Le passage en revue du Guide du naturisme 2010

Le passage en revue du Guide du naturisme 2010

Ce guide est l’émanation de la revue Naturisme magazine, Elle édite pour la première fois son guide de 170 pages, qui recense pas moins de 148 lieux naturistes d’hébergement, 120 associations et 150 plages libres. Le minimum syndical, l’info brute, l’essentiel avec quelques bémols d’ordre visuel et textuel pour cette première !

Un format à tenir dans une poche, seulement les poches peuvent venir à manquer quand on est nu comme un ver, à moins d’être kangourou. En bref il ne prend pas de place et ne pèse pas plus de dix cacahuètes, ce qui pour une Singette est assez pratique. Dommage, il ne se mange pas ! Il est aussi assez léger à digérer. Point de maux d’estomac avec ce guide !

Dans l’édito, Philippe Hannezo le directeur de publication s’exclame « En remerciant ici tous nos partenaires qui ont aimablement contribué à sa réalisation, et en vous invitant à leur faire pleinement confiance….. » (page 3), je tique discrétos ! Dois-je comprendre que ce sont les partenaires qui ont rédigé leur cote part de ce guide et donc monnayé leurs produits estampillés naturistes entre les lignes ? Cela me rappelle le processus publicitaire dont je suis une fervente ennemie jurée. Méfiance Missdinguette ! D’autant plus, et ce qui confirme mes craintes, dans l’ours je ne lis qu’un seul nom de rédacteur !

En pages 8 et 9, vous avez la signification des pictogrammes géographiques concernant les situations des lieux naturistes et ceux qui correspondent aux services proposés sur place. Les loisirs sont bien remplis, ils sont dignes du film mon beauf au « Camping 1 et 2 » et vous sourient d’extase : télévision, discothèque, animation soirée et même animation jeunes, dès fois que faute de se saouler la tronche et fumer des pétards, nos d’jeunes auraient le spleen des villes. Comme pour le guide du Petit Futé, je déplore une fois de plus que le mot CULTURE n’apparaisse jamais, à croire encore que chez les naturistes comme chez les textiles, nos joyeux vacanciers se bronzent les neurones à phone ! C’est le syndrome de Sarko qui sera content quand il apprendra la bonne nouvelle. Faites passer, les naturistes bronzent comme des bonzes…. La bibliothèque montre néanmoins le bout de son nez mais est très peu représentée dans les lieux naturistes ou alors à l’état d’avorton qui a les jetons de tourner les pages pour découvrir d’autres mondes, d’autres réalités que celle réduite à son nombril bruni. En revanche, faute de se peler la peau, les naturistes cultivent aussi leur gymnité dans des activités sportives variées (infirmerie, mon clavier a fourché / planche à voile / plongée / tennis / Golf / volley / équitation / randonnée / tir à l’arc…).

Le guide est organisé par régions : Aquitaine, Bourgogne, Bretagne, Centre, Corse, Ile de France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées, PA.C.A., Pays de Loire, Poitou-Charentes, Rhône-Alpes et ouvre d’autres horizons hors des frontières du pays de franchouille : Dom Tom, Espagne et Grèce.

Suivant la surface des sols occupés, les centres de vacance / villages de vacances / gîtes privé / campings… ont droit à une ou deux pages. Pour celles et ceux qui ignorent copieusement les nouvelles technologies de par leur foi d’athée, il est à regretter que pour chaque lieu évoqué, les coordonnées G.P.S. soient données à titre de localisation. Encore une tare comportementale qui n’accorde plus aucune place à la valeur papier d’un document, style carte routière. J’aurai apprécié pour ma part, que ce guide glisse entre ses pages une carte précise des régions qui correspondent aux lieux décrits, au lieu de se vouer à la fée du logis satellitaire et écran de fumée, qui ne sont souvent qu’une crotte de bique pas vraiment fiable.

Pas géniale non plus la photo symbolisant le « Club Orient » sur l’île de Saint Martin. Ce jeune couple dynamique levant la pagaie en chœur au bord de la mer est affublé d’un dispositif textile qui lui scinde la taille et est pour le moins équivoque ! Le PAREO, la tare des lieux naturistes qui jette le discrédit et l’opprobre sur la nudité affirmée et affichée comme mode de vie en collectivité, non merci ! Heureusement, d’autres photos de qualité viennent fiche une bonne baffe à certains préjugés. Comme quoi le mélange des genres, textile / naturiste est non seulement indigeste mais inconcevable.

