« Nues tout simplement 2 », hymne à l’amour de toutes les femmes !

« Nues tout simplement 2 », hymne à l'amour de toutes les femmes !

Claude Jacquot signe un second opus de « Nues tout simplement ».Outre la très grande qualité de ses photos en noir et blanc ainsi que le déclic libérateur de ces 39 femmes ordinaires entre 18 et 73 ans à braver leur pudeur et tabous face à l’objectif sans fioriture, elles gravent avec des mots sensibles leurs impressions dans les pages de ce livre ouvert à leur nature personnelle. Hors norme et tellement impressionnant, on tombe baba devant ce couple instantané et tellement irréprochable que fondent le photographe et le modèle. Histoire du regard d’un instant volé à la vie, la vraie libérée des carcans vestimentaires. Paysage d’anthologie corporelle, à ne surtout pas se priver d’admirer et à encourager !

« J’ai immédiatement apprécié le premier livre de nus féminins : enfin, étaient photographiées des femmes de tous âges et morphologies, bien loin des photos formatées habituelles. Qui plus est, le regard de ce photographe savait nous transmettre leur beauté, pourtant bien loin des canons prônés par les magazines actuels ». (Françoise, page 58).
Bien loin aussi des performances et du rôle qu’on veut faire jouer aux « femelles » si tentées qu’elles l’acceptent, quand elles se définissent consentantes et volontaires au chant de la tyrannie des apparences, du maquillage et de la superficielle défroque pour racoler les fantasmes masculins ! « J’ai ça en commun avec les travestis et les drag-queen de savoir qu’être une femme, ça relève de la performance de théâtre au final, qu’on soit sur le planches d’un cabaret transformiste ou bien dans une salle de réunion à la Défense. Je sais que le matin (ou le soir) dans ma salle de bain je me fabrique, je me transforme en femme, parce que ce n’est pas une question de biologie d’être une femme, c’est en partie du déguisement, et surtout une conviction d’en être une ». (Wendy Delorme, auteure notamment de « Quatrième génération » chez Grasset et « Insurrections ! En territoire sexuel » Au Diable Vauvert)

Avec « Nues tout simplement 2 », les femmes se libèrent enfin de tous les apparats et se présentent face au boîtier du photographe totalement dévoilée, avec seulement la peau, les os et la pilosité. Deux ans après la publication en 2008 du premier tome de « Nues tout simplement » et riche de ses nombreuses rencontres lors de salons et expositions en France et le soutien de certains médias, Claude Jacquot repart sur la route et fait la nique à l’image féminine institutionnelle lisse et les retouches à la mine. Ce n’est pas du tout son but de « créer une image exceptionnelle, de la beauté artificielle et éphémère ».

Notre regard se pose sur des présences féminines avant tout charnelles et naturelles qui transpirent l’esprit du corps en liberté en des lieux de l’intime plaisir à se vivre en harmonie. « Les 39 femmes âgées de 18 à 73 ans, présentes dans ce livre, ont été photographiées en un an, en différentes régions de France. Elles ont choisi les lieux, les poses, les photos et ont écrit les textes. Elles sont : secrétaire, artiste peintre, commerciale, œnologue, sylvicultrice, masseur kinésithérapeute, guide-interprète, retraitée, animatrice de loisir, maman, créatrice, enseignante, infirmière, puéricultrice, commerçante, étudiante, artisan, chiropraticienne, chargée de relations clients, auxiliaire de vie, comédienne… » des femmes tout ce qu’il y a de plus ordinaire ! Des femmes que l’on croise tous les jours sans toujours les voir. Une voisine, une collègue de travail, une membre de sa famille ou de son association, la petite amie de son fils ou de sa fille, une copine…..

Les lieux choisis intérieur / extérieur jour dessinés par les modèles varient à l’infini, suivant le climat serein et la relation respectueuse qui s’instaurent entre le photographe et ces femmes volontaires pour défier l’objectif. Adios les représentations habituelles des classes sociales, les âges de la maturité et les cernes des érosions. «  Et si une grand-mère, tendre et confiante sous le regard amical, aigu et bienveillant, acceptait de faire confiance ? Entrée dans l’âge de la discrétion ». (Margaret, page 40). Elles ont le charme discret de la motivation de se montrer telles qu’en elles-mêmes. Des femmes au naturel, le grain de peau qui pelle la pulpe de leur attitude féminine qu’elles ont choisie de poser selon leur bon vouloir. Il y en a qui racontent le plaisir de la pose à nue. « Le plaisir d’une rencontre fugace… le plaisir à choisir un moment inattendu… Et même si le corps n’est plus le même, j’ai trouvé les émois de l’adolescence… Merci donc". (Anne, page 14) / « J’ai eu beaucoup de joie et de bonheur à poser pour vous et la postérité ( !) et, franchement, cela aurait pu durer plus longtemps… si j’avais su… " (Josianne, page 82)

Ce que j’adore particulièrement chez Claude Jacquot, c’est la capacité de cet artiste à démystifier la prise de risque de ces femmes toutes magnifiques qui couchent entre les lignes leurs impressions précises de ce moment unique. Les mots des modèles illustrent de leurs corps en correspondance chair / esprit et plaisirs qu’elles éprouvent de se montrer à nu. D’autant que leurs mots distillent un style littéraire tout à fait salutaire de même aptitude artistique que les clichés. « J’ai dit oui pour faire partie du corps de ce livre, mon corps n’avait pour exigence que celle d’exister en tant que corps humain sexué : femme dans sa plus simple expression : nue. Oui car non à tous les critères factices dictés par notre société mercantile en matière de féminité et de beauté". (Michèle, page 62).

