Bienvenue dans un monde vert et boisé où c’est Halloween tous les jours, où des clones de Panoramix ou Merlin (Gandalf et Saroumane) se battent en duel dans les airs sans peur du ridicule ou d’un décoiffage qui n’est pas du meilleur effet.

Pour ne pas faire comme tout le monde - qui en parle dans les cours de récré, en grand seigneur que je suis, j’ai dénié regarder sur DVD « La communauté de l’anneau ». C’est vrai que sur le papier cela le faisait plus parce qu’à l’écran, à ce niveau-là, même en 16/9, rien de transcendant à se mettre sous l’œil rouge. Tout juste une belle histoire imaginaire qui commence dans un village paisible de lutins oranges fans de boustifaille et qui savent bien tenir leur jardin, et qui se termine dans les flammes de la montagne du Hasard, quel destin ! (pardon du Destin, quel Hasard !). Rien de vraiment innovant donc, nous avons un anti-héros, sorte d’Harry Potter sans lunettes et sans cape mais avec les yeux hyper bleus et une drôle de tête, ses copains sympa et fidèles (Sam, Merry et Pippin) mais pas bien intelligents et un chaperon hyper viril de descendance people qui se tape toutes les filles.

Le « Seigneur des anneaux » est un bon best of de romans de genre du style « Heroïc Fantaisy ». On y trouve tous les ingrédients grossiers et simplistes de sa catégorie, plus du rêve pour filles grandes et petites et tous ceux qui se posent des questions sur leurs évolutions hormonales. (Non, non, ton corps change et ce n’est pas sale !)
Frodon, un jeune héros laid et puceau (et orphelin) qui va devenir un homme en se passant régulièrement un anneau dans les doigts dans un acte plein de connotations sexuelles. Un couple de bellâtres (Aragorn et Arwen) qui s’aiment malgré les drames et qui va se faire des bisous très très chastes. Des monstres affreux guidés par un œil de feu qui vont fiche la frousse à tout leur microcosme. Et puis comme fil rouge, il y aura, bien évidemment, une quête éperdue du bien contre le mal (ou le mâle). Le tout dans une mise en scène très efficace et assez premier degré. C’est pas d’une originalité et d’une inventivité folles mais le casting est plutôt bon donc ça réussit sa finalité première : plaire au plus grand nombre et générer le maximum de bénéfices.

Ce film initiatique est bien maîtrisé, c’est du bel ouvrage sérieux, même si bien entendu quelques postiches mal ajustés nous ramènent à la triste réalité. Non ! malgré les apparences ce n’est pas la vraie vie et tout cela n’a pas existé, les anneaux qu’on met dans le feu brûlent vraiment les mains ! Les enfants ne faites pas pareil que le tout petit héros sinon vous allez tout droit terminer la projection à l’hôpital de garde.

Voilà donc un film qui met en images des instincts assez basiques, des situations assez convenues même si elles paraissent un peu compliquées à causes des noms barbares et du grand nombre d’anneaux. On a remplacé le Graal autrement dit le « zizi en érection » par l’anneau, autrement dit « la zézette ouverte de la Madame » pour une fable gentillette au pays des dragons qui ne fera de mal à personne sauf peut-être au porte feuille en euros, car le coffret DVD avec figurine incorporée est tout de même hors de prix ! !

Merde on s’en fiche c’est Noël et c’est les parents qui payent et c’était cela ou l’album de la Star Academy !

« Le seigneurs des anneaux » de Peter Jackson, avec Elijah Wood, Sean Astin, Dominic Monaghan, Billy Boyd, John Rhys-Davies, Viggo Mortensen, Sean Bean, Orlando Bloom, Ian McKellen, Liv Tyler, Cate Blanchett et Hugo Weaving.