De mort et d’eau fraîche de Layticia Audibert

De mort et d'eau fraîche de Layticia Audibert

Layticia Audibert, peintre et juriste, expérimentatrice de l’Art, sort un premier roman mortel. Un roman conceptuel qui met en scène la Mort, la Hype et un enfant gâté de 30 ans qui porte le prénom du premier homme sur Terre.
Layticia Audibert a construit son livre comme on fait un tableau d’Art contemporain, il y a dans ce livre de l’Idée, de la Mise en Scène, des couleurs qui s’équilibrent, des formes et des matières minimalistes qui donnent du sens.
C’est de l’Art appliqué à la Littérature, c’est à la fois déstabilisant, blasphématoire et jubilatoire à la fois. On passe à travers des tas de sentiments contradictoires mais on continue la lecture, on est porté par un rythme, par un style.

A travers le vrai-faux prétexte des pêchés capitaux, on se laisse embarquer dans une quête initiatique de la dernière chance, où le héros va côtoyer l’extrême, l’excès, la folie des sens pour être en paix avec lui-même, arriver à s’auto-réconcilier.

Sur le papier on pourrait croire ce livre assez convenu, empli de clichés, de facilités et de maladresses mais Layticia Audibert s’en sort bien, elle sait plaire sans dénaturer, fédérer sans vendre son âme au Diable. Elle sait trouver l’harmonie dans les phrases et les chapitres, mettre en scène avec bonheur des moments qui sans talent pourraient être grotesques ou vulgaires.

C’est moderne, enlevé, énervant, jouissif, voyeur et gonflé. C’est un livre libre, affranchi des codes classiques bien qu’assez bien documenté et érudit, mine de rien.

Il faut donc lire "De mort et d’eau fraîche" comme une expérience moderne qui frapperait nos consciences de manières chirurgicales et plaisantes.

Ce Roman est une fable à ne pas prendre au premier degré. Il faut savoir la lire et comprendre au-delà des idées reçues, c’est une œuvre bien plus profonde qu’elle ne paraît de prime abord.
Un voyage transgenre artistique qui vaut le détour, en tout cas. La galerie de mots de l’auteur mérite une visite attentive.

"De mort et d’eau fraîche", Layticia Audibert, Kirographaires., 18,45 euros.