Le pouvoir des images….. Au pendant de cet état de fait déplorable, en page 77 une femme d’un certain âge cueille une fleur sauvage. Comme quoi l’apanage de la félicité n’est pas le simple fait des jeunes femmes en fleur ! Elle illustre « Les Manoques », un centre de vacances où « Le naturisme y est respecté à 100 / 100 » ! Et pour ce simple fait à vérifier, il mérite d’être cité. « Situé sur l’axe Agen Cahors, le terrain est une chênaie situé sur une crête caractéristique de la vallée du Lot toute proche ». (page 78) L’espace y règne, des emplacements de 110 à 130 m2. Dans le descriptif alléchant, nature calme et volupté, dommage que les alentours où vaquer à la découverte de la région soient omises, tout comme d’ailleurs dans un certain nombre d’articles de ce guide où l’enfermement prédispose à la pause.

Viennent ensuite d’autres rubriques : « les espaces naturistes en France » par ordre alphabétique et la référence à la pagination dans le guide très lisible avec les coordonnées des lieux., tout comme les lieux « Ailleurs », avec même en bonus : d’autres endroits en Italie et en Grèce. « Les clubs et associations F.F.N » (fédération française de naturisme) sont cités. Très complet la encore, avec un bémol de taille, une association naturiste qui n’est pas affiliée à la F.F.N. n’a pas droit au chapitre et peut donc crever le bec dans l’eau ! J’ai cherché en vain, sauf erreur de ma part, l’A.P.N.E.L. : (Association pour la promotion du naturisme en liberté) dont j’ai déjà parlé / interviewé à plusieurs reprises dans mes chroniques, manque à l’appel. Est-ce dû à certains conflits en us et égards de son histoire vis-à-vis de la F.F.N. et / ou son désir de rentrer dans le rang en définitive ? Un(e) militant(e) de cette noble association pourra nous en apprendre d’avantage, affirmer ou infirmer mes propos dans un commentaire à la suite de mon article, qui sera toujours agréable à lire. Il n’empêche et c’est souhaitable qu’il doit bien exister des associations naturistes libres qui ne veulent pas être inféodées à la toute puissante F.F.N. Et, quand bien même s’il n’en existait aucune, cela pourrait signifier qu’une seule instance tyrannique issue du polit bureau, dirige et insuffle la parole du parti totalitaire dans sa propagande sur le terrain et au niveau des médias. Avec, comme toujours dans ces cas là, piteuse ironie du sort, une certaine amnésie cultivée des pionniers hommes et femmes du mouvement naturiste (anarchistes / spiritualistes et hygiénistes de la Belle Epoque), bien avant que naisse la F.F.N. !

Je n’ai lu aucun mot en ce qui concerne la rando nue en pleine expansion qui fait les choux gras de toute la presse textile en été !

J’allais oublier « Les plages naturistes », pour celles et ceux qui ne souhaitent pas vivre nu derrière des barrières policées. Elles et ils trouveront leur bonheur.

A titre personnel, je ne recommande aucunement « Arnaoutchot » en Aquitaine pour son déplorable mode de communication qui ignore voluptueusement tous mes messages de contact concernant son organisation d’une manifestation de musiques par des amateurs et professionnels naturistes, que je voulais couvrir. Pour une fois que le terme culture prenait consistance !!!!! Macaque bonobo, on rejette la Singette qui en jette ! Je crie au parjure, je vous jure !

Comme pour son homologue « le Petit Futé », je me revendique d’un point de vue partisan / résistant à la beauferie ambiante, libre et absolument pas objectif de poils aux tifs. J’ai hâte de lire l’année prochaine la future mouture améliorée ou expurgée. A suivre aussi, si je le reçois le guide 2010 du Petit Futé, en comparaison par exemple avec celui-ci. En sachant que mon souhait le plus cher serait de participer de concert à un autre guide du naturisme totalement indépendant avec d’autres consoeurs et confrères naturistes, sur des critères distincts que le seul fait d’arme consumériste d’espaces naturistes de vacances, sans bonnir le facteur humain créatif et de réflexion. A quand les premières universités populaires naturistes festives ? Je lance l’idée en l’air et qu’un bon vent de liberté souffle enfin sur le petit monde naturiste sclérosé et par trop fliqué par son unique fédération obsolète et désuète ! L’unicité n’a jamais rien de bon dans les débats d’idées variées et les échanges fraternels gratuits !

Guide 2010 des espaces naturistes de France… et d’ailleurs, édité par Naturisme magazine, 170 pages, 2010, 15 euros