Neil Thomas, rencontre avec un écrivain fantastique

Neil Thomas, rencontre avec un écrivain fantastique

Neil Thomas est un écrivain qui mérite qu’on s’intéresse à lui et à son univers, un passionné de 35 ans qui utilise au mieux les nouveaux moyens virtuels de communication, les réseaux sociaux pour faire partager sa fantastique inclination pour le genre du Fantastique. Assurément cette interview vous donnera envie de le lire plus longuement. Nous sommes très heureux, au Mague, en tout cas de lui donner la parole. Un auteur à suivre...

1. Neil Thomas peux-tu te présenter à nos lecteurs qui auraient malheur de ne pas te connaître encore ? Qui es-tu et quel est ton parcours d’écrivain ?

Eh bien, salut à tous ! Je m’appelle donc Neil Thomas romancier et poète de Loire-Atlantique. J’ai 35 ans, je suis brun, yeux verts, j’aime le chocolat et les cookies et... oh désolé, je m’éloignais de la question ! ^^ bref, j’écris, je lis, je facebooke, je tweete, je vis dans les Mots.
Je n’ai pas de parcours littéraire classique comme on a souvent l’habitude de voir, j’ai eu un bac économique, fait des études d’anglais en fac, ai touché divers métiers avant d’arriver finalement à l’écriture. Avec un premier bouquin co-écrit avec un ami, "Correspondance d’un Poète à un Fou", je suis entré dans le monde de l’édition et du livre plus généralement et je me suis fait arnaqué car on me demandait de l’argent pour faire mon livre, le truc qu’il faut refuser à tout prix, si je peux donner un conseil. Comme je ne m’y connaissais peu ou pas, j’ai accepté. Mais comme je n’aime pas me faire arnaquer, j’ai crée une association d’écrivains qui se publiaient eux-mêmes sans passer par ces faiseurs de livres malfaisants. L’association, Les Alchimistes du Verbe, s’est transformée en une véritable maison d’édition à compte d’éditeur et depuis, je me suis désengagé du processus éditorial pour ne me consacrer qu’à l’activité d’écrivain.

2. Tu as une grande foi en ta littérature et aussi un beau dynamisme. Tu défends un genre, le fantastique qui a un vrai public mais qui est mal connu du plus grand nombre et surtout injustement médiatisé. Qu’est-ce que le Fantastique aujourd’hui et pourquoi l’as-tu choisi en dehors du fait d’être un type fantastique évidemment ?

Le fantastique, je rôdais autour depuis quelques temps, mon écriture s’inscrivant toujours un peu du réel et de l’imaginaire, mêlant ces deux entités pour pouvoir proposer un peu de rêve, un peu d’évasion. Et puis, il y a quand même mes lectures d’enfance, de Stephen King à Edgar A. Poe, de D. Buzatti à Maupassant et Jules Verne... entre autres. j’ai découvert avec c egenre, el Fantastique, que l’on peut suggérer, proposer des postes de lectures incroyables, que le lecteur peut être littéralement happé par un texte car il ne sait jamais si ce qu’il lit est la réalité ou du rêve, un peu comme Morphéus (in ’Matrix’) propose à Néo de le suivre au fond du terrier pour voir ce qu’il y a. j’ai toujours aimé cette idée que l’on marche sur une corde et que l’on oscille entre deux univers. Il existe un véritable public pour ce genre et c’est dommage que les médias et les éditeurs français n’en font pas beaucoup cas de ceci. On dit souvent que les Français - alors que les Anglo-Saxons et les Américains sont largement plus "ouverts" et "curieux" - sont assez conservateurs, assez pragmatiques et qu’ils aiment bien retrouver ces valeurs dans leurs lectures (il suffit de voir le genre de bouquins qui se vendent le plus, entre le terroir et les biographies...) mais c’est sans compter sur une tranche de la population, même très jeune maintenant qui cherche autre chose, qui cherche d’autres postes de lectures, qui cherchent de l’évasion. J’essaie de m’inscrire dans cette voie et je remercie chaleureusement ces lecteurs de permettre une autre littérature.

