L’adieu aux armes

L'adieu aux armes

Il y avait un grand lac. Une étendue d’eau bouillonnante. Chaude. Brûlante. Pourquoi la source s’est-elle tarie ? L’impression que tu prends les arbres pour des arbrisseaux aurait du m’aiguiller. Qu’il te suffisait d’une paire de ciseaux pour tout couper. Désherber la lande. De langue à langue.

Le paysage sentait la vanille, les lumières étaient belles, toutes dorées. Le tapis rouge était dressé et de toi à moi il n’y avait pas grand chose à faire. Qu’on nous élève en exemple. Qu’on tresse nos lauriers sur le front de la pagaille. Pourquoi, soudain la maison qui nous abritais s’est elle volatilisée ? un soir de Juin ou Juillet. Je ne sais plus très bien le sens des priorités. Sans exagérer, il ne faut pas longtemps pour mettre à jour tous les démons du vice. Ma religieuse amante, tu devrais savoir toutes mes souffrances visibles et invisibles qui jonchent tes pas.

Rappelle moi de ne plus me retourner sur des filles comme toi. J’ai l’impression que notre relation touche à sa fin. Et la vie est parfaite. Je suis heureux, pourtant j’ai posé mon visage sur ton épaule. J’ai glissé docilement mes jambes jusqu à terre, j’ai baissé la tête, j’ai tendu les bras. Je venais de te laver les pieds. J’ai juste demandé que tu me tues d’un coup sec s’il fallait ça pour te faire jouir et croire en moi.

J’espérais autre chose. Un truc de pédéraste. Toxicomane de ta seule patrie. Voter ensemble pour la liste UMP et croire en Sarkozy ne me faisait même pas peur. Le précipice n’était pas loin et j’étais fier d’aller m’y abandonner. De ne plus mettre les pieds au sol vous donne parfois l’impression d’être un autre homme.

Tu voulais du sang, tu le prédisais. Le voilà. AB positif. Quelques canettes jetés sur le tapis. Des pochettes surprises infestées de désirs. Il a entaché tout ce qui n’était déjà pas bien grand entre nous, me diras tu. Le document pourtant, lors de notre première rencontre était d’un blanc immaculé, à dérouler doucement, mais sûrement. Dorénavant tu devras te contenter du rouge. Sans modèle tu arrives très bien à te mutiler. Saches juste en passant que j’ai barbouillé quelques phrases sans intérêts. Il te reste les coins. C’est moins pratique pour écrire l’avenir. Mais l’avenir tu t’en fous. Le présent également.

Tu crois que les erreurs du monde sont commises au nom de tous les tiens. Tu te sens pousser des ailes. Ne regardes plus les gens dans la rue. Ne leur adresse plus la parole, ils sont tous aussi tendu que moi. Près à surgir, à bondir à te griffer, à bouffer ton cœur.

C’est l’ivresse de la beauté, c’est la bonté qui ne plait pas. Tu as tout ça. Nous sommes tous des médiocres qui ne te méritons pas. Deviens méchante comme moi, je t’aiderais, crois moi c’est plutôt facile. Je sais que tu attends de me battre sur mon terrain. Tu penses que l’élève est plus forte que le maître. Tu y crois dur comme fer. Mais personne ne peut revenir de l’enfer. Je suis le taulier en acier du paradis des parasites.

Malgré ce que tu crois ta fontaine est clair, l’eau puisé y est bonne. J’ai sondé plusieurs fois et pris goût à la vie. Seulement, tu pleures comme les autres. Comme nous autres. Tes larmes sont du sel avec lequel on forme des soldats. J’étais parmi eux. Gloire à celui qui tiendra sous la pluie. Toi tu dois aller voir ailleurs. Du coté de la lumière. Nous deux c’est mieux ainsi.

Tu cherchais la bagarre, le conflit. J’ai riposté par bêtises, par traîtrise et aussi par habitude. Malgré tout, l’ivresse de ton corps partira maintenant dans la lady blanche, dans le houblon, dans une mort violente. Il me faut bien ça pour tenir le coup. J’aime le sel et le poivre. J’assaisonne ma vie car elle me fredonne d’y aller. Croire aux signes du destin n’est plus de mon âge.

Comme une machine a laver, je frotterais tous ces souvenirs de toi. J’irais creuser une tombe avec tes sales manies. Je prendrais même l’habitude de rire de ta destinée et de tes mémoires. Je prendrais des gants dès qu’on me parlera de toi. J’irais jusqu’à croire que tu étais unique dans ta partie, mais qu’il fallait que la foudre tombe sur moi. Apparemment cela n’arrive qu’une fois, et je compte bien tout mettre en œuvre pour que cela se vérifie juste.

Rappelle moi que j’ai quelques années de plus que toi. Ton âge est un démon de la vie, une arnaque à crédit, mon ancienneté n’a pas tenu bien longtemps. Consumé par qui de droit. Le fameux direct de l’amour qui ne se calcule pas en jours, nuits et ne se coche pas sur un calendrier des PTT mais s’atteint direct au foie. J’ai voulu jouer, j’ai perdu. Bien m’en apprendra.

