le Comité des Jeunes du Défenseur des enfants est inquiet quant à lʼavenir de la défense de lʼintérêt supérieur de lʼenfant.

le Comité des Jeunes du Défenseur des enfants est inquiet quant à lʼavenir de la défense de lʼintérêt supérieur de lʼenfant.

« Cʼest à se demander si la défense des
droits de lʼenfant est aujourdʼhui prise
au sérieux »
Cʼest plein dʼinquiétude que nous osons
reprendre la parole. Les récent s
évènements nous y forcent. À la vérité,
cʼest à se demander si la défense des
droits de lʼenfant est aujourdʼhui prise au
sérieux en France !

Le Comité des Jeunes du Défenseur des enfants, composé de
ses vingt membres âgés de 12 à 18 ans et représentant la diversité de la jeunesse, ne peut en tous cas que déplorer le vote qui sʼest tenu au Sénat le 3 juin dernier.
« Nous nous questionnons sur les
raisons qui peuvent forcer un
parlement indépendant à parfaitement
se contredire »

La forme nous interpelle ici autant que le fond. Comme futurs citoyens, le second vote organisé sur le projet de loi instaurant un Défenseur des droits nous paraît préoccupant. Nous nous interrogeons sur les motivations qui ont poussé le gouvernement à souhaiter un deuxième scrutin, sur un texte pour lequel une majorité sans ambiguïté de sénateurs
avait voté le retrait du Défenseur des enfants du projet.

Nous nous questionnons également sur les raisons qui peuvent forcer un
parlement indépendant à parfaitement se contredire en vingt quatre heures
dʼintervalle. Nous sommes pour le moins confus.

« le Défenseur des enfants doit devenir un adjoint du Défenseur des droits » Au-delà de lʼaspect déroutant de la procédure, ce sont surtout les conséquences dʼun tel vote qui nous inquiètent profondément. Si le texte est repris en lʼétat par lʼAssemblée nationale, la défense et la promotion de la protection de lʼenfance et de ses droits les plus nécessaires en pâtiront sans aucun doute.

Qui peut décemment affirmer quʼune machine administrative, aussi générale et polyvalente que le Défenseur des droits, serait à même de traiter les cas dʼenfants en grave difficulté avec toute lʼattention et toute lʼhumanité que requièrent leur spécificité et leur unicité ?

Nous qui
sommes enfants savons combien aucun de nous nʼécrirait à une sorte de superentité pour laquelle nous ne sommes quʼun secteur parmi tant dʼautres, secteur au demeurant mal identifiable.

Plus grave encore est le statut que lʼon veut donner à la personne chargée de ce « département enfance ». Actuellement autorité indépendante, cʼest-à-dire libre de parole et dʼaction, le Défenseur des enfants doit devenir un adjoint du Défenseur des droits, autant dire révocable à merci et pieds et poings liés.

Qui peut encore affirmer que cʼest là ce que les mineurs réclament et ce dont ils ont besoin ? Un tel projet de loi est insensé.

« On ne devrait pas avoir peur dʼun Défenseur des enfants indépendant »
Aucune explication ne nous paraît légitimer une telle dégradation des
conditions dʼexistence du Défenseur des enfants. Celui-ci incarne tout à la fois la garantie de nos droits fondamentaux, lʼassurance dʼun porte-parole fidèle de nos besoins et un promoteur efficace et visible oeuvrant pour une amélioration de la prise 1/2 en charge des problématiques touchant la
jeunesse aujourdʼhui.

Alors même que nous demandions, à lʼinstar du Comité des droits de lʼenfant des Nations unies en juin 2009, un renforcement des pouvoirs du Défenseur des enfants, nous sommes abasourdis de voir de quelle manière on cherche à le vider de sa substance. On ne devrait pas
avoir peur dʼun Défenseur des enfants indépendant, au contraire. Tous les
moyens sont bons pour assurer aux jeunes de correctement grandir et
sʼépanouir à lʼabri de la crainte et de la souffrance. Nous serons citoyens dans la décennie à venir. Or, aucune instance de jeunes nʼa été consultée lors de lʼélaboration de ce projet !

Le Conseil des Jeunes déplore, au nom de la jeunesse de France, la fusion du Défenseur des enfants dans le Défenseur des droits. Notre spécificité (lʼâge, la vulnérabilité, les enjeux) impose que nous ayons un interlocuteur légitime et
spécifique.

Nous appelons les élus à dépasser les clivages politiques qui nʼont pas lieu dʼêtre dans un tel débat et à se battre pour la cause juste et nécessaire quʼest la défense de lʼintérêt supérieur de lʼenfant.

Nous appelons plus largement tous les professionnels de l’enfance, les
journalistes et les citoyens à se rendre compte des conséquences dʼun Défenseur des droits généraliste.

Nous restons en attendant à la disposition du gouvernement et des parlementaires, et sommes prêts à apporter notre contribution pour une meilleure défense des droits de l’enfant et de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en France.

Le Comité des Jeunes
du Défenseur des enfants