Réponse à Yann Moix : Plaidoyer à la Suisse, mon pays.

Réponse à Yann Moix : Plaidoyer à la Suisse, mon pays.

Combien de siècles un peuple doit-il se flageller pour se faire pardonner ce que d’anciennes générations ont commis ? Oui, le gouvernement suisse d’époque a pactisé avec les allemands (tout comme les 3/4 de l’Europe, la Russie et le Japon d’ailleurs), oui ils étaient à la botte du gouvernement nazi. Et vous, chers français, combien de vos pairs furent collaborateurs ? combien n’ont-ils rien fait ou s’en sont accommodés ? Avez-vous fait toute la lumière sur les affaires douloureuses en Afrique ou dans les anciennes colonies ? Avez-vous indemnisé les peuples irradiés de vos essais nucléaires ? Depuis quand et comment avez-vous reconnu les Harkis, les peuples qui vous ont soutenu dans vos sales guerres ? Quel ancien général français ne revendiquait-il pas les tortures et les meurtres il y a peu, quel dictateur ayant fait trembler une petite Ile des Caraïbes coule-t-il des jours heureux dans votre pays ?

Pour les fonds juifs, autant la Suisse et ses institutions ont versé près de 1/2 mia au CJF, autant les banques ont contribué pour 1.5 mia US$ au CJF et aux 1730 plaignants annoncés(!) afin de clore les poursuites, charge au CJF de les redistribuer. La Suisse avait aussi fait son auto-critique il y a 10 ans dans des rapports accablants faits par des historiens, et le peuple s’est suffisamment auto-flagellé. Qu’il y ait un devoir de mémoire, oui, mais faut-il se le rappeler chaque jour du matin au soir ?

Quand à feu Jacques Chessex, respecté et apprécié par la majeure partie des Suisses, peut-être moins dans sont village qu’il a fustigé dans un roman sur l’assassinat d’un commerçant juif à Payerne en … 1942 alors que les meurtriers furent condamnés, mais il n’en reste pas moins un personnage important de la littérature helvétique.

Et faut-il seulement que vos yeux se focalisent 60 ans en arrière sur un petit pays alors que des Selam, Halimi, Goldman furent récemment assassinés dans l’hexagone, terre de liberté et d’égalité ? La haine et le racisme ne vous touchent-ils pas ? Ou tout simplement est-ce plus facile de regarder le mal ailleurs que de voir l’enfer en votre propre maison ?
Sous ses clichés et ses idées préconçues, la Suisse c’est un peu la France qui-va-mieux. Et malgré ses us et coutumes parfois surprenants, il fait vraiment bon vivre en helvétie. Un Rachid, un Akim ou un Pedro n’ont aucun mal à trouver de l’emploi alors que chez vous il peinent même à entrer dans un bar.

20% de la population est étrangère, 115′000 français y viennent travailler quotidiennement et s’y sentent généralement à l’aise, ils ont tous des ‘comptes-en-Suisse’ et envoient des wagons de beaux billets filant joyeusement direction Bercy.
Et oui, la Suisse ’française’ existe ! Le Suisse lit vos journaux, regarde vos chaines de télé préférées, écoute vos radios. Le Suisse connait mieux votre gouvernement que le sien, le Suisse mange et boit français, apprend l’histoire de France, le Suisse connait parfaitement le pays voisin, le parcoure souvent, aime y rencontrer des gens, apprécie d’y séjourner. Est-ce réciproque ? Faites-vous l’effort de connaitre vos plus proches voisins ?

Alors oui, la Suisse est pointée du doigt par tous, en ces temps difficiles alors qu’il y a peu ces mêmes gouvernements voisins abusaient de milliards d’€, festoyaient et profitaient des failles du système en implantant des succursales de leurs propres banques, en phagocytant les marchés, en s’accaparant un secret bancaire prévu à l’origine pour défendre les familles juives des persécutions allemandes.
Et ce secret bancaire qu’est-ce que c’est vraiment ? Non ce n’est pas un compte numéroté, non ce n’est pas un banquier aux dents longues qui veut sucer votre argent, non il s’agit juste d’un droit de tout un peuple, un respect mutuel qui incite chaque citoyen a déclarer de lui-même l’argent qu’il dépose en Banque, que ce soit sur son compte d’épargne, postal ou salaire.
Et oui, la banque ne déclare rien, c’est le Suisse qui le déclare dans ses impôts de lui-même, en toute bonne foi, une marque de respect et de maturité.
Et ça a toujours bien fonctionné, surprenant non ? Comment tout un peuple ne peut-il pas frauder ? Hélas des cols blancs véreux ont commencé à y trouver leur compte, des banques étrangères (HSBC=anglais) s’y sont établies pour en abuser, d’autres plus suisses ont engagé des gens sans scrupules. Et ce secret bancaire, gage du respect envers tout un peuple, est devenu paria aux yeux du monde.