Rappelle moi d’oublier ton nom, tes marques de tendresses, ton visage, ton sourire. La malice est passée par là. Elle a fait son travail. Je ne te vois plus pareil. Elle grimace de sommeil. Il vaut mieux aimer un fantôme qu’un mirage dont on ne s’approche jamais. Par prudence.

J’étais partis sur un pas feutré, pour ne pas effrayer l’animal, mais même au coup de canon elle ne comprend toujours pas. Dissimule sous ton oreiller le contrat pré-nuptial que nous avions signés. Si je le vois traîner sur la route, je le taillade à grand coup de talons aiguille de mes amantes qui vont venir. Je ne suis pas un bon ami, n’espère pas que j’endosse ce costume. Je suis piètre amant également mais bon il fallait te contenter de mes maladresses au lit.

Ordonne moi de ne pas t’être fidèle. Et qu’importe. Les moines aussi ont le droit de se dévoyer. On ira, tous les hommes de la terre, lécher les culs des sœurs misères. Elles parleront de leurs bien-aimés, de leurs désirs, du bien que l’on se fait en se caressant.

Mes faiblesses, ma richesse qu’en a tu tirée. Qu’en a tu entendue ? As tu seulement retenue mon nom, m’as tu laissée le temps de parler de l’amour et des choses bizarres qui se passent au fond d’un puit. Tu maîtrisais la langue du silence. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi douée. Pour ne pas exprimer. Dire et parler d’une fille facile.

Trop occupée à balayer le balatum, tu ne prenais même pas garde à me donner des raisons d’espérer. A prendre soin d’un joint qui traîne ou prête à la fessée sur le bondage d’une photo, tu oubliais jusqu’à ma présence. Malhabile, en laisse. Je me soigne en pilules. Je ne suis rien. Rien qu’un morceau de chair avarié, un moment d’égarement, du pain pour des chiennes affamées.

J’avais les solutions en réponses à tes questions. Le nombril d’une femme est-il immense pour qu’elle ne s’impressionne que sur lui. Tu n’as pas à te cacher derrière les barrières, derrière ton créateur, tout ce que tu fais d’un commun accord, il vient de toi. Je ne cherche pas à me venger, à penser si ou ça.

Les autres ne sont pas responsables de tes actes et de tes faits. Les chats noirs, tu peux les embrasser sans les rendre responsables. Je brûlerais tes photos. Sacrifierais les restes de ta peau. Je pulvériserais les derniers espoirs.

Merci pour tout. Tout ce que tu m’a donnée. Toutes les valses que tu ne m’as pas fait danser. Tes lèvres doivent rester closes je l’ai compris. Je crois encore en toi mais n’ai plus le temps, la force de savoir si le mot « ensemble » est un commun accord pour nous accompagner sur la route.

Occupe toi des fausses lueurs, des choses sans importances. Ne juge pas une partition sur la mélodie de l’instant, elle pourrait t’envoûter et te faire écouter ce putain de cœur qui t’a tellement balafré. Amuse toi bien à t’emmerder. De mon coté, je bétonne ma passion. Tu pourras venir la voir de l’extérieur, j’ai quelques expériences malheureuses qui m’aideront à l’entretenir. L’édifice inviolable devrait monter haut. Tu viens de fabriquer la toiture. Une citadelle impressionnante. N’espère pas le retour du cheval de Troie. Je ferme les portes à jamais.

Même dans les marches elles ne s’ouvriront plus. Cette fois ci c’est la bonne. Tu as gagné à notre petit jeu sur un seul point et c’est celui là. Dommage pour toi. Dommage pour le ciel. J’arrive. Séduis les militaires, les maires, les pères, le curé du village qui te fera dire « oui » mais laisse fuir les pierres qui roulent.

Rappelle moi ton tailleur, ton parfum, quitte ce noir qui te va si bien. J’ai bien l’impression de comprendre les gothiques. J’aurais filé droit dans les flammes pour cette femme. Je ne suis pas victime, je ne suis pas innocent à toutes nos erreurs.

Je voulais de la démence. Mettre des coups là ou cela peut devenir chérie. Chanter le concert des sirènes, m’échouer dans tes cuisses et remonter la pente. Car malgré ce qu’elle croit la vie est ainsi faites. Du délire à pleines caisse. Un robinet d’eau tiède très peu pour moi. Si les hommes que tu aimes ne font pas l’amour aussi bien que moi je n’ai pas intérêt à rester dans la zone d’assaut. On ne peut pas tout contrôler par des règles, par des édits. Ce n’était pas du courage, ce ne fut pas de la folie. Le sacrifice ne coulait pas sur un livre mort. Il était offrande, jouissance et bonheur.

Un mot inacceptable pour une femme de 25 ans.