Rarement on a vu un peintre réussir aussi bien la jonction entre l’ancienne et la nouvelle peinture. C’est ainsi que chacun de ses tableaux est une oeuvre intemporelle, percutante, forte. On reconnaît un Kanevsky en une seconde, il y a une patte, une griffe, une vision du monde dans chacune de ses toiles.
Les compositions, les couleurs, la manière de montrer ces corps nus ou drapés dans une sorte de déconstruction réaliste dont il est le seul à exprimer de cette manière, c’est justement cela le style Kanevsky.
Kanevsky peut tout se permettre, aborder tous les thèmes, mêmes les plus étranges, abscons, impudiques ou incongrus. Ses mises en scène, entre voyeurisme respectueux et travail sociologiquement d’un groupe en huis clos parlent directement au coeur, à l’âme et au cortex.
Le choc est évidemment esthétique, le cadrage est toujours d’une grande inventivité mais il y a toujours cette part d’histoires personnelles qui nous touche tant.
Kanevsky construit de la peinture qui bouge, de la peinture en mouvements impeccables et nobles, ses toiles nous parlent si on veut bien les écouter, elles nous parlent en échos intimes de souffrances et de moments suspendus.
Kanevsky arrête l’action pour mieux en montrer sa mécanique secrète, pour mieux analyser la splendeur des corps sans artifices, la densité des tissus de peau et des étoffes.
Kanevsky est un génie. On ne peut rester indifférents à son travail. Il y a quelque chose d’inéluctable dans ses oeuvres. On sait, on sent que ça va durer, que cela va traverser les siècles sans vieillir. L’unique et le merveilleux de l’Art s’incarne dans le travail de ce peintre qui a inventé un monde aussi riche que tous ceux que l’on considère comme des maîtres dans l’histoire de la Peinture.
La révélation est totale, on a ici un peintre complet maniant toutes les qualités d’un artiste d’exception. On ne peut que s’extasier devant de grâce, de murmures poétiques et référentiels et qu’admirer ce grand artisan du siècle.
A voir absolument.