3. "Les estranges aventures de Léonard de Plancy" est ton dernier livre. Tu as choisi délibérément d’utiliser un mot en ancien français dans le titre, explique-nous le travail sur la langue et sur la documentation historique qu’implique un livre de SF.

Selon ma vision du fantastique, et traditionnellement, le genre s’inscrit dans la réalité dans laquelle on émet un doute, une question, on suggère de glisser juste un instant sur cette frontière entre le réel et l’imaginaire. Il faut donc énormément se documenter, pour mon cas, sur les lieux, les monuments historiques qui sont chargés d’histoire, sur la symbolique de ces derniers. Et là, il y a un rapport avec ce qui se faisait au Moyen-Age et dans des temps plus reculés, d’où ce clin d’œil avec l’écriture et la langue de vieux François.

http://www.neilthomas.fr/roman_leonardplancy.htm

4. Dans ton livre tu racontes une descente aux enfers entre le passé et le présent...

C’est une descente aux enfers aussi bien métaphorique que "réelle". L’homme, à tout moment, peut sombrer dans ce côté obscur parce qu’il aura cédé à une tentation, parce qu’il voudra plus de pouvoir, parce qu’il sera prêt à changer sa nature d’humain pour devenir "autre".. je ne sais pas si je suis très clair. On en revient à cette corde sur laquelle je marche et sur laquelle nous marchons tous à un moment ou à un autre : nos choix nous conditionnent et nous façonnent. A tout moment, on peut basculer et j’ai choisi, cette fois-ci, la voie vers de sombres contrées........

5. La cathédrale de Chartres est un des fabuleux décors de ton livre. Pourquoi ce choix ?

La Cathédrale de Chartres est un monument historique gigantesque, une architecture colossale et incroyablement riche de détails. Il y a comme dans toute construction religieuse de cette ampleur une raison à chaque chose, à chaque ornement et j’aime découvrir cela. J’aime montrer, découvrir ces infimes détails qui sont pourtant devant les yeux de tous et qui participent de la Beauté et de la Force du lieu. Il y avait également une symbolique importante, voire sacrée à choisir cette cathédrale.

6. Finalement dans un roman fantastique c’est encore plus important de parvenir à entraîner le lecteur dans une histoire haletante et il faut être très attentif au rythme non ?

Du fait que j’écris de la poésie, j’ai acquis ce goût pour le rythme, cette musique des mots et dans le roman, cela m’est naturellement normal de faire attention à la cadence de la lecture, de l’écriture. J’écris aussi avec de la musique et cela est un outil important pour doner plus de mouvements à mon récit. j’ai envie - et j’espère qu’y arrive un peu - que le lecteur trouve quelque chose de nouveau à chaque page, qu’il ait envie de tourner unepage après l’autre, embarqué par ce que j’ai écrit, embarqué et entraîné par mes Mots, comme un ensorcellement.. ^^

7. C’est une vraie chance de vivre en France, un pays issu d’un passé historique aussi varié, dense et fort... c’est là l’exception culturelle à la France ?

Je ne saurais pas répondre à cela précisément mais c’est une chance, oui, de vivre dans un pays riche d’un passé historique comme le nôtre, c’est vrai. Après, il suffit d’y être attentif. Il y a tant à apprendre autour de nous, tant de chose que les générations précédentes et les Anciens nous ont laissées.. j’aime cette idée de legs, de transmission, d’héritage historique.

8. Si tu avais un Empire, tu en ferais quoi ?

Un Empire ? Alors là, je ne sais quoi te répondre. Je ne vois pas, je pense que j’essaierais peut-être de le faire évoluer, de le faire grandir,
Je ne me vois pas à la tête d’un Empire, à dire vrai... enfin pas pour l’instant !

9. Quel est le meilleur compliment qu’on puisse faire à ton roman ?

Que ce livre ait pu apporter de l’évasion, du rêve, des questionnements, des interrogations, que le livre ait pu bousculer certaines idées reçues, qu’il ait pu apporter d’autres pistes pour voir le Monde autrement.

10. Je laisse le mot de la fin cher Neil !

Je te remercie vivement pour ces questions, pour cette entrevue et j’espère que cela n’est qu’un début... Merci encore et bonne lecture à tous !

http://www.neilthomas.fr/

http://neilt44.wordpress.com/