Mal logée à Clichy-la-Garenne, une famille attend depuis 15 ans un logement social décent.

Mal logée à Clichy-la-Garenne, une famille attend depuis 15 ans un logement social décent.

Il est des histoires du réel dont on aimerait pouvoir dire qu’elles sont de mauvaises fictions, mais celle que nous allons vous raconter se passe bel et bien en France en 2011, elle existe et elle est révoltante. Nous avons rencontré la famille G à Clichy, rue de Paris qui vit une cruelle mésaventure humaine et sociale depuis 15 ans. Cette histoire touche une des choses les plus précieuses dans la vie : le logement. Une famille toute entière vit les affres, les inconvénients et les misères d’un logement exigu depuis trop longtemps, et nous espérons que cet article créera un déclic dans l’existence de ces gens bien et dignes. On ne peut que souhaiter que, spontanément, des puissants, des élus ou des personnes ayant un réseau dans ce domaine, puissent les aider, activement.

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Les faits, une histoire tragique

La Famille G, vit d’abord à Asnières dans un petit studio insalubre, sans douche. Pour se laver c’est la galère, il faut aller aux douches publiques, ou utiliser des bassines ; bref une réelle promiscuité qui rend l’ordinaire beaucoup plus compliqué et pénible que n’importe quelle famille vivant dans un espace décent. Salah G. le père de famille, algérien, travaille en France depuis une vingtaine d’années puis se marie avec Malika qui vient le rejoindre en France. Ils ont trois enfants, tous nés dans l’hexagone. Salah travaille d’abord pour les Chemins de fer, ainsi que sur des chantiers. Il fera ensuite du nettoyage dans les Bus, et c’est là qu’il sera victime d’un accident grave qui l’empêchera de travailler jusqu’à la fin de sa vie qu’il terminera en invalidité, handicapé à 80 pour cent. Son accident du travail qui a eu lieu à 49 ans, l’immobilisera 10 ans et il décèdera dans la souffrance à moins de 60 ans. Malika G. a une carte de résidente française depuis 1998, et fait des ménages dans deux sociétés différentes pour subvenir aux besoins de son foyer depuis la mort de son mari.

Depuis 1996, la famille G. vit dans un studio de 24m2 qui nécessite de nombreux travaux : les fenêtres sont à changer à cause des infiltrations, la porte ferme mal ; et depuis la mort du Père, les trois femmes et le garçon cohabitent du mieux qu’ils peuvent sans intimité aucune. Depuis 1996, la famille a fait des demandes de logement social. Elle a des rendez-vous annuels mais rien ne se passe. L’assistante sociale du quartier ne s’occupe pas des problèmes du logement, ils ne peuvent que se débrouiller tous seuls.

L’aînée des enfants, Sonia a un Bac ES, un BTS assistante de direction et une licence de management. Elle vient de signer un CDI de Chargée de clientèle dans le Tertiaire, dans le BTP. C’est elle qui, depuis toujours, s’occupe des papiers administratifs car ses parents parlent bien Français mais ont du mal à l’écrit. Elle se bat, comme une acharnée depuis des années, écrit des lettres aux avocats et aux administrations. Elle sait qu’elle a le destin de sa famille entre ses mains et se sent responsable. Elle pourrait quitter l’appartement, épouser son fiancé, mais elle refuse d’abandonner sa famille. Elle se pose sans cesse la question « Sur quelle base est fondée l’attribution des logements sociaux ? ». D’aucun accusent qu’il y a des passe-droits à la Mairie, et que certains ont bénéficié de logements par copinage, ou grâce à des pots de vin (entre 3000 et 5000 euros), pratique supposée très courante ; et que certains dossiers, comme par enchantement, se retrouvent en haut de la file. Rien n’a été prouvé, mais la rumeur circule entre les mal logés. Malika, la mère de famille serait parfois prête, elle aussi, à payer, car le logement est une base vitale pour le bien être de ses trois enfants. La misère rendrait presque envie d’être malhonnête mais elle se ravise et préfère que la justice fasse son travail. Mais elle est en droit d’être révoltée lorsqu’elle constate que, bien souvent, les fonctionnaires de la Mairie bénéficient en priorité des logements sociaux. Najait, 18 ans, passe un CAP coiffure en alternance. Le seul garçon de la famille est en seconde et veut devenir Ingénieur ou architecte.

La famille G. vit depuis un quart de siècle dans la plus grande promiscuité. Tout le monde vit au rythme des autres. 24 mètres carrés pour quatre personnes, c’est vraiment minuscule, et il faut une organisation sans failles. La famille G n’a jamais eu de retard de loyer. Elle paye 480 euros par mois avec les charges et bénéficie de l’aide au logement. Elle gagne largement assez pour prétendre à un logement plus spacieux en HLM.
L’humidité est un calvaire dans cet appartement qui donne sur une coursive exposée au vent. Les Fenêtres en bois devraient être remplacées par du plastique plus isolant du bruit et du froid. La famille est gênée par le voisinage.
Dans ce F1, vit une famille modèle bien intégrée, discrète, et aimée de tous, mais les enfants ont honte d’inviter leurs amis à la maison. Ils demandent juste à avoir une chambre chacun.

Des Projets.

Sonia voudrait se marier et que la famille de son amoureux vienne faire la prière qui les unit selon les rites musulmans, mais c’est impossible de les faire venir dans un appartement aussi petit. Sonia, en nous racontant cela, se dirige vers la cuisine, pour verser une larme, en toute pudeur.

Un bon dossier mais qui ne suffit pas...

La famille a pourtant un très bon dossier à l’OPHLM. (Office public habitation à loyer modéré). Malika ne sait ni lire ni écrire et depuis que Sonia a 9 ans, elle s’occupe des papiers de toute la famille. Elle n’en peut plus. Elle a souvent raté l’école pour aller aux rendez-vous sociaux. Elle perd patience face aux promesses non tenues qu’on lui fait, à chaque rendez-vous,
Son Dossier DALO a été refusé le 14/06/2010. Sa demande d’aide au tribunal administratif de Versailles a été rejetée le 20/05/2010. La Famille G. ne demande pas la charité, elle peut payer 700/800 euros pour se loger décemment/ pour avoir un F4 ou F3. Mais on ne lui fait aucune proposition de relogement depuis 15 ans. C’est proprement inadmissible.

Les cinq semaines de vacances scolaires, la famille G. va, heureusement, s’aérer en Algérie, mais quand elle rentre à Clichy, sa situation reste inchangée.
Qui viendra en aide à la famille G. ? Nous en appelons vraiment à votre solidarité pour cette famille exemplaire, adorable, charmante et bien sous tous rapports.

Pour contacter la famille G. : famillelogement@hotmail.fr