les décors : intérieurs dans la maison de l’écrivain, l’hôpital, divers objets, etc. Le côte nocture, une plaque de gris, et le noir dont on ne voit rien derrière, comme une ombre qui avale tout sur son passage. On peut très bien l’imaginer si c’était porté à l’écran , où l’on verrai le making off, un écran vert où on incruste avec des images de synthèse, un décors de fiction qui disparaît petit à petit, destructuré, où on ne peut pratiquement plus y circuler.
Clarke enferme au fil des nuits les protagonistes à travers la progression de la maladie de Léo l’écrivain. Tout est rongé, les gens deviennent comme des rats et vont même jusqu’à s’entre tuer pour leur survie personnelle. Mais la fin du roman est une inconnue qui va le rester jusqu’à la conclusion laissée sur l’ordinateur, où se révèle un dernier coupable !

Nocturnes est court one shot, Clarke y agit avec rapidité dans l’histoire, la maladie et la disparation prennent vite place, avec une folie autour de la survie alors que tout les villageois y compris la sœur de l’écrivain savent qu’ils ne sont que fiction .. Mais la réalité semble avoir pris un jour le dessus, et la mort rodant, Nocturnes va vous transporter dans cette accélération non pas du temps, mais la progression de cette fin, inconnue de tout les personnages, y compris du lecteur pendant la lecture.

NOCTURNES / Clarke (dessin et scénario) / collection Signé / Le Lombard