PIETROLINO : la liberté au bout des mains.

PIETROLINO : la liberté au bout des mains.

Pietrolino est un mime, il ne peut plus bouger un seul de ses doigts. Parcours d’un homme fébrile qui va retrouver de la force, de l’amour, à travers une aventure où le geste est plus fort que la parole. Un hommage à un art de tradition, de transmission, et à celui qui l’a fait briller en France et à travers le monde : Marcel Marceau.

Seconde guerre mondiale, Paris est occupé, et les nazis n’hésitent pas à embarquer des gens à la moindre dénonciation. Pietrolino accompagné de Simio, fait un spectacle de mime. Le clou de sa représentation : la victoire de la France face aux Nazis. Un mauvais patron dénonce Pietrolino. Il se retrouve dans un camp de travail de l’occupant. Ses mains commencent à s’abîmer, et seront même brisées par un officier d’Hitler. Le mime ne peut plus exercer son art.
La Libération. Paris libéré. Pietrolino et Simio arpentent le trocadéro, et croisent une jeune femme, ils la reconnaissent, c’était la petite fille dans ce restaurant où le mime avait donné sa dernière représentation. Elle a gardé avec soin le petit théâtre mobile, et pratique le mime aussi. Ils vont monter un petit cirque, avec un âne. A trois l’aventure commence, le mime a enfilé sous l’impulsion de son ami Simio des gants de boxe, il devient un Clown Frappeur. Le handicap est caché. Ses poings et ses corps miment l’action : le rire et le succès assuré, le petit cirque devient plus grand en rejoignant une nouvelle troupe, plus importante. Comme une histoire d’amour muette, où le symbole de ce qu’on trouve dans les mains va prendre le pas sur la parole. Le frappeur s’habitue à ses mains, il reportera même la main sur celui qui l’a dénoncé pendant l’occupation.

Pietrolino, série mise en intégrale, une nécessité pour retrouver le mime inspiré par le célèbre Marcel Marceau, dont les traits dessiné par Olivier Boiscommun se rapproche de ceux de l’artiste.
Comme pour la majorité de ses séries, Jodorowsky impose à son personnage principal un handicap physique, ici Pietrolino perd l’usage de ses mains. Au fil de l’amour et des coups, celles ci vont retrouver une nouvelle manière de s’exprimer... plus haut. Le scénario laisse surtout place à des silences, des descriptions de mouvements que va traduire dans un dessin affiné, la couleur directe, proche d’une peinture, donne le relief aux éléments, aux décors, aux expressions surtout des personnages, de l’émotion colorée.
L’histoire déroule ses gestes, ses positions, ses coups, l’évolution d’un handicap à travers des gants de boxe comme une force de persuasion, pouvant faire reculer les méchants du spectacle, ou le retour dans la seconde partie, dans un final où les gants tombés renvoient aux mains du mime, fermées, elles ont pris la même forme, pour cogner là où le danger se présente.
Jodorwsky et Boiscommun ont formé un beau duo pour cette aventure en mime, en courage, en ténacité, avec ce brin mystique sur le final, une fois les mains libres.

Découvrez, prenez le livre dans vos mains, c’est l’histoire d’un mime, un peu Marceau.

PIETROLINO – intégrale – Jodorowky (scénario) et Boiscommun (dessin) / Humanoïdes Associés.