Toujours curieux, Le Mague s’est penché sur cette étrangeté, en allant voir sur le site de l’émission : qu’y découvre-t-on à l’instant où je vous parle et avant que ça disparaisse peut-être après cet article ? A la rubrique « ouvrages présentés », on annonce « Otages » d’Elie Wiesel et « Ingrid de la jungle », le succès parodique de la BD consacré à « Ingrid Pétancourt » et consorts… Hors, à l’antenne, d’Ingrid…, point !!! Niet ! Peau de zobie !...
Le Mague a aussitôt re-contacté Serge Scotto, l’un des auteurs de la BD, afin d’en savoir peut-être un peu plus…
Le Mague : Tu savais que ta BD devait passer à Thé ou Café ?
Serge Scotto : On dit « votre BD », car j’ai commis le crime avec mes complices Stoffel et Di Martino… et, oui, on savait ! L’agent qui s’occupe de la promo de l’album nous avait envoyé un mail quelques jours avant pour nous prévenir que Catherine Ceylac allait l’offrir à Elie Wiesel, ce que j’avais trouvé bien punk de sa part ! J’étais très content !...
LM : Pourquoi ce choix à ton avis ?
SS : J’imagine qu’elle a trouvé la BD drôle… Les journalistes ne se forcent à rien, tu sais, en tout cas pas avec nous… Le dernier livre d’Elie Wiesel s’appelle « Otages », on était donc dans le sujet et le clin d’œil amusant !
LM : Mais on n’a jamais vu le livre dans l’émission ?
SS : En image subliminale, peut-être… ?
LM : A-t-on avis, que s’est-il passé ?
SS : Je n’étais pas là pour le dire mais… effectivement tout se passe comme si Elie Wiesel avait refusé le cadeau… Bon, tu vas me dire qu’il est l’ami d’Ingrid Bétancourt, il lui avait même écrit une préface…, mais il est l’ami de toute le monde célèbre, Obama, Sarkozy… à qui il a même remis une médaille pour son action humanitaire… Je déconne pas, j’te jure !!
LM : Les cadeaux étant offerts en général à la fin, on aurait eu donc droit à la place à 10 secondes de silence…
SS : Visiblement… et acoustiquement. Je loue l’égard de Catherine Ceylac qui n’a pas rendu à son invité ce temps de parole qui nous était à l’origine consacré : elle a trouvé une façon élégante de lui signifier que si l’on ne parlait pas de la BD, on ne parlerait pas pour autant davantage de lui ou de son livre.
LM : Quelle morale à cette histoire ?
SS : Personnellement je m’en tamponne le coquillard ! Et si tu ne m’avais pas posé la question on n’en n’aurait sans doute jamais parlé… Mais c’est rigolo, d’un autre côté : censuré par un Prix Nobel de la Paix !!! Qui dit mieux ?
LM : T’as pas peur de t’en prendre à un si influent personnage ?
SS : Ca alors, quel culot ?!... Jusqu’à présent il semblerait plutôt que ce soit lui qui s’en soit pris à nous, non ? C’est marrant, dans l’émission elle lui demande ce qu’il aimerait qu’on dise de lui, ce dont il est fier ou un truc comme ça… et il répond qu’il a toujours veillé à n’humilier personne… Quelques minutes après, apparemment c’était fait ! Ha ! ha ! ha !
LM : Ca te fait rire ?
SS : Moi tout me fait rire, c’est pour ça que j’écris des BD satiriques… Mais un intellectuel qui s’en prend aux livres…, ça me fait rire jaune quand même : je crois qu’il se trompe d’ennemi.
LM : Vous envisagez des représailles ?
SS : J’sais pas… Peut-être le mettre en naufragé de la vieillesse dans un prochain album, mais je sais pas si c’est drôle… J’avais pensé à Likid Wiesel, c’est drôle ?
LM : Oui, oui, c’est drôle…
SS : Bon, raccroche maintenant, tu vas bouffer ton forfait…
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