Pape, un métier d’avenir !

Pape, un métier d'avenir !

Le conseiller ANPE qui m’est échu pour mon retour à l’emploi ne va pas en croire le stylo bille fuyant son incapacité à me refourguer dans une case professionnelle. Lui ayant formulé l’envie de faire l’Euro 2004 mais n’ayant plus l’âge requis pour intégrer l’équipe de France, passablement échaudé par le refus du comité olympique d’accepter ma naturalisation de boy des United states of America afin de servir de cobaye au laboratoire pharmaceutique pour Athènes 2004, j’étais démuni face à mon inadaptation au monde moderne. Depuis hier j’ai enfin trouvé un but à mon futur. Ou plutôt une voie. Un chemin de croix fleuri. Je vais bonifier un poste existant. Celui de Pape.

Non je ne veux pas devenir moineau américain mais bien chef incontesté et incontestable de l’église catholique romaine. Voir plus si affinité avec le poste. J’ai visionné Lourdes 2004 (c’est vraiment l’année de toutes les performances sportives), soudain alors qu’un filament de bave entretenait la robe du papou Jean Paulo II, j’ai eu une illumination. Une vision panoramique d’un avenir radieux. Je me sentirais bien dans son costume de Captain Marvel immaculé. Je serais entouré de Kryptoniens sapés de noir pour montrer qu’ils sont inférieurs à moi mais toujours aux petits soins, prêts à dire amen à mes moindres désirs. C’est ça le pied intégral ! Ne rien foutre, ouvrir sa gueule et ne jamais être atteint par une limite d’age.

J’ai pas mal étudié la chorégraphie des clergymens lors de la venue dans les Pyrénées du grabataire le plus célèbre de la terre. Faut savoir que le polonais, c’est Nicolas et Pimprenelle tirés par des ficelles. Les diacres, les abbés, les curés, les cardinaux doivent parfois remettre d’équerre le senton qui tombe du buffet. Sont tous rangés en ren con gnons, à la file indienne. Tu vois à leurs regards qu’ils sont prêts à lui piquer la place. A la chaise musicale, de par mes nombreux mariages (civils) je me suis souvent retrouvé à danser la queue leu leu de sa sainteté Bézu pour toujours terminer par gagner la manche. Objectivement, je devrais vraiment faire un malheur.

Lui il est hors course depuis que la gigote l’a pris comme un shaker, c’est donc que bientôt - que maintenant même - les hauts Papous du Vatican lui recherchent un successeur. Avant que la fumée blanche ne puisse polluer les toits de Rome : je vais envoyer mon CV, une lettre de motivation ainsi qu’une photo enluminurisée . Pour ce faire, je demanderais un subterfuge à un pote pour m’installer une auréole au dessus de mes tifs. Avec photoshop on peut faire des miracles.

C’est pas pour me lancer de l’encens sur la frimousse mais j’ai toutes les compétences requises pour l’activité de seigneurie. D’ailleurs, s ’ ils veulent je peux prouver avoir refourgué dans ma jeunesse quelques 369. Magnum en provenance de la filière corse. Dans la mesure du possible et suite à quelques cours de rattrapage je pense pouvoir tenir la dragée haute aux terroristes talibans pour négocier la ristourne de 10% sur la caisse de munitions .

C’est décidé, j’en ai parlé à ma femme, je vais tout faire afin d’obtenir ce job. Apparemment c’est bien payé. Y a qu’à voir leurs gibus et les pèlerines qu’ils portent sur le dos. Leurs casaques sont toutes brodée s de rubis, leurs bagouses tournent la tête aux meilleurs joailliers israélites. M’est avis que je vais ouvrir un surplus de fouffe labellisée par le parti. Je redistribuerais l’oseille gagnée à l’abbé cailloux moins un petit pourcentage pour mes bonnes œuvres perso.

C’est vrai, j’ai l’air retord comme ça, mais dans ma vie j’ai toujours désiré donner du bonheur. Je serai donc la joie du peuple catholique. Je ferai le lien intergénérationnel avec le pèlerin moyen et le voyou athé. Pour la communion, je laisserai jouer les sous-fifres pour placer sur une langue verte l’ostie consécrateur ; par contre je noierai tout le sang du christ pourvu qu’il soit daté d’avant ma naissance. J’ai jamais craché sur un jaja blanc de bonne facture, c’est ce qu’on appelle boire le petit jésus dans sa culotte de velours.