Pour certaines le nu naturel ne pose pas trop souci du moment qu’il se vit déjà au quotidien. « A dire vrai, être nue ne m’a jamais posé de problèmes, c’est même ma tenue préférée. Dès que le moindre rayon de soleil peut caresser ma peau, hop, je suis nue dehors. Le bonheur de nager nue, il faut le découvrir, il faut l’apprécier. Mais poser nue, je ne l’avais jamais fait. Je n’y avais pas même pensé. Nue en photo, oui parfois, pas hasard. Poser nue… devant un inconnu, jamais. C’était une expérience agréable que je suis prête à recommencer". (Joëlle, page 86). / "Poser nue devant l’objectif à la fin de l’été fut un vrai bonheur. Me laisser guider, faire corps avec la nature, prolongent l’autre bonheur de la pratique récente du naturisme. Je me suis épanouie." (Christine, page 90) / "Le corps apparaît alors sans artifice, de la façon la plus pure et naturelle qui soit, c’est-à-dire nu, tout simplement et… moi aussi ». (Cathy, page 30)

Le nu support de la palette qui se traduit pour l’artiste peintre : « Je suis nue quand j’utilise mon corps comme un pinceau. Parfois, nous sommes deux à nous enduire de peinture… nous aimons laisser des traces sur le blanc de la toile en remuant nos corps… mélangés… C’est juste pour présenter « l’outil » utilisé pour peindre des nus, autres, que je suis nue ici ». (Séverine, page 71) / « Peindre, exposer, s’exposer, mise à nue ». (Margo, page 25). Le partage image et la reconnaissance de l’être aimé entre deux femmes : « De par sa demande, déjà, nous étions acceptées telles que nous sommes, c’est-à-dire dire deux femmes ensemble dans la vie, dans la nuit, dans le jour. Plus encore, au grand jour… parce que nous assumons, nous revendiquons. Peut-être au fond pour qu’un jour, une majorité de gens l’accepte, mais ce n’est pas l’essentiel ». (Julie et Sylvia, page 20).

La question primordiale de la pose, artifice du moment volé : « Poser : ce n’est pas naturel, alors comment le vivre de façon naturelle ? (…) Se promener dans la pièce comme si j’étais habillée alors qu’il y a un autre regard ». (Lydie, page 5).

La pudeur qui ne compte pas pour du beurre : « Par pudeur, je ne me suis jamais montrée nue. Devant un photographe, c’était pour moi un acte insensé, auquelje n’aurai jamais pensé. (…) La pudeur envolée, je me suis sentie belle en harmonie avec la nature ». (Annie, page 38).

Le nu corps thérapie : «  La photo m’a réconciliée avec mon corps. On ne fait plus qu’un désormais ». (Dominique, page 88) / « Le résultat est satisfaisant et bien plus encore. J’ai de nouveau confiance en moi, je suis libérée de cette concurrence virtuelle, je me suis réveillée à temps, grâce à la photo et je me sens belle… » (Laëtitia, page 16).

Il m’aurait fallu nommer tous les mots de toutes ces femmes sensibles à l’objectif du photographe, à son écoute et diluer tous les thèmes riches que essence cette expérience unique de modèle, mais la place me manque !

Un grand merci au regard tendre que Claude Jacquot porte aux femmes plurielles à la plastique naturelle de tous ses modèles volontaires qui tiennent dans les pages toute leur importance et leur personnalité déclinées avec juste la peau et les os sans autres oripeaux au sens naturel de leurs mots : Anaïs, Anne, Annick, Candice, Caroline, Cassine, Cathy, Catherine, Christine, Clémentine, Danièle, Dominique, Elodie, Eve, Eveline, Françoise, Geneviève, Isabelle, Joëlle, Josianne, Laëtitia, Laurence, Lydie, Margaret, Margo, Marie-Amélie, Michèle, Nicole, Séverine, Sophie, Stéphanie, Suzanne, Tatiana, Julie et Sylvia. J’espère ne pas avoir oublié une seule ! Si ce n’est la Singette en personne peut-être lors d’un futur épisode… !

Le mot de la fin provisoire à Anne ma sœur Anne : « La beauté n’est pas blonde, brune, grande ou ronde mais juste nous. Chaque femme mérite d’être regardée comme beauté unique et incomparable. Etre belle c’est se sentir belle uniquement… oui mais parfois notre beauté se révèle à nous par le regard que portera un inconnu sur notre corps. Soyons femmes… uniques… Soyons nues… » (page 54)

Nues tous simplement 2 de Claude Jacquot, éditions Atelier 314, janvier 2010, 95 page, 32 euros

Pour contacter Claude Jacquot : tel : 06 08 61 82 68 / courriel : atelier.3.14@wanadoo.fr

« Nues tout simplement 1 » : www.lemague.net/dyn/spip.php?article5394