France Télévisions doit contribuer à la lutte contre le racisme

France Télévisions doit contribuer à la lutte contre le racisme

D’après les rumeurs, on devrait bientôt connaître le nom du nouveau président de France Télévisions, qui sera nommé par le président de la République. Quel qu’il soit, quel que soit le mode de sa désignation, la télévision publique joue un rôle clé dans le combat contre le racisme qui doit être également celui du président des chaînes publiques. Les deux armes pour combattre la sottise sont l’éducation et la télévision, qui joue pour beaucoup un rôle plus important encore que l’école.

Si la télévision privée fonctionne selon le critère à peu près exclusif de l’audience, le service public peut et doit s’en affranchir pour déterminer ses choix. Ce n’est pas parce le principal objectif d’un ligne éditoriale n’est pas de faire de l’audience, qu’on fait fuir le téléspectateur. Bien au contraire. L’intelligence et l’audace font toujours recette. Il est dans la mission du service public non seulement d’informer et de distraire, mais également de cultiver. Ce ne serait pas trahir la mission de la télévision publique si les grandes chaînes - France 2, France 3 notamment - contribuaient à cultiver les Français, en diffusant systématiquement, à des heures de grande écoute, des programmes - en particulier documentaires - permettant de connaître enfin les héros de l’histoire de France qui ont été occultés à cause de leur origine ou de leur couleur, au lieu d’accumuler, de manière redondante ou ennuyeuse, des programmes sur des sujets éculés comme cela se voit hélas tous les soirs.

Les héros ayant surmonté les difficultés de leurs origines, esclavage ou indigénat, sont généralement très fédérateurs et peuvent rassembler une majorité de Français autour d’une autre approche de l’ « identité nationale » montrant que le pays s’est construit grâce à l’apport d’autres continents que l’Europe et en particulier grâce à celui du continent africain qui n’a eu jusque là en retour que mépris et dont les héros sont niés. L’histoire de France ne se limite pas à la seconde guerre mondiale et les téléspectateurs apprécieraient que ceux qui ont la lourde charge de décider ce que diffuseront les cinq chaînes publiques en tiennent enfin compte au lieu de donner l’impression non seulement que leur inculture est totale, mais qu’ils vivent sur une autre planète, ne prennent jamais le métro ni le RER, et n’ont que mépris pour les Français qui ne sont pas, comme eux, blancs de peau.