La conquête, un insupportable film de propagande sarkozyste

La conquête, un insupportable film de propagande sarkozyste

Quelle déception ! Le film "La Conquête" de Xavier Durringer ne tient pas DU TOUT ses promesses. C’est un gros problème de concept, d’écriture plus que de réalisation. C’est vraiment dommage car il est servi par de grands jeux d’acteurs et ça aurait pu être un merveilleux pamphlet ou une belle critique de la politique française des années 2000. Au lieu de cela, c’est un pénible film d’un genre qu’on croyait désuet et d ’un autre temps, celui de la propagande politique. On dirait une commande de l’UMP pour flatter les troupes du parti de droite. on comprend mieux pourquoi l’Élysée n’a jamais voulu faire capoter le projet...

Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Le Coq et Samuel Labarthe font de grands numéros très réalistes mais ils jouent un texte d’un grand parti-pris au sein d’un concept global plus que discutable.

Denis Podalydès est exceptionnel, au sommet de son Art. Il campe Sarko sans l’imiter, le film n’a d’intérêt historique que pour marquer sur la pellicule son immense performance d’acteur. Samuel Labarthe en Villepin est aussi très brillant, crédible et impressionnant, mais tout le reste est pitoyable, édifiant, insupportable et indéfendable.

Dans ce film qui ressemble à un téléfilm avec de gros moyens de production, on suit moins la conquête du pouvoir que la rupture avec Cécilia. Le reste on le connaît bien, on s’en souvient, on l’a vécu dans les médias.

Que ce soit en politique comme dans le privé, on nous montre un Nicolas Sarkozy gentil, touchant, drôle, tendre, amoureux, intègre, fidèle, humain, généreux... il n’y a pas une ombre au tableau. C’est un portrait idyllique d’un homme à la fois fort et terriblement humain, d’une intégrité morale irréprochable qui convainc tout le monde et fait mieux que tout le monde.
Il est petit et pas beau comme Villepin mais il est teigneux et accrocheur et ne vit que pour l’amour d’une femme, une seule.

Il refuse les coups d’un soir, ne veut pas triompher sans Cécilia, ne vit que pour lui faire plaisir et sait mieux que quiconque déjouer les pièges des grands vilains manipulateurs que sont Villepin et Chirac.

Villepin c’est le méchant de l’histoire, le salopard faussement classe qui dit "putain", s’énerve tout seul et veut la perte de Sarko par tous les moyens.
Tous les personnages sont caricaturaux et font de Sarko le héros idéal qui plaira à toutes les couches sociales même ses ennemis de Gauche et d’Extrême Droite. On croit rêver.

Patrick Rotman a écrit un film sans thèse ni antithèse et sans problématique, un film superficiel, vain qui n’a aucune profondeur ni politique ni sociale et encore moins psychologique.
On suit une bluette bling bling sans saveur où Sarko a le beau rôle, une farce drôle seulement à ses dépens qui est tout sauf un film d’auteur ou un film engagé.
C’est un film tiède, sans couilles, sans idées, sans point de vue, sans hauteur sur l’événement. Il fait un peu penser aux Guignols mais en beaucoup moins bien écrit et mis en scène.
On s’ennuie, on rit des défauts ou des maladresses. Ce film est un ratage total qui finalement ne profitera à personne à Droite ou à Gauche et encore moins au Cinéma.

Une vraie déception.

"La Conquête" un film de Nicolas S. avec Nicolas Sarkozy, Cécilia Sarkozy, Jacques Sarkozy, Dominique Sarkozy. Scénario : Sarko. Production UMP, Lagadère et Bolloré.