A quoi bon se lancer dans une campagne présidentielle, si ce n’est pour porter haut convictions et idéaux, et accessoirement gagner ? Une fois de plus, les grands médias nous démontrent leur incapacité à analyser sereinement ce qui ce passe en ce bas monde, s’échinant à vouloir donner un sens différent à une réalité pourtant très simple. Non Madame Eva Joly n’a pas commit de faute. Le fait que la tête d’EELV soit pro-PS (quand la base de ses sympathisants se veut au-delà des clivages gauche-droite) est bien une preuve de mauvaise utilisation de notre démocratie. La secte verte se voulant écolo, comment peut-elle malmener son électorat et ses citoyens (en vendant contre un plat de lentilles ses valeurs) et espérer un seul instant passer au second tour ? Eva Joly a eu la lucidité de souligner cette incohérence, et la voilà malgré tout confrontée à un déni pur et simple de ce qu’il se passe. Avec ce genre d’actes, c’est Jean-Marc Governatori et l’Alliance Ecologiste Indépendante qui doivent se frotter les mains, car l’AEI fera très certainement un score plus élevé qu’EELV.

J’aimerais rappeler que l’industrie du nucléaire représente tout au plus 150000 personnes employées, et non pas des centaines de milliers (comme on a pu l’entendre à tout bout de champ ces derniers jours), tandis qu’une politique tournée vers les énergies renouvelables créerait au bas mot 400000 emplois. Remettre en cause un secteur à l’heure actuelle certes économiquement porteur, mais dangereux pour le futur de notre planète n’est-il pas salvateur ?

Alors que nous sommes sur le point de perdre notre triple A, personne ne met en exergue l’exemple de l’Islande qui à magnifiquement transcendé cette crise. Pourtant, au vu de l’ampleur de sa dette, les économistes conventionnels pensaient cela impossible ! Voilà ce que l’on pouvait lire récemment dans le New-York Times : « là où tous les autres ont renfloué les banques et laissé les citoyens en payer le prix, l’Islande a laissé les banques aller à la faillite et a, en fait, augmenté son filet de protection sociale ».

Attaquer Eva Joly sur sa légitimité aujourd’hui peut porter à rire. Je me permets de dire à la gauche qu’avec les candidatures cumulées de Jean-Luc Mélanchon et Jean-Pierre Chevènement, François Hollande ne sera vraisemblablement pas présent au second tour.

Et aux médias incompétents (qui sont légions) : il est ridicule et vulgaire de continuer de nous bassiner avec votre traditionnel UMP-PS, que peu de citoyens (hormis les partisans et les médias) ont envie de voir au soir du premier tour.

Allez donc, y-a-t-il des médias qui oseraient répondre à mon propos ? Evidemment non, cela fait bien longtemps qu’ils ne sont ni téméraires ni professionnels dans leur démarche d’information.