"Je suis très souvent d’accord avec les gens qui pensent comme moi", l’interview

"Je suis très souvent d'accord avec les gens qui pensent comme moi", l'interview

Notre Fondateur bien aimé Frédéric VIGNALE sort le 6 juin 2011 un nouveau livre "Je suis très souvent d’accord avec les gens qui pensent comme moi" aux Editions du Littéraire. Ne dérogeons pas à cette grande règle journalistique complaisante qui est qu’un patron de Média a toujours droit, dans la grande Presse traditionnelle - comme sur le Net, à une large publicité de son dernier ouvrage dans les colonnes de sa propre entreprise.
Voici donc une Interview pleine de connivence(s), de cirage(s) de pompe, de flatteries et autres avis subjectifs laudatifs envers celui qui a fait ce que nous sommes aujourd’hui, c’est à dire un Journal libre cliqué plus de 10 millions de fois en 8 ans.


Olivier Chapuis-D’Orgeval : "Je suis très souvent d’accord avec les gens qui pensent comme moi" c’est ton dernier livre, il s’agit là d’un aphorisme écrit par toi-même... mais ça pourrait aussi être du Pierre Dac ?

(rires) On a les comparaisons qu’on mérite ! Pierre Dac était un Génie de l’humour français et il écrivait remarquablement bien, il avait, un grand sens des formules. J’aime beaucoup Pierre Dac mais je ne me prétends pas humoriste comme lui. Je n’ai pas écrit un livre d’humour. Je ne veux pas exercer le métier de comique. Je trouve même cette course au rire assez navrante. J’ai l’impression que le rire c’est quelque chose qui doit arriver par "accident", par "incident", je préfère l’idée, le concept, l’écriture subtile de l’ironie, du cynisme, du second degré. Si d’aucuns veulent lire des livres comiques qu’ils dévorent les propos de Jean-François Kahn, Robert Badinter, Bernard-Henri Levy ou Jack Lang à propos de l’affaire DSK. Ou pire encore les propos de Yann Moix sur la Suisse ou Polanski...

Olivier Chapuis d’Orgeval : C’est un peu à contre-courant d’écrire des aphorismes de nos jours non ? Je veux dire, un peu précieux, vieille France ou désuet peut-être....

Le Hype et le ringard participent du même processus. On est toujours le has been ou le never been de quelqu’un. Quoi que vous fassiez, il y aura toujours quelqu’un pour vous trouver conservateur, hype, nazi, génial, d’une autre époque ou furieusement tendance. Pour ma part on a déjà tout dit de moi sauf la vérité, mais je pense qu’avec le temps, le travail et l’obstination il est des choses qui crèveront les yeux.
Je suis finalement quelqu’un de très classique qui aime l’Histoire avec un grand H. et l’esthétique des années 40 en matière de cinéma et littérature notamment, mais j’ai très vite compris l’intérêt des nouvelles technologies. C’est sur les réseaux sociaux en général et Facebook en particulier que j’ai repris le goût à l’écriture dans ce fantastique foisonnement intellectuel et dans cette hyper interactivité intrinsèque à ces nouveaux médias. Donc j’écris ’vieux’, à l’ancienne dans un système jeune et vierge de beaucoup d’expérimentations littéraires. Ce livre est une expérimentation avant tout, sur le mot, sur l’actu, sur l’égo sur la phrase, sur le rapport textuel au monde.
Et pour bien comprendre le monde faut souvent passer par une grande et belle introspection.

Olivier Chapuis d’Orgeval : Quel est le concept exact de ton livre ?

C’est un journal intime, jour après jour, ponctué par une phrase qui n’a pas toujours un rapport avec l’actu du jour. La phrase a une vérité générale mais pas que, elle peut être drôle mais pas que, elle peut être cynique mais pas que, elle peut être partisane mais pas que, elle peut avoir du sens ou pas que.
Ce livre raconte mon année 2010 réelle ou non. On ne sait pas bien. Peut-être que tout est faux, ou alors que tout est vrai. L’intérêt - s’il y en a un - est ailleurs.
C’est un témoignage moderne et sans compromis, une sorte d’écriture en direct, on line, participative presque. Ceux qui m’aiment ou me détestent trouveront leur compte. soit pour m’aimer encore davantage soit pour me détester plus. Ceux qui ne me connaissent pas trouveront peut-être même un certain plaisir et une envie de me connaître mieux à travers les films, les collages ou les photographies.
Ce livre raconte un l’histoire d’un type de 37 ans qui se raconte, raconte les autres, raconte le monde. C’est aussi simple et compliqué que cela.

Olivier Chapuis d’Orgeval : Pourquoi continuer à créer, à expérimenter, à chercher de nouvelles voies dans un monde si peu enclin à reconnaître et valoriser les parcours aussi atypiques que le tien ?

On ne peut pas expliquer ni rationaliser cela. Créer est chez moi un besoin vital. Je ne cherche ni à plaire ni à déplaire (même si j’adore les deux de la même manière), je ne cherche aucune reconnaissance ni même plus de moyens.
La seule chose qui continue à m’intéresser c’est le forum, le partage des idées, les polémiques littéraires, de réfléchir aux mécanismes de la société du spectacle.
La France a un peu de mal avec les gens comme moi et c’est peut-être pour cela qu’elle est en si mauvaise santé, mais je ne vis pas douloureusement cet état de fait. Je continue avec une grande liberté politique, intellectuelle et pratique à faire exactement ce que je veux avec une cohérence qui échappe peut-être à beaucoup mais pas à moi-même ce qui est l’essentiel, tu en conviendras.

Olivier Chapuis d’Orgeval : les femmes, la politique, les médias, les religions, l’absurde, un regard acerbe mais doux sur la société... voilà quelques grands thèmes vignaliens... mais est-ce que tu t’auto-censures ?

Un monde sans censures ou auto-censures serait insupportable, idéaliste et crétin. Parfois je pourrais tuer quelqu’un pour un bon mot, je m’autorise beaucoup de choses même s’il est des sujets qui ne m’intéressent pas ou avec lesquels j’ai du mal. La Maladie par exemple est une thématique compliquée à traiter de manière digne. Les gens malades deviennent leur maladie, ils se cachent derrière c’est un peu comme ceux qui ont une grande cause et qui se font manger par elle.
Finalement je ne me donne pas de limites morales ou éthiques car je fais en sorte que chacune de mes phrases puissent être lues un jour par mes filles. C’est un merveilleux et tendre (et indispensable) garde-fou.


Olivier Chapuis d’Orgeval : Pourquoi faut-il acheter ton livre ?

Quand on sait que l’affaire DSK a fait la UNE de 150 000 médias dans le monde, on se dit que le monde a besoin, après cette histoire sordide et violente qui au mieux est un adultère de classe et au pire un acte criminel, - et puisque Dieu est mort - d’une spiritualité laïque , donc de mots, de philosophie, d’esprits libres et de réflexions plus ou moins distanciées... il y a tout cela dans "Je suis très souvent d’accord avec les gens qui pensent comme moi" et plus encore, je le crois (rires)


Je suis très souvent d'accord avec les gens qui... par fvignale

"Je suis très souvent d’accord avec les gens qui pensent comme moi" , Frédéric VIGNALE, Les Editions du Littéraire, 7 euros.

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Le site officiel de Frédéric VIGNALE : http://www.vignale.biz