Comprenez-vous maintenant pourquoi les Suisses tiennent tant à ce secret bancaire ? Non pas pour ‘planquer’ l’argent des autres, mais pour conserver un acquis, un respect traditionnel et mutuel qui contribue à renforcer l’identité nationale. Ca vous parait aberrant peut-être, mais que feriez-vous si la Suisse exigeait que la France remonte à 42H de travail hebdo, supprime le droit de grève, autorise le licenciement immédiat et réduise les vitesses à 120km/h sur les autoroutes parce que c’est comme cela en Suisse ? Vous répondriez en choeur : “de quoi je me mêle ?”
Alors si ce secret bancaire doit tomber, ce sera en échange d’autres avantages, pas simplement pour faire bien dans vos colonnes. Et ceux qui seront conspués ne seront pas que les quelques fortunes éparses, celles qui auront déjà fui la Suisse, Celle des chanteurs français se pavanant désormais à Los Angeles, non elle sera de toutes ces fortunes, ces fonds, ces héritages nombreux de l’après guerre ainsi que ces fonds juifs récupérés par les familles pour être fructifiés, ces familles qui se retrouveront ainsi à rendre des comptes à leur propre état, leur propre peuple.

Le peuple Suisse n’est plus le cliché mou et calme d’antan, il est productif, efficace et depuis peu le peuple Suisse est très rancunier. Oh que oui, l’UBS, fleuron des banques suisses, ayant abusé de l’image du pays, les Suisse ont retiré des mia. (salaires,épargnes) pour les confier à des banques plus éthiques. Une vengeance douce dont le peuple fustige chaque jour son gouvernement brillant d’inactivité. Reste encore beaucoup de travail à faire, toutes ces sociétés européennes qui usent des lois suisses pour contourner leurs dus, tous ces trust et ces astuces financières des grands groupes européens. La Suisse n’étant qu’un petit sapin chétif qui cache une forêts de sequoias véreux.

Le peuple Suisse, hélas, se radicalise, devient plus extrême surtout lorsqu’il est attaqué de toute part, si ses voisins se comportent comme des lâches en festoyant avec des dictateurs plutôt que d’aider à libérer des otages ou fustigeant les lois de son voisin. La Suisse n’étant plus l’ami et le conseillé avisé des autres, elle se retrouve seule dans l’Europe, et les agressions constantes font que les Suisses montent un mur autour d’eux, brique par brique. Ne vous étonnez point si ce petit bouton au milieu de l’Europe ne commence à faire très très mal au visage de votre unité de façade, car les Suisse en ont marre et ils le feront désormais payer coup-sur-coup. La Suisse est un pays à la démocratie directe, le peuple pouvant voter et participer à la nation. Avec l’aide de cette hargne, cette haine de ses propres voisins, les Suisses les plus virulents pourraient gagner les votations et imposer un visage extrêmiste profond, et les modérés n’y pourront rien, hélas. Si ce jour arrive, vous, avec vos clichés et vos aprioris, vous porterez une part de responsabilité à ce futur désastre.

Je n’ai parlé que de le la Suisse, et peu de ce scribouillard fachiste. En vaut-il vraiment la peine ? Hurlons une fois pour toutes avant de l’oublier dans les limbes.

