Le nucléaire nuit gravement à la santé, à l’environnement... et à la démocratie !

Le nucléaire nuit gravement à la santé, à l'environnement... et à la démocratie !

Organisé par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), le débat public sur la construction d’un réacteur EPR à Penly s’est ouvert le 24 mars. Le « débat » se déroulera jusqu’au 24 juillet 2010. À l’issue d’une conférence de presse donnée le même jour à Rouen, le réseau Sortir du nucléaire annonce qu’il ne participera pas à ce débat bidon.

Le Réseau Sortir du nucléaire (fédération regroupant 872 associations) considère que la procédure engagée n’est qu’un simulacre de démocratie dont il n’y a malheureusement rien à attendre. « Cette « consultation » ne fait que s’ajouter à la longue liste des débats bidons autour du nucléaire. Une fois de plus, les citoyens sont mis devant le fait accompli ! »

« À quoi bon débattre quand la décision de construire l’EPR à Penly en Haute-Normandie a déjà été prise un an auparavant par le président de la République, au mépris de la démocratie et des conventions internationales ?, expliquent les antinucléaires. On peut donc s’attendre à ce que les pouvoirs politiques tirent la conclusion du débat avant même qu’il ait commencé, comme ce fut le cas pour l’EPR de Flamanville. Lors du "débat" de 2005 sur le premier EPR de Flamanville dans la Manche, EDF s’était engagé à ne construire aucun autre réacteur EPR tant qu’elle n’aurait pas une "expérience d’exploitation" du premier. Or, celui-ci n’est toujours pas en service : EDF trahit donc totalement cet engagement. De plus, les déboires du chantier de Flamanville démontrent à eux seuls que l’EPR est une impasse et devrait être annulé immédiatement. »

Le rôle de la CPDP est sévèrement critiqué. « Ce prétendu débat constitue en fait un dispositif par lequel l’Etat cherche à canaliser les oppositions, pour obtenir l’acceptation du nucléaire par les citoyens. Pour la Commission qui l’organise, "l’important c’est de participer", mais certainement pas de tenir compte des avis des Français ! En dépit des appels à la participation des citoyens, au royaume de l’atome, le nucléaire reste le fait du Prince ! »

Le Réseau Sortir du nucléaire appelle à dénoncer ce déni de démocratie et rappelle les multiples raisons d’annuler le programme EPR. « L’EPR est une technologie extrêmement dangereuse. Il comporte des défauts connus de longue date et les autorités de sûreté nucléaire finlandaises, britanniques et françaises ont déjà émis de sévères réserves sur sa sûreté. Récemment, le Réseau Sortir du nucléaire a révélé des documents internes à EDF attestant d’un risque d’accident grave. Il faut donc arrêter immédiatement la construction de l’EPR à Flamanville. »

Les coûts faramineux de ce réacteur, entièrement à la charge des consommateurs, sont, en plus, sans aucun fondement. « À l’instar de celui de Flamanville, l’EPR de Penly ne répondra à aucun besoin en électricité, puisque la France est déjà depuis longtemps en état de surproduction chronique. A investissement égal, les économies d’énergies et les renouvelables créeraient quinze fois plus d’emplois, pérennes et répartis sur tout le territoire, et permettraient de lutter de manière vraiment efficace contre le changement climatique. Enfin, rappelons que la construction d’un nouveau réacteur retardera la transition vers un système énergétique vraiment sobre et propre, perpétuera la dépendance énergétique de la France, accroîtra la probabilité d’un accident nucléaire et entraînera la production de nouveaux déchets, pour lesquels il n’existe aucune solution ! »

En conséquence, le Réseau Sortir du nucléaire appelle à l’organisation d’actions de protestation lors des réunions du débat public pour dire non à l’EPR et pour dénoncer la politique nucléaire de la France. Constitué par des association très diverses, le réseau respectera cependant la position de ses membres qui choisiraient de participer au débat pour y faire valoir leurs arguments contre l’EPR.

Plus d’informations sur le site du réseau Sortir du nucléaire.