«  LA VAGUE  » OU QUAND LE FANATISME REVIENT COMME UNE DEFERLANTE

«  LA VAGUE  » OU QUAND LE FANATISME REVIENT COMME UNE DEFERLANTE

Partout dans le monde, et même dans les Pays qui combattirent l’idéologie des grands dictateurs, le Nazisme revient comme la marée montante. L’ex-Allemagne de l’Est semble en être le berceau, mais ce raz-de-marée atteint aussi l’Ouest, des États-Unis d’Amérique jusqu’à chez nous.

Nos jeunes se perdent dans les méandres de leur isolement, du chômage et de la révolte. Ils n’ont plus de repères et disent ne plus vouloir exister dans ce grand désordre général lié à la pauvreté de leurs existences. Ils attendent, sans le savoir encore, un Führer qui pourrait enfin les faire vibrer dans l’embrigadement.

Ils ont soif de reconnaissance, d’une certaine discipline, de tenues identiques, d’un signe de ralliement et d’un drapeau symbolique. Ils se regroupent en bandes pour se sentir plus forts et sont prêts à se laisser emmener vers un régime totalitaire comme le Nazisme ou tout ce qui pourrait y ressembler de près ou de loin.

Le film « La Vague », qui est sur nos écrans depuis le 4 mars 2009, en est la preuve flagrante. Des élèves, un peu paumés, ne demandent qu’à participer à ce jeu de rôle proposé par un professeur qui essaye de leur faire toucher du doigt le fonctionnement du mécanisme d’une dictature.

Enfin un cours intéressant dans lequel ils vont pouvoir s’exprimer et laisser parler leurs plus bas instincts. Leurs vies monotones vont soudain avoir du piquant dans ce mouvement créé de toute pièce.

Ils vont comprendre que le fonctionnement d’une dictature est simple car il n’y a qu’à se laisser guider, avant d’y participer plus activement. Le Groupe sera leur force et ils deviendront invincibles, en suivant n’importe quelle personne capable de leur imposer des règles de vie. Ils attendent le Chef de la meute et lui seront dévoués corps et âmes.

Les valeurs à respecter sont à la portée de tous et l’obéissance, voire la soumission, sera le premier pas vers cette forme sournoise du totalitarisme.

La nature humaine est tellement cruelle que les récalcitrants seront éliminés par cet ensemble indissociable qui n’admet aucune rébellion et aucune trahison. Ou bien on rejoint la cause ou bien on est isolé, la loi du groupe est à ce prix-là et on l’appelle la première vague… celle qui annonce déjà la prochaine déferlante d’une doctrine puissante.

Ce petit jeu pervers peut devenir rapidement incontrôlable car les membres du groupe ne veulent plus retourner dans le néant de leurs existences vides. Chacun a son propre poste et des responsabilités non négligeables au sein de la masse qui ne tardera pas à devenir une marée humaine capable d’envahir la planète et de combattre les opposants. Le plus doux deviendra le plus violent pour plaire à son Chef et rien ne pourra plus l’arrêter, sinon la mort !

Tout ce scénario pourrait bien devenir la triste réalité de notre monde contemporain dans lequel nos enfants sont laissés à l’abandon par nous, leurs enseignants et nos gouvernants. Ils veulent une reconnaissance que personne ne veut leur offrir et sont prêts à tout pour cela, même au pire.

Le fil conducteur de ce film est une excellente étude comportementale qui nous révèle le fonctionnement complexe de l’humain qui ne se plaît à vivre qu’en étant dirigé par une main de fer sans pitié.

Adolf Hitler n’était pas plus intelligent qu’un autre, mais il avait compris le dysfonctionnement de son époque décadente et apportait le remède à ce mal par la conquête du monde au travers de la force de son idéologie qui fait encore des adeptes ; il était le Chef d’une secte géante !

Cette forme d’existence sommeille en nous, à l’état larvaire, et il ne faut parfois pas grand chose pour la réveiller afin de la faire remonter à la surface. On pourrait tous se prendre au jeu, il suffit de nous donner l’importance que nous n’avons pas ou plus et le plus pacifiste d’entre nous deviendra un loup sanguinaire !

Ce film est une sorte de miroir de notre profondeur et de notre noirceur, ce miroir dans lequel nous pouvons observer notre face cachée, celle de notre vraie nature contre laquelle nous luttons chaque jour.

Nous ne sommes que des abeilles obéissantes et attendons notre Reine.

Tout est en nous, mais le savons-nous… de quoi nous faire frémir !