« Le Costa Concordia » ou quand la croisière ne s’amuse plus

« Le Costa Concordia » ou quand la croisière ne s'amuse plus

La croisière s’amuse, en ce vendredi 13 janvier 2012, jusqu’à aller lécher les côtes de l’Ile de Gilio, et nul ne pense aux fonds rocheux. Le radar était-il en panne ou l’équipage était-il bourré, pour ne pas savoir apprécier le danger d’une telle approche.
Le « Costa Concordia » est, à l’origine, un navire géant, le fleuron de la Compagnie Maritime Italienne « Costa Croisières ».
La publicité, du service marketing du Groupe Carnival, disait même ceci, pour appâter le client : « Le Costa Concordia est un véritable temple du divertissement flottant qui vous étonnera ». Pour être étonnés, ils l’ont été les passagers de ce rafiot !

Ce voyage aurait pu être une belle histoire à l’italienne, comme on les aime, et tous les ingrédients étaient réunis pour cela. Mais le scénario est tombé à l’eau, à cause du mauvais rôle joué par un Commandant d’opérette plus préoccupé par son brushing et son bronzage, que par ses passagers qui périssaient. Encore un qui devait se prendre pour Eric Morena, en train de nous chanter de sa voix profonde « Oh, Mon Bateau ! », tout en frôlant la côte.

Un Commandant généreux, comme on en voit en Italie, qui s’occupe du bien-être d’un membre de son équipage, au mépris des règles de sécurité liées à la navigation maritime. Il faut être ou idiot ou amoureux, pour ne pas se rendre compte de la réalité et de l’imminence d‘un danger.

Peut-être bien que notre Commandant était homo et qu’il voulait faire plaisir à son jeune amant, alors pourquoi ne pas s’approcher de l’Ile, en donnant un petit coup de corne de brume, histoire d’avertir la « Mama » que son « Bambino » n’est pas bien loin et qu’il pourra même lui faire un petit signe de la main, à partir du pont supérieur, pendant qu’elle continuera de préparer la pizza et les pâtes à l’encre de sèche, tout en regardant du coin de l’œil son mouflet passer au large.
Et puis, soudain, c’est le drame qu’on connaît et malheureusement pas celui d’une farce à l’Italienne. Plus d’une dizaine de morts, de nombreux disparus, des blessés graves et plus légers, des noyés… Un cauchemar, digne d’un scénario de film catastrophe, que dis-je, un enfer ! Le dernier voyage, pour celles et ceux qui pensaient qu’une croisière d’aujourd’hui ne pouvait pas se terminer comme celle du Titanic au siècle dernier.

Et ce Commandant, poltron jusqu’à aller oublier ce que devait être un vrai « Pacha ». Ne lui a-t-on jamais dit qu’on devait sauver les femmes et les enfants d’abord, puis tout les autres passagers et membres d’équipage, puis qu’il devait quitter l’embarcation en dernier, avant de laisser sombrer son navire aussi important que sa peur de ne pas s’en sortir. Y avait-il vraiment un Capitaine à la barre de ca navire ?
Sauvé des eaux, tout comme Moïse, le Commandant du Costa Concordia n’avait pas trop envie d’aller jouer les « vedettes » en retournant sur les lieux du drame pour finir un travail qu’il n’avait, d’ailleurs, jamais commencé.

Certains prétendent que grâce à lui, des vies auraient été sauvées depuis la terre ferme. Pourtant chacun ne peut ignorer qu’il est le seul responsable de cette prise futile de risques et qu’il ne peut ramener les morts à la vie.

Espérons que sa conscience l’empêchera d’avoir des nuits sereines !