Apparemment, on a le pouvoir aussi de mettre des saints sur les calendriers comme pour de rire. Je sens que je vais canoniser à la vitesse grand V. Je vais rayer les anciens st machin et st Raphaël pour y placer des cadors de mon cœur. D’abord mes proches : La Froiss, les contrebandiers qui vivent sur mon ring, mon chat aussi. Ensuite j’irais mettre la légion d’honneur de la place Saint Pierre à des gens biens : Michel Houellebecq, Virgines Despentes, Sandrine Rotil-Tiefenbach pour la lecture ; Eicher, Cali ou Miossec pour la grande musique ; Vanessa Paradis inévitablement, Béatrice Dalle ou Jean Lefebvre pour le cota sur pellicule. Je trouverai bien quelques barbouilleurs d’art moderne qui seraient intéressés par la breloque au coin de la veste.

Bon, le métier est à risque, faudrait pas qu’aussitôt sur le trône, je me prenne une grosse dragée dans la poire comme mon prédécesseur. Je sais pas ce qu’il en reste de bon mais il a périclité dans le grotesque JP II. Son retour c’est pas l’œil du tigre.

Vu le contexte et le panorama géographique de résidence, je devrais m’adapter facilement. J’ai toujours eu un faible pour le climat italien. Je vais sommer de brûler les accords de Latran et faire porte ouverte des 700 h. à tous les gueux qui voudront bien squatter un bout de terrain. Y a une justice dans mon fonctionnement. Chacun sa tente sur le parvis de la maison de Dieu. On fera des sandwichs merguez en recrutant Ali BenSousan le meilleur gargotier de toute la France.

Forcément avec des modifications de cet acabit, je ferai des jaloux dans les autres sectes. M’enfin, le service d’ordre et la Papamobile seront là pour me protéger des voyous. Je prévois aussi le gros délire dans la berline. Le carrosse pontifical doit en avoir sous le capot. Préparez vos missels et vos bréviaires, faites des prières au saint de la route en folie ! Je me sens pousser des ailes de baron rouge, sillonnant les routes de Castel Gandolfo, musique à donf, avec un petit ’Agnus Dei’ ou ’L’Avé Maria’ joué trompette solo par Marcel Bozuffi.

Pour le texte aucun souci. Avec ma plume j’aurai quelques succès dans les homélies le dimanche matin. Je prophétise un age d’or pour la casbah de JC. On va ré-investir les églises. Comme le dit si bien le poète anisé repenti de ce XXIème siècle : « C’est pas l’homme qui prend la mer c’est la mitre qui fait l’homme. ». Ma petite cheminée sera bien couverte avec un casque pareil.

Je n’ai que deux ans de latin dans la vue pour épater le chef d’état en visite mais vu ce qu’on comprend du baragouinage de celui en place actuellement, je devrai bien m’en tirer. Deux pater et trois pavés et voilà la sauce est prise. J’imagine déjà la grosse grimace prévue lors de la génuflexion de Bernie. « La catho au poteau » que je débuterai mon discours de bienvenue.

Reste l’histoire du lit. Du couchage. En first initiative : obliger le garçon de toute obédience, à s’enfoncer un caoutchouc sur le pieux à plaisir et proposer le mariage mixte, homosexuel, hétérosexuel, bi-sexuel. Accepter aussi qu’on efface un futur malheureux sans que l’anathème ne tombe sur la chapelure de celle obligée d’effectuer ce geste. Christine qui n’a que 16 ans et dont l’entourage n’avait pas que des idées saintes pourra continuer de regarder le ciel la tête haute.

Tous les amoureux de la vie prenez ma main vous venez de trouver un père. Le seul hic c’est que la responsabilité demande qu’on garde le silence physique sur ses désirs. Par derrière les codes rigides des douze commandements rédigés en marbre, je pense bien trouver des fougueuses illuminée s prêtes à offrir leur corps au chef de camps. Aux MJC, virés les laiderons et cageots embigotés par dépit, il reste une belle quantité de mutines n’ayant pas conscience des plaisirs de la chair. Force est à la loi, donc à moi, de leur prouver le contraire. Tout sourire je leur montrerai le divin du truc.

Si moi je peux me payer de la bicorne y a pas de raison que les généraux soient lésés dans l’affaire. Fini le vœux d’abstinence. J’endosserais seul le prestige virginal pour mieux le trahir le soir venu. On peut déjà noter sur l’encyclique prochaine : des parties de jambes en l’air exaltées. Je vous promets de la fornication apostolique et sans complexe. Digne des cardinaux pervers du Moyen-Age.

On fera des enfants. Des enfants de l’amour et du bon dieu. Que demander de plus ? Mon programme est chouette non ? Je leur promettrai même, à mes examinateurs, de lâcher la rampe avant le délire. Je ferai pas l’éternel retour du pousse mégot. On me portera pas sur les fonds baptismaux jusqu’à ma sanctification. Je prendrai une petite retraite pépère et ferai en sorte que le suivant parte sur les mêmes bases que les miennes.

Il ne me reste qu’à vous bénir et vous donne rendez-vous pour le Woodstock chrétien que j’organise la saison prochaine et qui s’intitulera « Vatican III ».