« SECRETAIRES TRES PARTICULIERES » par Theatra Rocroi

« SECRETAIRES TRES PARTICULIERES » par Theatra Rocroi

Le théâtre est souvent sublimé par des amateurs, vierges de toute prétention et frais comme l’enfant venant de naître.
Derrière leur amour de l’art théâtral, ces comédiens ont une saine passion qui dépasse les intérêts financiers.
Eux ne sont pas là pour cabotiner ou pour faire des ronds de jambes, mais uniquement pour faire plaisir en se dépassant et en relevant le défit d’intéresser un public pour l’emmener dans leur sillage.
Le pari est donc gagné pour la Troupe de Theatra Rocroi, accessoiristes, comédiens, décorateurs et éclairagistes compris, car tous font déjà preuve d’un étonnant savoir-faire qui va sûrement les emmener plus loin que prévu.

Il fallait être présent pour se rendre compte du franc succès de cette pièce et de la longue ovation du public conquis par la remarquable prestation des comédiens novices mais dignes de leurs illustres aînés.
La Salle Nevers, de la ville de Rocroi (Ardennes), était noire de monde en ce samedi 1er octobre 2011, dès 20h30, pour la première de la pièce « Secrétaires très particulières », une comédie en trois actes de Vincent Durant.

Dès la levée du rideau, on est happé par le scénario qui promet déjà des moments plus intenses voire croustillants. On ne voit pas le temps passé et on voudrait déjà que l’entracte, entre l’acte 1 et 2, soit terminé pour se replonger, avec bonheur et délectation, dans cette comédie légère autant que divertissante. Le bonheur, le sourire et les rires, les étonnements et les exclamations étaient au rendez-vous autour de cette histoire digne du théâtre populaire dit de boulevard, grâce à la mise en scène du génial Rafael Fernandez.

Une étude de Notaire de province n’est habituellement pas l’endroit propice au développement de l’érotisme, à la rêverie et aux comportements volages, sauf chez cet officier public où règne un certain désordre pour ne pas dire un joyeux bordel copieusement entretenu par Jeff Terwagne, lequel tient le rôle du gendre et de l’associé du Notaire, une sorte de beau gosse lâché par l’enfer pour divertir le paradis.
Quant à Nancy Huet, la secrétaire coincée du début de la pièce, elle semble bien loin d’être celle qu’on croit et cette pseudo adepte du couvent, des jupes droites et des chemisiers vieillots, a en fait le feu aux fesses et dans son corsage, quitte à nous le prouver par un effeuillage final soft mais inattendu, lequel déclenchera même quelques fantasmes inavoués dans l’assistance.

« Secrétaires très particulières », une pièce à voir et à revoir… Qu’on se le dise !