Je suis tombée des nus avec Sylvie Baudouin, artiste peintre !

Je suis tombée des nus avec Sylvie Baudouin, artiste peintre !

Comme si à Poitiers, il n’y avait que le Futuroscope. Que nenni ! Allez donc, sans aucun artifice de la technique factice, vous mirer le trombinoscope à l’atelier de Sylvie Baudouin et lors de ses expositions. Ses corps nus flamboient et crèvent les écrans de ses toiles à l’aquarelle, aux pastels, l’encre et l’acrylique. Fi du nu racoleur de vos fantasmes à deux balles. Avec Sylvie Baudouin, les corps prennent du grain, de l’ampleur et, dans leurs mouvements, nous décochent un clin d’oeil sur un autre regard lavé, épure d’un corps naturel. L’osmose dans l’apothéose sans pause entre la créatrice et de ses modèles !

Le Mague : Peux-tu présenter en quelques mots ?

Sylvie Baudouin : J’ai commencé très jeune par un bac arts appliqués, ma seule idée c’était de peindre. C’est pendant mon bac que j’ai découvert les modèles vivants. On avait de séances de nu et ça m’a plu tout de suite. Ensuite j’ai pris des cours du soir toujours autour des modèles vivants et il m’a fallu beaucoup d’esquisses avant de connaître le corps. C’est un travail de longue haleine. Après, je me suis perfectionnée dans plusieurs techniques comme le pastel et actuellement c’est plutôt l’huile qui m’intéresse sans délaisser le pastel pour autant. Car j’aime bien travailler sur plusieurs techniques, ça me permet une approche différente. Je suis assez figurative au pastel, j’aime bien l’effet velouté qu’il permet. L’acrylique et l’huile me donnent l’occasion de créer des accidents dans la matière qui me font m’éloigner du figuratif, c’est ça que je cherche.

Le Mague : Nous sommes aujourd’hui dans le cadre de ton exposition en solo. Ton évolution stylistique est bien visible, peux-tu nous en parler ?

Sylvie Baudouin : Ce que l’on voit, c’est en grande partie mon travail de l’année avec quelques bribes de séries précédentes. J’aime bien montrer aussi que je ne crée pas seulement une seule sorte de peinture. Il y a des périodes plus abstraites et d’autres où je reviens plus figurative. Parfois je travaille sur une couleur. Ca peut-être sur une idée de mouvement. Cette année c’est très aérien. Les personnages ne touchent pas le sol. Ca part d’une idée, d’une couleur puis j’en fais une série.

Le Mague : Comment tu qualifies les corps nus dans tes créations ?

Sylvie Baudouin : Tout d’abord, mes corps sont très naturels. Ils ne prétendent à aucune séduction. C’est une représentation du corps naturel tel qu’il est en mouvement. Ils ne sont pas statiques, ils ne posent pas.

Le Mague : Etonnant non ? Comment peux-tu réaliser tes créations sur des corps nus qui bougent tout le temps ?

Sylvie Baudouin : Je travaille d’après photos. Avec mes modèles, on réfléchit à des poses. Quand je rencontre quelqu’un, je lui demande surtout d’être lui-même. D’abord, je lui explique ma démarche. Ca le met en confiance en général et ensuite le modèle évolue devant moi en essayant de m’oublier un peu. Je lui demande de s’arrêter quand une pose me plait. Ce sont très souvent des personnes qui sont dans le milieu de la danse, du théâtre. Ce sont des rencontres, toujours avec des personnes qui sont très à l’aise avec leur corps et savent l’exprimer.

Le Mague : Ce qui m’a le plus étonné dans ton exposition, c’est le triptyque que tu as réalisé. Au niveau de la peinture c’est tellement rare de voir des corps qui veulent sortir du cadre, du châssis de la toile ! C’est là où le mouvement des corps est le plus prégnant. Quel optique tu avais au départ ?

Sylvie Baudouin : J’ai joué sur la perspective du corps. Sur le tableau qui s’intitule « Cavale », les jambes occupent plus des deux / tiers en hauteur. C’est considérable et on a l’impression que le personnage s’enfonce dans le fond du haut de la toile et ça donne une dynamique, une force peu commune. Les trois toiles avec le même modèle ont été travaillées en même temps dans la continuité.

Le Mague : En tout cas c’est très réussi. Et quand tu commences une toile, tu as déjà en tête en fonction du modèle, l’image que tu veux réaliser ?

Sylvie Baudouin : Oui, c’est souvent le modèle qui m’inspire. Ensuite je pars beaucoup sur l’intuition. Je n’ai pas d’objectif précis. J’ai seulement une idée, un ressenti qui va me guider sur plusieurs toiles en général, par rapport à la personne que je peins. Sur ce qu’elle m’inspire. Mais je ne pas en tête une série. C’est aussi pourquoi, je ne sais jamais comment va finir un tableau. Il évolue au fur à mesure, il se laisse aller.

Le Mague : Et dans un proche avenir, as-tu déjà une idée sur une technique ou un cocktail de techniques que tu voudrais travailler ?

Sylvie Baudouin : J’ai toujours plein d’idées. J’ai bien envie de continuer avec cette matière, la sciure de bois en première couche et la peinture à l’huile par-dessus. Je n’ai pas encore fait le tour. J’ai toujours envie de travailler le pastel, par ce que c’est quelque chose de très particulier. C’est très doux, ça me plait toujours. J’ai aussi envie de me remettre à l’encre et à l’aquarelle. Je pense que je vais y revenir.

Le Mague : Tu n’as pas de quoi t’ennuyer (sourire) et tant mieux. Et où pourra-t-on voir tes toiles dans des expos ou autres lieux propices à les découvrir et s’en émerveiller ?

Sylvie Baudouin : J’expose pour commencer en septembre à la galerie 170 à Poitiers, Ensuite, j’ai une exposition à Partenay Au Cordelier dans les Deux Sèvres,

Le Mague : Si tu as quelque chose à rajouter, c’est toujours avec grand plaisir.

Sylvie Baudouin : Je travaille beaucoup sur l’expression des corps, la pression des mains, le regard quand il y en a dans mes personnages. C’est très important et aussi la lumière sur le tableau. Il y a des contrastes forts dans mes tableaux.

Le Mague : Je confirme et invite les lectrices et les lecteurs à venir te découvrir et te rencontrer, surprises garanties plein les mirettes !

Le site de Sylvie Baudouin : http://www.sylviebaudouin.fr/index.php