Cet être abject ne mérite que dédain, ignorance et abandon. Qu’’il s’enterre dans sa folie et sa solitude. Nous sommes tous le con de quelqu’un, lui a réussi à fédérer tout un peuple contre sa connerie. Tout ce que je lui souhaite est qu’il soit banni par ses pairs, ignoré par ses frères, abandonné par ses proches, qu’il se retrouve seul face à lui-même, face à ses écrits et ses pensées torturées, que chaque miroir soit sa propre prison, dans une solitude et une décrépitude incessante. Rendons-le invisible au monde et laissons-lui le seul droit qui lui restera, celui de se juger lui-même, tout seul, abandonné par l’humanité toute entière.
Facebook vient de contribuer à le rendre invisible, continuons sur cette voie pour qu’il ne soit plus l’écrivain, ni le réalisateur de personne.


PHILOX


LA REPONSE DE CHARLES G. à YANN MOIX :

Monsieur Moix

Apprenti sorcier, vous avez trempé votre plume dans du vitriol. Pauvre plume que vos propos incendiaires ont eu vite fait de consumer. Déplumé, brûlé de vos ailes de peu d’envergure, vous avez chuté. Certes, vous n’avez pu tomber de haut, mais suffisamment pour vous enfoncer dans l’abîme. Abîme que vous semblez avoir côtoyé de près pour le décrire si finement lorsque vous déclarez : "au fond tout y sale dans les tréfonds, dans les fondements, dans les soubassements". C’est en effet dans le précipice de vos pensées que se situe cette Suisse de votre imaginaire que vous réduisez au "néant". Votre arrogance mêlée de suffisance, votre ignarerie crasse et votre ego démesuré vous ont fait sombrer, vous, le prétendu écrivain et réalisateur. Cette chute, vous ne la maîtrisez pas. Par vos propos racistes, vous avez insulté mon pays, mes concitoyens et moi-même. Votre inhumanité vous pousse jusqu’à nier notre droit d’exister. Comme tout pays, la Suisse a ses zones d’ombres. Cependant résumer l’histoire suisse au "J" de Juden sur les passeports relève d’un révisionnisme des plus nauséabonds. Pour votre information, Monsieur, la Suisse est un des premiers pays au monde, si ce n’est le premier, à avoir fait officiellement un devoir de mémoire sur ses agissements passés : je me réfère à la commission Bergier aux conclusions très autocritiques sur le rôle de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Avant de juger sommairement, telle une exécution, un pays voisin, ne vaudrait-il pas mieux balayer devant sa porte. A ce propos, il y a dans votre discours des relents d’une certaine France de Vichy.

Toutefois, de Maurras et de Céline, vous n’avez hérité que le racisme le plus primaire.

Je préfère la France des Droits de l’Homme, la France de la Culture, de l’ouverture, la France des grands Ecrivains humanistes à la vôtre, Monsieur Moix. Vous interpellez la Suisse en ces termes : "Tu n’es jamais là quand on a besoin de toi". Serait-ce oublier que la Suisse a engendré la Croix-Rouge ? "La Suisse, qui est fondamentalement antisémite et qui n’a pas sécrété un seul génie depuis Jean-Jacques Rousseau, a la haine des Juifs et des artistes." dites-vous. Oubliez-vous que nous avons eu une Présidente juive en la personne de Ruth Dreifuss ? Mais connaissez-vous la Suisse ? Avez-vous lu Chessex, Ramuz, Dürrenmatt, Frisch, Bouvier, Jaccottet, Cendrars, Chappaz...? Connaîtriez-vous la littérature au juste ?

Vous avez traité plus de 7 millions de Suisses, Chrétiens, Musulmans, Juifs, athées, hommes, femmes, enfants, noirs, blancs... de "mous salauds" habitant dans un pays qui "n’existe pas", "qui ne sai(t) rien faire", un pays "pornographique", une "pute"... Au final, vous faites part de votre désir de "cracher sur (son) sol immonde". Apothéose de votre ignominie : nageant dans le fiel que vous avez gratuitement déversé sur tout un peuple, vous osez vous apitoyer sur votre sort de "premier écrivain du monde a être excommunié d’une société virtuelle". Sans doute, s’agit-il plutôt de la reconnaissance que vous recherchiez à des fins bassement mercantiles. Ce n’est en tout cas votre crasse qui blanchira Polanski. Vos délires mégalomanes vous poussent à défier toute une nation. Peut-être espérez-vous laisser votre nom à la postérité.

Au mieux pour vous, parlera-t-on peut-être en psychanalyse du complexe du sur-Moix.